Correspondance 1812-1876, 4/1854/CCCLXXIV


CCCLXXIV

AU MÊME


Nohant, 11 mars 1854.


Ta lettre m’a fait grand plaisir, mon petit vieux chat. Ne t’inquiète pas de mes bobos : je me fais plaindre, parce que je suis comme une âme en peine quand je ne peux pas bien travailler.

J’achève ma grande pièce en cinq actes pour la seconde fois. La première version ne m’avait pas satisfaite ; c’est fini : je vais aviser à autre chose. Je ne donnerai pas dans le micmac des arrangements de Nello en mousquetaire, c’est insensé. Dumas m’en a écrit lui-même, je lui réponds.

Si les bourgeons t’amènent, ce sera bientôt, Dieu merci ! car les voilà qui poussent. Il fait une chaleur écrasante dans le jour. Nous avons été hier, Solange, Nini et moi, dans le ravin du Magnier, tout le long du petit ruisseau. Nous étions en sueur comme en plein été. Bonsoir, mon enfant ; je te bige mille fois.