Correspondance 1812-1876, 5/1864/DLII



DLII

À M. CHARLES DUVERNET, À NEVERS


Nohant, 24 mars 1864.


Mon cher ami,

Nous changeons de place pour quelque temps. Mes enfants ne veulent pas habiter Nohant sans moi ; ils ont raison et ils me font plaisir. Nous allons tous nous caser auprès de Paris, afin de pouvoir nous occuper de théâtre et d’autres travaux plus réalisables là où nous serons. Nous organisons Nohant sur un bon pied de conservation, afin de pouvoir, tous les ans, y passer une saison tous ensemble. Voilà. Ce n’est pas un départ ni un abandon du pays, ni une séparation de famille, c’est une installation plus légère à porter et à transporter ; car nous avons aussi pour l’année prochaine des projets de voyage. Il me semble que vous faites un peu de même en n’habitant pas le Coudray toute l’année. Espérons que nos loisirs de campagne se rencontreront et que vous ne vous apercevrez guère par conséquent de ce changement.

As-tu reçu signe de vie de Guéroult ? Je t’ai écrit que je l’avais vu et qu’il m’avait promis ce que tu désires. Je n’ai pas répondu à ta lettre de félicitations pour Villemer : je comptais te retrouver ici. Je te remercie donc aujourd’hui et j’embrasse toute ta chère famille. Amitiés d’ici.

G. SAND.