Correspondance 1812-1876, 3/1848/CCLXVI


CCLXVI

AU MÊME


Nohant, 24 février 1848.


Mon enfant,

Ta lettre de mardi, reçue ce matin jeudi, m’a fait grand bien. Dieu veuille que j’en reçoive encore une demain matin ; car on nous a annoncé la journée de mercredi comme devant être grave, et mes inquiétudes ne sont calmées que pour renaître. Je vois que tu cours et que tu flânes, je m’y attendais bien ; mais, au moins, puisses-tu être prudent et adroit pour échapper aux chocs de ce grand ébranlement. Si tout est fini, reste à Paris pour achever tes affaires. Mais, si l’agitation continue, conforme-toi à ma lettre d’hier.

Rollinat est ici jusqu’à dimanche, et nous parlons sans cesse de Paris et de toi. Borie se lève à huit heures du matin et court à la Châtre pour me rapporter tes lettres.

Bonjour au petit Lambert ; qu’il soit prudent pour lui et pour toi.

Bonsoir, mon cher enfant. Je suis inquiète et je t’aime. Je voudrais être à demain.

Ta mère.