Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5805

Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 362).

5805. — À M. BERTRAND.
Ferney, 29 octobre.

Mon cher philosophe, j’aurai bien de la peine à vous trouver le livre que vous demandez. C’est un recueil de plusieurs mains. Il y a des pièces déjà connues. Il est détestablement imprimé, il fourmille de fautes. J’en fais venir un exemplaire de Francfort ; je vous l’enverrai dès que je l’aurai reçu ; je l’attends après-demain. On m’assure qu’on en fait une édition beaucoup plus correcte et plus ample à la Haye. Dieu le veuille, car la mauvaise édition que j’ai vue a achevé de me perdre les yeux.

Votre neveu me paraît un vrai philosophe ; s’il l’est toujours, il sera assez riche, et la liberté vaut mieux que le métier de courtisan.

L’accident de M. et de Mme de Freudenreich méfait frémir : je remercie Dieu qu’ils en soient quittes pour des contusions, encore ces contusions me paraissent de trop ; personne ne s’intéresse plus tendrement que moi à leur conservation. Je vous supplie de les en assurer ; je leur serai attaché, comme à vous, jusqu’au dernier moment de ma vie.