Chronique de la quinzaine - 30 août 1832


Chronique no 10
30 août 1832


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.

30 août 1832.


Le calme plat a continué de régner toute cette quinzaine sur l’océan politique.

La diplomatie s’est occupée de soigner sa santé. Elle a gardé le lit, elle est allée aux eaux ; bref la paresseuse a pris ses vacances et n’a fait œuvre de ses doigts.

Les affaires de don Pédro n’ont guère avancé non plus. L’ex-empereur paraît, il est vrai, n’être point pressé. Il se trouve bien à Porto, sans doute ; il y reste.

Quant à Léopold dont les démêlés avec Guillaume ne finissent point, et qui s’est marié probablement pour prendre patience ; enmenant chez lui sa jeune femme, il s’en est retourné comme il était venu, à travers une haie bien serrée de maires et de sous-préfets, et sous un feu bien nourri de harangues et de congratulations municipales.

Une anecdote qui se rattache à cette alliance a été commentée de diverses façons. Chacun sait qu’un ex ambassadeur à Saint-Pétersbourg n’avait point cru devoir profiter de l’honneur qu’on voulait bien lui faire en l’admettant à figurer comme témoin dans cet auguste mariage. Le ci-devant ambassadeur ne trouvait peut-être point les contractans d’assez bonne maison ! qui sait ? Quoi qu’il en soit, cet étrange refus, expliqué par la Quotidienne tout au profit de la légitimité, n’aurait point eu, à ce qu’il semble, les louables mérites de désintéressement et de fidélité que ce journal lui attribue. Les ambassadeurs sont de chair comme les autres hommes. Or, selon la version qui nous est parvenue, celui dont il s’agit ici, lors de la révolution de juillet, se serait trouvé vivement épris d’une très grande et très belle dame qui sympathisait peu avec les exilés d’Holy-rood. Pour obtenir un regard de ses yeux, sans doute le noble personnage eût fait volontiers la guerre, sinon aux dieux, du moins aux rois de la branche aînée. On n’exigea pas tant de lui. Il lui fallut seulement aller près du czar en qualité d’ambassadeur de la branche cadette. C’était gagner un cœur à bon marché. Cependant, tandis que l’illustre prosélyte faisait sa cour et son ambassade à huit cents lieues de Paris, à Paris on était ingrate, on l’oubliait quelque peu. Aussi dès que le vent de cette trahison eut soufflé jusqu’à lui sur les bords de la Newa, le diplomate par amour, jugeant sa mission suffisamment remplie, est-il revenu brusquement bouder dans ses terres, et rend-il la royauté de juillet responsable des dédains et de la légèreté de la grande et belle dame. Voilà qui est injuste, monsieur le ci-devant ambassadeur. Cette dame, assurément, a de grands torts, mais pourquoi donc en punir deux nations qui auraient été si fières de savoir la signature de votre excellence au bas du contrat de mariage du roi Léopold et de la princesse Louise ?

Une académie qui va, sans doute, devenir avant peu bien célèbre, a tenu récemment sa séance annuelle. Nous voulons parler cette fois, non pas de l’Académie française, mais de l’Académie phrénologique.

Nul n’ignore que la phrénologie est une science qui apprend à juger les facultés intellectuelles et morales de l’homme par l’inspection des bosses de la tête.

Le vice président de l’académie a ouvert la séance par un discours dans lequel il a particulièrement considéré la phrénologie dans ses rapports avec la politique et les institutions sociales, et il a ingénieusement établi que les examens d’admission à l’école polytechnique n’étaient, pour ainsi dire, qu’une étude phrénologique, à l’aide de laquelle on appréciait les différentes capacités des candidats.

Ceci donne à réfléchir et l’on sent d’abord que cette science va nous faire entrer enfin dans les voies de la véritable perfectibilité. Et vraiment pourquoi donc, non-seulement les capacités des candidats à l’école polytechnique, mais encore toutes les autres capacités ne seraient-elles point appréciées d’après le principe phrénologique ?

Un jour viendra, sans doute, où la loi d’élection et la loi municipale seront refaites sur les bases de cette science. Alors, pour être nommé maire ou député, il faudra justifier non plus de telles contributions, mais de telles bosses. Alors les emplois ne seront plus donnés à l’intrigue et à la faveur, mais selon les diverses bosses de la tête. Ce sera le temps enfin où tout sera bien réglé dans la machine politique et sociale, lorsque chacun occupera la place et exercera la profession que lui assigneront ses bosses.

En attendant cette heureuse époque, je me demande pourquoi l’académie phrénologique ne se charge pas dès à présent, plutôt que l’académie française, de décerner les prix de vertu. Ce serait épargner beaucoup de peine et d’enquêtes à MM. de l’Institut ; car chaque individu vertueux a la bosse de sa vertu, et la vertu de sa bosse. Aussi n’y aurait-il pas moyen de tromper des phrénologistes. Ils vérifieraient au seul toucher les vertus dignes de la médaille ou bien du prix, et pour eux ce serait fait en un tour de main.

Nous recommandons sérieusement ces aperçus aux deux académies.

Les sessions de la cour d’assises auront été bien dramatiques durant cette quinzaine. Nous y avons vu d’abord de sérieuses et véritables tragédies, des condamnations capitales pour délits politiques. Un pauvre jeune homme, entre autres, a été condamné à mort par erreur. MM. les jurés s’étaient trompés. — Ceci serait monstrueux si ces arrêts devaient et pouvaient s’exécuter. — Ce n’est que triste et déplorable.

En revanche, après le drame nous avons eu la comédie. On nous a donné le procès saint-simonien.

Les apôtres sont venus de Ménilmontant au palais de justice, processionnellement, en grand costume, avec de grandes barbes et de petits bonnets. Le pape Enfantin marchait à leur tête, portant sa profession de père suprême imprimée sur son gilet, comme les marchands de papiers Weynen la leur sur leurs chapeaux.

Les débats de l’affaire n’ont pas été moins curieux que ne l’avait été le cortège. D’étranges querelles se sont engagées entre le président et le père suprême, entre le père suprême et le ministère public. Le père suprême trouvait mauvais que le président se permît de lui rire à la barbe, et le président déclarait que ce n’était point sa faute si le père suprême le faisait rire. Le ministère public ne voulait point souffrir que le père suprême le regardât fixement, et le père suprême affirmait que, pour s’inspirer, il avait besoin de regarder fixement le ministère public.

Après le réquisitoire de l’avocat général et pendant la suspension de l’audience, le nouveau messie et ses disciples ont aussi fait la cène à leur façon. Ils ont mangé de la volaille de grand appétit, attendu que le peuple a faim ; ils ont bu du vin de madère et du café à la santé de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre.

Enfin sont venus les discours. Chacun des apôtres a parlé à son tour et le plus longuement qu’il a pu, puis le père suprême a pris le dernier la parole et récité son inspiration en homme qui n’est pas bien sûr de son rôle ; développant d’ailleurs sans nulle timidité ses chastes théories sur l’émancipation de la femme et la réhabilitation de la chair, et déclarant que l’esprit et la matière se mêlaient amoureusement en lui.

Le père a conclu en suppliant les juges de considérer qu’il était fort et beau, et qu’il avait toute la vigueur et toute la puissance d’un carabinier. Peu touché de ces argumens, le jury a condamné le prophète et ses principaux sectaires à mille francs d’amende et en une année d’emprisonnement.

C’est un châtiment bien sévère, et c’est grande pitié qu’on ait cru devoir traduire devant les tribunaux de pareilles folies qui n’étaient, en conscience, justiciables que des tréteaux du Vaudeville et des Variétés.

Au défaut du saint-simonisme dont la cour d’assises vient de proclamer la dissolution, une autre religion s’est récemment produite et révélée. L’inventeur en est M. Gabriel Bernard de Dijon. Comme il est encore seul membre de l’association qu’il veut fonder, il peut marcher avec confiance et n’a jusqu’ici rien à craindre de l’application de l’article 291 du Code pénal.

Tout le système de M. Bernard de Dijon se trouve exposé dans diverses petites brochures intitulées : La tyrannie à nu ; Alkali volatil moral ; La république en vigueur, ou la souveraine puissance revient de son sommeil léthargique ; Avis à la pétulante jeunesse ; Justice et grâces implorées sous la puissante intercession de la femme, à ce sujet très instamment invoquée. Ne pouvant donner ces manifestes en entier, nous essayerons seulement de les analyser et d’en extraire la substance.

Le bernardisme a quelques légers rapports avec le saint-simonisme, en ce sens qu’il prêche aussi une sorte d’appel à la femme. Il veut qu’elle rentre spontanément dans l’exercice de la liberté individuelle, inviolablement garantie par la nature à ce sexe ainsi qu’à l’autre. M. Gabriel Bernard de Dijon ne précipite cependant pas les choses plus qu’il ne faut. Assurément il conviendra de mieux répartir par la suite les charges physiques imposées à l’humanité. Néanmoins le sexe féminin restera, comme il l’est, provisoirement, chargé seul de la production évidente des fruits de la génération commune, en d’autres termes, des accouchemens. On ne le peut nier, ceci est fort sage. Avant de rien changer aux dispositions de la nature à cet égard, il est bon de réfléchir et de prendre quelques avis.

Mais voici le point capital de la doctrine bernardienne.

Toutes espèces vivantes, dit M. Gabriel Bernard de Dijon, sont condamnées à s’entretuer pour éviter de s’entre-étouffer, et l’homme est obligé de se charger lui-même du soin d’expédier partie de sa population pour le soulagement du surplus. Cependant il y parvient à grand’peine, même avec le secours de la guerre et des médecins. M. Gabriel Bernard de Dijon appelle la sollicitude administrative sur ce mode de réduction usité jusqu’ici chez les peuples policés, et qui lui semble susceptible de sensibles améliorations.

Les anthropophages, poursuit le réformateur, nous prévalent en sagesse. Ils mangent leurs vieux parens qui s’en font une fête, et leurs prisonniers de guerre qui ne s’en réjouissent pas moins, attendu que cela leur évite les maladies et autres accidens qui pourraient les affliger par la suite.

M. Bernard ne prétend pas que nous imitions absolument cet usage. Il consent bien à ce que nous nous abstenions de ces banquets surféroces, qui seraient chez nous, d’ailleurs, nuisibles à la santé ; mais il ne voudrait pas au moins que notre raison perfectionnée nous privât des autres avantages inappréciables que la simple férocité des anthropophages leur assure.

En conséquence, M. Bernard de Dijon propose l’adoption du mode d’extinction ou plutôt de destruction régulière que voici :

Chaque année, il y aurait une fête des funérailles. les vieillards plus ou moins décrépits s’empresseraient de s’y rendre sur convocation, et de se mettre à la discrétion de l’autorité pour être sacrifiés.

M. Bernard a calculé qu’à Paris seulement ce serait une affaire de trente mille vieillards. Il ne dit pas, d’ailleurs, comment on les expédirait ; dans tous les cas, il est bien entendu qu’on ne les mangerait point.

Eh bien ! qu’en dites-vous, messieurs les économistes ; les recettes de Malthus pour modérer l’excès de la population valaient-elles celle de M. Gabriel Bernard de Dijon ?

Oh ! pendez-vous, messieurs du Globe et du Phalanstère. Messieurs Fourier, Barrault et Enfantin, pendez-vous. Vous n’aviez point songé à ce mode d’assainissement de la race humaine.

Assurément, nous venons déjà d’assister à de bien divertissans spectacles. Jetons néanmoins un coup-d’œil sur nos véritables théâtres.

C’est à l’Opéra seulement que le public est resté fidèle. Il est vrai de dire aussi que c’est là seulement qu’on se donne quelque peine pour lui plaire et l’intéresser.

Les dernières représentations de Robert le Diable ont pleinement justifié les espérances que les débuts de mademoiselle Falcon dans cet ouvrage avaient fait concevoir. Moins timide et plus confiante, elle a pu librement se livrer à ses inspirations et déployer tous ses moyens. Nul doute qu’une haute fortune ne soit promise à ce jeune et précoce talent.

Les débuts de M.  et de madame Taglioni n’ont pas été non plus sans succès.

Madame Taglioni danse avec élégance et légèreté. Elle est jeune, elle est jolie, elle est bien faite. Son unique tort est de s’appeler madame Taglioni.

Quant à M. Taglioni, c’est un danseur de la vieille école. C’est un sauteur intrépide et téméraire. Ce n’est point un homme qui danse. C’est un ressort qui vibre. C’est une balle élastique qui rebondit. Il saute, il saute, il saute, et puis il saute encore. M. Paul de sauteuse mémoire n’a jamais assurément sauté si haut ni si long-temps. Il saute au hasard, il saute à l’aventure, au risque de rester accroché comme Absalon aux branches d’un arbre, ou de crever un œil de figurante. Et vraiment, il n’y a pas de soirée où il ne donne à ces pauvres filles quelque coup de pied, non pas dans les jambes, mais bien dans le visage. À ce jeu, M. Taglioni se cassera lui-même indubitablement les siennes. D’ailleurs, il aura beau faire, il ne détrônera point Perrot.

Pour mademoiselle Taglioni, bien habile aussi sera celle, je ne dis point qui l’égalera, mais qui viendra seulement de loin après elle. Mademoiselle Taglioni nous est revenue de Londres, mariée, dit-on, mais à coup sûr aussi merveilleuse au moins qu’avant son départ. Il n’y a point de mots, en vérité, pour peindre l’admirable perfection de sa danse et de son jeu. Combien elle est belle et passionnée dans le Dieu et la Bayadère. Elle n’y parle point, elle y est muette, et cependant c’est elle que nous y écoutons et que nous entendons le mieux. Et lorsque son bien-aimé chante auprès d’elle, il semble que les traits et les regards si tendrement expressifs de la jeune fille aient une voix qui complète l’accord et chante avec lui. Et dans la Sylphide, combien elle est adorablement touchante et gracieuse. C’est une âme qui flotte. C’est une flamme qui voltige. On ne lui fait pas, comme à ses compagnes, traverser l’air au bout d’un fil, et cependant, sans presque quitter la terre, elle plane bien plus haut qu’elles dans le ciel. Et quand elle danse, avez-vous bien regardé ses pieds si fins et si légers ? Avez-vous vu comme ils suivent harmonieusement le chant de l’orchestre, si bien qu’on dirait qu’ils font eux-mêmes leur partie dans la musique et mêlent à ses accords des trilles et des cadences brillantes. Et puis lorsque la pauvre Sylphide est enchaînée par son amant ; lorsqu’elle s’agenouille et lui demande grâce ; lorsqu’elle meurt, lorsqu’elle meurt si divinement, ainsi que doivent mourir les anges, ne vous sentez-vous pas profondément ému ? N’avez-vous pas le cœur et les yeux pleins de larmes ?

Oh ! monsieur Véron, vous avez dans votre volière de bien ravissans oiseaux. Vous en avez de toutes couleurs et de tout plumage. Vous en avez qui chantent comme des fauvettes et des rossignols. Vous en avez qui ne savent que roucouler comme les colombes et les tourterelles. Mais le plus rare et le plus précieux de tous, c’est votre sylphide. Veillez, veillez sur elle. Soyez attentif. Puisqu’elle vient, dit-on, d’épouser un sylphe, prenez garde, au moins, que cet invisible mari ne vous l’enlève.

Le drame nouveau de la Porte-Saint-Martin, le Fils de l’Émigré, n’a point obtenu le succès qu’on lui avait promis. Avant la représentation, on avait voulu faire croire que cette pièce était de M. Alexandre Dumas. Nous nous sommes sincèrement réjouis d’apprendre que l’auteur de Henry iii n’avait point trempé dans le Fils de l’´Émigré, et que la responsabilité devait en retomber tout entière sur M. Anicet Bourgeois.

Cette pièce, dont nous n’essayerons même pas de donner l’analyse, repose principalement sur certaines idées politiques qui ne sont, selon nous, ni dramatiques, ni vraies, qui ne sont surtout ni délicates ni généreuses. Y a-t-il, en effet, jamais eu un noble, émigré ou non, qui se prît à haïr le peuple en masse et par système, et qui, pour mieux exercer et développer sa haine, se fit faussaire et mouchard ? Un homme est-il devenu jamais voleur et assassin, uniquement parce qu’il avait du sang d’émigré dans les veines ? Et d’ailleurs, quand même tout cela ne serait point absolument faux, aujourd’hui que la noblesse est mise au néant et pulvérisée, est-ce bien le cas de la traduire sur le théâtre, dans la personne d’un misérable souillé de toutes les bassesses et de tous les crimes ?

À vrai dire, un drame conçu dans cette pensée n’était d’aucune façon possible. L’exécution de celui-ci témoigne cependant quelque savoir-faire et quelque habileté. Mais à quoi bon employer si peu dignement ce que l’on avait de moyens et de talent ? L’on dépense et l’on appauvrit ainsi ses propres ressources et celles de l’art, sans profit pour soi ni pour lui. C’est un grand tort.

Quant à la Porte-Saint-Martin, il faut le déplorer, ce théâtre s’éloigne décidément chaque jour davantage des voies d’amélioration que Marion Delorme et Antony lui avaient ouvertes. Au lieu de nous continuer le drame, il nous a restitué son mélodrame, moins moral seulement, moins innocent, et dans de plus monstrueuses proportions. Il a épuisé toutes les combinaisons possibles de viol, d’inceste et d’adultère, et par une conséquence très logique, il y a eu à la fin de toutes ses pièces une décoration immuable, la Conciergerie ; un personnage inamovible, le bourreau, ce qui est devenu monotone. Ce théâtre n’a pas su non plus, ou n’a pas voulu conserver ou employer les comédiens de talent qu’il avait. Il a maladroitement ou à dessein amorti madame Dorval, notre première tragédienne, et l’a complètement sacrifiée à mademoiselle Georges. Enfin, il a laissé récemment échapper Bocage, ce jeune acteur plein de chaleur et d’énergie qui lui avait été si secourable.

Bocage vient en effet de passer aux Français, et déjà, dit-on, M. Victor Hugo lui a confié l’un des premiers rôles dans son drame intitulé le Roi s’amuse, qui nous est promis pour le commencement du mois de novembre.

Toutes les espérances des vrais amis de l’art se tournent donc de nouveau vers la rue de Richelieu.

La quinzaine s’est terminée par une solennité à l’Académie, la réception de M. Dupin en remplacement de M. Cuvier. Les amis du futur ministre s’y étaient donné rendez-vous, et ont fort applaudi le nouvel académicien. Il est vrai de dire que son discours était semé de traits vifs et heureux. M. Jouy a répondu au récipiendiaire avec l’éloquence et le sel classique qu’on lui connaît ; puis est venu le dénoûment obligé de ces sortes de solennités : M. Arnault et ses fables.


la revue.