Correspondance (d’Alembert)/Correspondance particulière/03

Œuvres complètes de D’AlembertBelinTome V (p. 13).


À M. LAUS DE BOISSY,


En lui envoyant un exemplaire de sa première lettre à M. de Condorcet sur la mort de madame Geoffrin.


J’ai l’honneur de vous envoyer la petite lettre que vous me demandez d’une manière si obligeante. Il est nécessaire que vous sachiez, pour l’intelligence de la dernière page, ce qui n’est ignoré d’aucun des amis de madame Geoffrin, que madame de La Ferté-Imbault, sa fille, sotte créature, et dévote politique, m’a fait fermer la porte de sa mère un an avant sa mort, pour faire sa cour aux fanatiques ; au grand regret de cette malheureuse femme, qui me désirait, et n’osait se plaindre d’en être privée[1].

Je souhaite, monsieur, que cet épanchement de mon cœur obtienne l’indulgence du vôtre, dont il a besoin. La lettre honnête que vous m’avez fait l’honneur de m’écrira m’est garant de cette indulgence.

J’ai l’honneur, etc.



  1. Voyez cette lettre, page première de ce volume.