Correspondance 1812-1876, 6/1872/DCCCLXVI


Texte établi par Calmann-Lévy,  (Correspondance Tome 6 : 1870-1876p. 234).


DCCCLXVI

À M. HÉBRARD,
RÉDACTEUR EN CHEF DU TEMPS, À PARIS


Nohant, 23 septembre 1872.


Vous croyez aux statistiques, cher monsieur ? Y avez-vous trouvé le chiffre des scandales volontairement étouffés, des crimes passés sous silence ? Non, ceux-là ne comptent pas, et ils sont innombrables dans le clergé. Si les statistiques en mettent davantage sur le compte des instituteurs laïques, c’est qu’on les poursuit, ceux-là, et que, pendant tout l’Empire, on n’a poursuivi, chez les autres, que ce qu’on ne pouvait faire disparaître.

Et le clergé fait si facilement disparaître ses membres d’une localité pour les mettre dans une autre !

Non, non, je n’ai rien exagéré[1] et je ne me paye pas de chiffres officiels, je crois à ce que je vois et je vous trouve heureux de ne pas voir.

Mais vous craignez ma franchise. J’efface le paragraphe et je suis tout à vous.

G. SAND.
  1. À propos de l’article sur le Père Loyson.