Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5734

Correspondance : année 1764GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 43 (p. 293-294).

5734. — À M.  VERNES[1].
Ferney, 6 auguste.

Mon cher prêtre de Baal, Olympie est tout à fait de votre ressort. Il me semble que l’hiérophante est un honnête homme, qui pense à peu près comme vous, et qui est fort tolérant. Au reste, chacun peut à son gré jeter Olympie dans le feu ou la sauver ; et moi, qui suis très-tolérant, je trouve très-bon que chacun se réjouisse à sa mode.

Ce n’est point dans le temple qu’Olympie se brûle, mais dans la place qui est au devant du temple. La fumée gâterait les belles voûtes du sanctuaire. Il est vrai que cela est assez difficile à exécuter par des décorateurs ordinaires.

Je vous prie de vouloir bien assurer de mon estime, de ma reconnaissance et de mes respects, les traducteurs.

L’affaire des Calas va bien et ira très-bien ; on aura justice entière, mais on ne l’aura pas en un jour. Il est plus aisé de rouer un pauvre homme que de condamner un parlement. Nous avons déjà beaucoup obtenu, et nous gagnerons bien davange.

Adieu ; le malade vous embrasse.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.