Correspondance de Gustave Flaubert/Tome 5/0981

Louis Conard (Volume 5p. 390-391).

981. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, 22 juillet 1868.
Mon Caro,

Qué chaleur ! qué chaleur ! qué chaleur ! Nonobstant, ton vieux Cruchard[1] se porte très bien. Je vois avec plaisir qu’il en est de même de vous tous. Garde ta bonne maman le plus longtemps possible, puisqu’elle se trouve si bien dans ton logis. Je ne le crois pas assez grand pour contenir quatre personnes à la fois et peut-être ferai-je mieux de ne venir chez toi qu’une fois les dames Vasse parties. Ce n’est pas l’envie de venir chez toi qui me manque, je t’assure !

Je compte être chez la Princesse mardi prochain. J’y resterai une huitaine. Après quoi je retournerai à Fontainebleau, resterai encore un jour à Paris, et revolerai vers la Normandie.

Arrange-toi pour garder ton monde jusqu’à mon arrivée, si tu veux de moi en même temps que lui. (Voilà une phrase !)

Je regrette de ne pas te donner les leçons de char. Tu sais que j’ai là-dessus des prétentions et des principes. Ça me serait agréable aussi de prendre des bains de mer.

Quelle gentille lettre tu m’as écrite hier, mon Loulou !


  1. Cruchard, type d’un père directeur de conscience des belles dames. Flaubert écrivit pour George Sand, que cette facétie avait beaucoup divertie, la, biographie du R. P. Cruchard sous le titre de Vie et travaux du R. P. C. par le R. P. Cerpet de la S. de J., dédié à la baronne Dudevant. C’était une réplique à la lettre de Marengo l’hirondelle. (Note de René Descharmes, édition Santandréa.)