Correspondance de Voltaire/1765/Lettre 5908

Correspondance : année 1765GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 455-456).

5908. — À M. FABRY[1].
3 février 1765.

Je n’ai eu, monsieur, nulle nouvelle de MM. Lamain et Matthieu ; mais je prends beaucoup de part à la petite incommodité que M. Matthieu a dans ses chausses. Les sieurs Bacle et Galline sont toujours pour moi des êtres incompréliensibles. On les a vus passer hier à Mijoux, et vous en êtes sans doute informé. Nous avons beaucoup de fusils et quelques baïonnettes, mais nous manquons de bois pour nous chauffer. Nous avons recours à vos bontés ; vous avez bien voulu nous promettre de nous faire avoir des moules de bois à Sessy. Nous vous demandons bien pardon de notre importunité, mais nous vous supplions de nous faire dire quand nous pourrons envoyer des voitures ou quand nous pourrons faire un marché avec ceux qui fourniront et amèneront le bois.

Un habitant de Ferney, nommé Benoît Larchevêque, a acheté des bœufs vers Allamogne, il y a environ six semaines ; l’un est fort malade, et jette par les oreilles ; on ne sait pas encore s’il est attaqué de la maladie qui règne à Saint-Genis. Nous l’avons fait visiter, et nous avons recommandé qu’on ne laissât point sortir le bœuf de l’écurie : on la parfume tous les jours. Nous espérons que le mal ne se communiquera pas.

Agréez, monsieur, les sentiments que vous a voués pour sa vie votre très-humble et très-obéissant serviteur.

  1. Éditeurs, Bavoux et François.