Cinq février 1860
M. Giard & E. Brière (p. 259).

CINQ FÉVRIER 1860

Je me l'étais promis, je ne voulais écrire
Sur ton gentil album rien que des vers joyeux ;
Chacun d'eux devait faire éclore ton sourire
t d'un éclair charmant illuminer tes yeux.

Et cependant, hélas ! voilà que je soupire !
C'est le jour du départ, c'est l'heure des adieux !
C'est l'instant où l'on pleure, où le cœur se déchire.
Ton frère bien-aimé s'en va sous d'autres cieux.

Vous quittez tour à tour le doux nid de famille,
Ô nos oiseaux chéris! le fils... et puis la fille...
Tristes, nous vous suivons avec les yeux du cœur.

Oh ! que le ciel mesure à ton aile l'orage,
L'un est parti déjà pour un lointain voyage ;
Toi, là-bas, pense à nous, même dans le bonheur ![1]

  1. L’avenir ne devait pas réaliser ce vœu. Le bonheur de la jeune femme fut de bien courte durée.