Correspondance 1812-1876, 6/1876/CMLXVI



CMLXVI

À MADEMOISELLE MARGUERITE THUILLIER,
À LA BOULAINE


Nohant, 28 mai 1876.


Ma chère mignonne,

Ta vieille amie souffre beaucoup d’une maladie chronique de l’intestin, qui est, du reste, sans danger. Il ne s’agit que de s’armer de patience et j’en ai beaucoup, ne voulant pas chagriner par des plaintes ceux qui m’entourent. Le moral est toujours bon et point affecté du tout. Mes petites-filles grandissent, l’aînée est de ta taille présent, bien qu’elle n’ait que dix ans et soit aussi enfant que son âge le veut. Elles sont bonnes et gentilles comme des anges, et je vis pour les aimer.

Je m’afflige de voir que, toi qui es encore jeune, tu ne guérisses pas, malgré le repos et la campagne.

Tous ici, nous t’embrassons et faisons de tendres vœux pour toi.

Nos bonnes amitiés à Sandrine.