Correspondance 1812-1876, 1/1831/L


L

À MAURICE DUDEVANT, À NOHANT


Paris, janvier 1831.


Mon cher enfant,

Je suis arrivée bien lasse ! J’ai été obligée de m’arrêter quelques heures à Orléans. La chaise de poste ne fermait pas, j’étais glacée. Je ne suis arrivée à Paris qu’à minuit. J’étais bien embarrassée de ma voiture, parce qu’il n’y a pas de cour dans la maison que j’habite et que je ne pouvais pas la laisser passer la nuit dans la rue. Enfin je l’ai fourrée à l’hôtel de Narbonne[1]. Je me suis réchauffée, reposée ; j’ai arrangé et terminé pour le mieux une affaire qui m’occupait beaucoup. Maintenant je vais faire mon déménagement, me reposer encore ; et puis je retournerai vers toi, mon petit mignon, dans huit jours au plus.

Embrasse ton papa et ta grosse mignonne pour moi. Tu m’avais promis de m’écrire tout de suite ; écris-moi donc, petit drôle. Je n’ai pas encore eu le temps de voir ton oncle. Je pense que je le verrai aujourd’hui.

Adieu, mon cher mignon. Je t’embrasse mille fois.

Ta mère.

Que faut-il que je t’apporte ?

  1. Propriété de George Sand, à Paris.