Correspondance 1812-1876, 4/1861/CDXCIV



CDXCIV

À MAURICE SAND, À BORD DU JÉRÔME-NAPOLÉON


Nohant, 22 septembre 1861.


On dit que vous arriverez du 25 au 27 ! Je n’ai pas de tes nouvelles depuis Cleveland, et juge si je suis impatiente de te savoir à Paris ! Je commence à être au bout de mon courage et à ne plus dormir. Cher enfant, si tu ne viens pas tout de suite, écris-moi un mot de Paris. Je ne sais pas du tout où vous débarquerez. Comme c’est effrayant, cette grande traversée dont on ne peut rien savoir !

Tâche de venir ici pour le 30 au matin. On joue la comédie le soir, on serait si heureux ! Et, si tu peux venir plus tôt, songe que j’ai été bien sage de ne pas me désoler, mais que ma vaillance, à moi, menace de faire naufrage au port.

Je te bige mille fois.