Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5817

Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 371-372).

5817. — À M. MOULTOU[1].
9 novembre 1764.

Mon aimable et vrai philosophe, je vous supplie instamment de me renvoyer les cahiers le plus tôt que vous pourrez. Si vous daignez y ajouter des remarques, la vérité et moi nous vous aurons grande obligation. Vous pourriez aussi m’indiquer les sources où je puis puiser. Je suis sans livres, et je ne serai peut-être pas toujours sans yeux.

Souvenez-vous, je vous prie, de Paul et de Thècle. Souvenez-vous que tous les ministres d’État de France, sans en excepter un, m’ont écrit sur ce que vous savez. Souvenez-vous qu’il est de la plus grande fausseté qu’une certaine personne ait été chargée de faire des remerciements.

Au reste, je félicite M. Abauzit et M. Polier de Bottens, aussi bien que l’évêque de Glocester.

Si Locke et Middleton étaient encore au monde, on leur devrait aussi des compliments.

N’oubliez pas, mon cher philosophe, ce mot mémorable qu’un grand ministre m’écrit : Nous prenez-vous pour des gens absurdes et pour des persécuteurs ?

Je vous embrasse bien tendrement, et je vous aime autant que je vous estime.

  1. Éditeur, A. Coquerel.