Correspondance de Voltaire/1766/Lettre 6538

Correspondance : année 1766GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 44 (p. 466-467).

6538. — DE M. HENNIN[1].
Genève, le 18 octobre 1766.

Voici, monsieur, une lettre qui m’a été adressée pour vous sous le contreseing de M. le duc de Choiseul. J’y joins l’oraison funèbre de monsieur le dauphin, que vous avez désiré de lire. On l’a tant prônée que je n’ose en dire mon sentiment.

Monsieur l’ambassadeur a été incommodé depuis dimanche, et nous sommes tous deux tristes de la fin tragique d’un des plus honnêtes Genevois qui fréquentiât notre maison. La bise ne nous regaillardira pas aujourd’hui ; sans doute elle a fait fermer portes et fenêtres dans votre château. Elle ne me ferait pas peur cependant, si mon hôte n’avait besoin de compagnie pour faire distraction à son mal et à sa tristesse.

Je vous prie de présenter mes respects à vos dames, et de recevoir pour vous les assurances de mon tendre et respectueux attachement.

  1. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin ; 1825.