Correspondance de Voltaire/1764/Lettre 5527


5527. — À MADAME LA MAUGRAVE DE BADE-DOURLACH.
Au château de Ferney, par Genève, 17 janvier.

Madame, Votre Altesse sérénissime a été touchée de l’horrible aventure des Calas. Ce procès d’une famille protestante qui redemande le sang innocent va bientôt être jugé en dernier ressort ; je mets à vos pieds cet ouvrage[1] consacré aux vertus que vous pratiquez. Si Votre Altesse sérénissime daigne envoyer quelques secours pour subvenir aux frais qu’une famille indigente est obligée de faire, cette générosité sera bien digne de Votre Altesse sérénissime, et tous ceux qui ont pris en main la cause de ces infortunés vous regarderont dans l’Europe comme leur principale bienfaitrice. Souffrez que je sois ici leur organe, en vous renouvelant le profond respect avec lequel je suis, madame, de Votre Altesse sérénissime, etc.

  1. Traité sur la Tolérance.