Chronique d’une ancienne ville royale Dourdan/2

CHAPITRE II

DOURDAN SOUS LES PREMIERS CAPÉTIENS.
(956-1180)


La seconde année du règne de Lothaire le vieux duc passa gaiement les fêtes de Pâques avec Gilbert, prince des Bourguignons. Trois jours après Pâques, Gilbert était surpris par une mort subite, et Hugues, peu après, venait mourir à son tour dans le village de Dourdan, apud Dordingham villam. C’était le xvi des calendes de juillet de l’an 956.

Les chroniques des abbayes de Sainte-Colombe de Sens[1] et de Saint-Victor de Paris[2], celle du moine Aimoin[3], celle de Hugues de Fleury[4] sont d’accord dans leur narration comme dans leur austère et sèche brièveté. Celui qui, depuis Charlemagne, fut le plus puissant sur la terre de France, disparaît sans que ses contemporains disent de lui autre chose que ces seuls mots : il mourut. Le nom de Dourdan a été au moins conservé à l’histoire. Soyons-en reconnaissants à nos avares annalistes.

La chronique de l’abbaye de Saint-Denis, où fut enseveli Hugues, ajoute seule quelques détails sur les derniers moments de l’aïeul des Capétiens :

« Bien senti Hues li granz que li termes de sa vie aprochait : les princes de sa duchée manda, et par leur conseil livra en garde Hue l’ainzé de ses fiux au duc Richart de Normendie ; de cest siècle trespassa vieux et plains de jors ès Kalendes de Jugnet : ensepouturez fu en l’église de Saint-Denys en France[5]. »

Nous sommes en droit de penser que Dourdan fut à cette heure suprême le rendez-vous d’une véritable cour royale : car dans sa duchée le puissant moribond avait pour feudataires une foule de nobles princes. A Dourdan s’assurèrent les destinées de l’aîné des Capétiens. Ce n’était pas la dernière fois qu’il devait y venir.

Quelques auteurs ont écrit à tort que Dourdan garda la sépulture de Hugues le Grand. C’est à Saint-Denis, dont il était abbé, que reposa le corps de celui qui, sans daigner être roi lui-même, fut le père de tant de rois.

Trente ans s’écoulèrent. Hugues Capet vint-il quelquefois au village de Dourdan, se délasser de la vie agitée de prétendant, comme l’avance assez vraisemblablement de Lescornay, sans d’autres preuves pourtant que des lieux communs ? Nul ne le sait ; mais ce que les textes nous apprennent et ce que n’a point su de Lescornay, c’est qu’en 986, année décisive où mourut réellement avec Lothaire la dynastie de Charlemagne, Dourdan fut le rendez-vous d’une importante et mystérieuse entrevue.

Hugues n’avait plus qu’un pas à faire pour être roi ; mais il fallait se débarrasser d’un puissant compétiteur, Charles de Lorraine, appuyé sur son droit et sur l’Allemagne. Trois hommes y travaillaient : l’évêque de Laon, l’évêque de Reims Adalbéron, et le fameux Gerbert, qui, avant de mener la politique de son siècle du haut de la chaire romaine, prêtait, Comme écolâtre de l’Église de Reims, le secours de sa plume et de son adresse diplomatique aux ambitieuses menées de la dynastie naissante. C’est une lettre de Gerbert à Adalbéron qui nous révèle, au milieu d’avis obscurs sur les affaires privées de l’évêque, une phase peu connue de cette longue négociation qui prépare l’avénement de Hugues au trône.

« Il s’agit sérieusement de la grande affaire, écrit-il, magna res serio agitur. L’évêque de Laon, par le conseil d’Othon (duc de Bourgogne), et d’Herbert (comte de Troyes), est venu trouver le duc au lieu qu’on nomme Dourdan. Revenez sans aucun délai[6]. » La chose était grave : « res enim sunt grandes. » (Epistola cxx.) L’entrevue de Hugues avec l’évêque de Laon pouvait avoir une immense portée. En effet, autour de la ville de Laon, siége principal de la royauté, s’agitaient les ambitions rivales. L’année d’après, Hugues, sacré roi, devait perdre cette cité, puis la reprendre par la complicité de l’évêque et y faire prisonnier son antagoniste vaincu.

C’est ainsi qu’en peu de temps le nom de Dourdan est enregistré deux fois dans l’histoire des origines de la grande famille des Capétiens.

Le village de Dourdan, villa Dordinga, domaine particulier du duc de France, devint terre de la couronne, villa regia, regium municipium[7]. Municipe dans les deux sens de lieu fortifié et de ville de simple bourgeoisie, Dourdan appartenait à cette zone centrale demeurée intermédiaire entre les régions du consulat au midi et de la commune au nord. Conservant, comme les municipes non réformés, sa constitution antérieure plus ou moins libre, plus ou moins démocratique, Dourdan était une de ces villes qui jouissaient des libertés civiles et de quelques droits administratifs restreints et dépendants de ceux de la royauté, mais qui s’en contentaient parce qu’elles se trouvaient suffisamment protégées contre les empiétements de la féodalité par l’attitude et l’intérêt même du souverain. Aussi verrons-nous Dourdan échapper à la propagande réformatrice du xiie siècle et au mouvement communal. Ses citoyens ne demanderont aucune de ces franchises qui tenteront pour un instant seulement ceux d’Orléans et d’Étampes ; et son meilleur privilége sera celui d’être conservé, revendiqué, au besoin reconquis ou racheté par le trône comme un bien de famille.

Dourdan avait un château, et de la tour de ce château relevaient toutes les terres voisines. À cause de ce château aussi, à ce que nous apprend Brussel[8], Dourdan sera, avec Paris, Poissy, Mantes, Senlis, Étampes, Melun, Villeneuve près Sens, etc., une des prévôtés privilégiées de France qui ne payeront rien à la sénéchaussée. Quand le grand sénéchal viendra chaque année tenir dans la ville son assise ou grand jour, c’est dans le château du roi son maître qu’il prendra son logement et ses livrées[9], sans rien demander aux habitants. Quand le roi viendra, la ville ne lui devra aucun droit de gîte ; le roi descendra dans sa propre maison, dans son patrimoine.

Pendant le xie siècle et la première moitié du xiie, Dourdan eut à souffrir, et cruellement sans doute, des hostilités et des belliqueuses incursions des grands vassaux voisins des domaines de la couronne. Ce n’est qu’à coups d’épée que les fils de Hugues Capet acquirent prépondérance et indépendance, et c’est précisément du côté du pays chartrain que leur venaient l’opposition et la menace. Oubliant que c’était des ducs de France qu’elle tenait son comté, héritière de l’humeur turbulente de Thibault le Tricheur, l’orgueilleuse lignée des comtes de Chartres, devenus très-puissants par l’acquisition des comtés de Champagne, Blois et Tours, tint véritablement la royauté en échec pendant près d’un siècle et demi. Les guerres du comte de Chartres Eudes II, fils de Berthe, reine répudiée, avec le roi Robert et avec Bouchard, comte de Melunet de Corbeil ; celles du comte Thibault III avec le roi Henri, amenèrent plusieurs fois la dévastation aux portes de Dourdan, dont le territoire fut souvent violé.

En face et tout près de Dourdan se dressait, comme un nid d’aigle et un repaire de bandits, Rochefort, Rupifors, ou Rupes fortis, abrupte et sauvage colline dominée par le manoir des comtes de Rochefort. De leur puissant oppidum, ceux-ci donnaient la main aux fils de Milon le Cruel, leurs terribles voisins et parents de Montlhéry, et, interceptant les routes, pillaient et rançonnaient les voyageurs. Le jeune Louis le Gros, fils aîné du roi Philippe, prince hardi et batailleur, eut le malheur de se prendre de querelle avec le sénéchal Guy de Rochefort, dont il répudia la fille Lucienne (1109). Tant qu’il vécut il dut lutter contre les ennemis suscités par son vindicatif beau-père. Guy disposait d’un terrible auxiliaire, son petit-neveu, le fameux vicomte Hugues du Puiset, ce malfaisant et puissant personnage dont le nom est resté légendaire. Il le lança sur Louis avec toute sa meute de Puisétiens, et pendant trente années Louis, fils de roi, puis roi lui-même, dut jusqu’à trois fois attaquer dans son repaire de la Beauce le loup-cervier du Puiset et raser son manoir maudit qui renaissait de ses ruines. Le duc de Chartres, Thibault IV, prêtait perfidement la main au bandit dont il avait éprouvé lui-même la colère. L’exaspération des campagnes était à son comble ; toutes les terres du domaine royal étaient ravagées. A chaque instant les prières des populations ruinées appelaient le roi, et quand il se leva pour le siége du Puiset, des bandes de paysans conduits par leurs curés s’enrégimentèrent pour prêter main forte. Louis, sur ces entrefaites, vint à Dourdan ; il y demeura comme dans une des villes frontières de la couronne, comme dans un poste intermédiaire entre Rochefort et le Puiset. Il demanda à Dourdan des soldats et des vivres et y fit camper ses troupes. C’est lui, comme nous le verrons tout à l’heure, qui donna, en la prenant sous sa protection, notre église Saint-Pierre à l’abbaye de Morigny ; c’est dans sa chambre, pendant l’un de ses séjours, in camera regis, apud Dordingtum, que furent expédiées des affaires d’administration et que fut passé, entre autres, un acte de donation entre-vifs retrouvé dans un cartulaire du prieuré de Longpont[10]. Nous avons encore rencontré dans un acte de Philippe-Auguste de 1185 une allusion à la donation faite par Louis le Gros, et après lui par son fils, aux lépreux de Chartres de deux muids de froment sur le four de Dourdan et d’un muids sur la grange dudit lieu[11], et c’est le prévôt royal de Dourdan qui est commis par Louis, en 1116, pour désigner aux pauvres de Corbereuse les terrains qu’ils peuvent cultiver dans la terre de l’Église de Paris[12].

Avec la seconde moitié du xiie siècle s’ouvre pour la contrée une ère de renaissance et de paix dont Dourdan éprouve tout aussitôt l’heureuse influence. Favorisée par la puissance royale qui grandit, profitant du mouvement religieux des croisades, l’Église joue le premier rôle. Son administration se constitue régulièrement, et c’est à Chartres, métropole du grand diocèse, à Chartres, réconcilié avec le roi, qu’il nous faut chercher le véritable centre de tout le pays qui nous occupe.

Pour la première fois apparaissent avec leur vocable nos deux églises.

Dourdan dépendait de l’évêché de Chartres et sa paroisse Saint-Germain faisait partie du doyenné de Rochefort[13], dans le grand archidiaconé, l’un des six archidiaconés du diocèse[14]. Aux portes de Chartres, s’élevait une antique abbaye. C’était, suivant les chroniques ecclésiastiques, sur l’emplacement où avait été martyrisé au ve siècle saint Chéron, l’apôtre du pays chartrain[15]. Miraculeux pèlerinage, Saint-Chéron-lès-Chartres avait eu les faveurs des rois, et Clotaire III (658) avait richement doté le monastère en reconnaissance de la guérison d’un de ses fils. Saccagé par les Normands (858), reconstruit et prospère, il tomba on ne sait comment, vers le milieu du xe siècle, entre les mains du chapitre de Notre-Dame de Chartres jusqu’à l’épiscopat de Goslin de Lèves (1148-1150), qui fit cesser cet état de choses anormal en donnant le couvent aux chanoines réguliers de Saint-Augustin. En même temps, il leur octroyait de riches bénéfices, confirmés par bulle papale d’Innocent III[16], et au nombre de ces bénéfices étaient les prieurés de Saint-Germain de Dourdan[17] et de Saint-Léonard des Granges-le-Roi, près Dourdan. Un prieur et des chanoines réguliers remplaçaient désormais l’ancienne administration séculière, et pour de longs siècles la paroisse de Dourdan étair mise sous la protection et l’obédience du grand monastère dont le nom se mêlera plus d’une fois aux événements divers de notre histoire.

Précisément à la même époque, l’autre paroisse de Dourdan, Saint-Pierre, avait été mise, elle aussi, sous la dépendance d’une puissante abbaye voisine, celle de Morigny. Don d’un pieux gentilhomme de la fin du xie siècle aux vénérables religieux bénédictins de Saint-Germer de Flex, près Gournay, au diocèse de Beauvais, le territoire de Morigny, dans la vallée d’Étampes, avait vu s’élever un opulent monastère. Les rois avaient enrichi son berceau, un pape avait consacré son église, Philippe Ier, Louis le Gros l’avaient pris sous leur sauvegarde[18]. C’est alors que, par une munificence royale, l’église Saint-Pierre de Dourdan fut donnée à Morigny qui y envoya des moines en 1112 (circa quartum annum Ludovici Grossi). Nous trouvons dans une charte donnée par Louis le Gros, en 1120, pour la confirmation des possessions et priviléges de l’abbaye, mention de l’église Saint-Pierre de Dourdan : « apud Dordensium, ecclesia sancti Petri[19], » et dans le second livre de la chronique de Morigny, qui finit en 1147, nous lisons : « La vigne du Seigneur, » c’est ainsi que se désignait modestement et symboliquement elle-même la famille des moines, « plantée dans un pauvre lieu, croissait et se multipliait et étendait partout ses rameaux ; elle a acquis à Dourdan, qui est un municipe royal, l’église du bienheureux Pierre[20]. »

Dourdan, ville royale la plus proche de Chartres, ne devait pas manquer de profiter de la nouvelle et étroite alliance de la couronne avec la puissante maison de Chartres-Champagne. Le comte Thibault était en haute faveur. Le roi Louis le Jeune l’avait nommé sénéchal de France, choisi pour gendre en lui donnant en mariage sa propre fille Adèle, et pour beau-frère en prenant comme seconde femme Alix de Champagne. Guillaume aux Blanches Mains, frère de Thibault et d’Alix, occupait le siége de Chartres. Tous les pouvoirs étaient aux mains de la famille.

Louis le Jeune trouva dans Dourdan un agréable séjour qui le rapprochait du centre de ses alliances, et la nouvelle reine ne tarda pas à prendre en grande affection un pays qui touchait au sien.

Le bon roi Louis, que sa grande dévotion fit surnommer le Pieux, aimait trop l’entretien des religieux et le voisinage des monastères pour se contenter de quelques chanoines qui desservaient les paroisses de Dourdan ; il songea bientôt à y attirer plusieurs de ces saints et vénérables religieux de Grandmont, connus sous le nom de Bonshommes, qui édifiaient alors une partie de la France par leur vie humble et leurs austères vertus. Fondé en Auvergne vers l’an 1076 par saint Étienne de Muret, transporté-bientôt sur de hautes cimes au diocèse de Limoges, l’ordre de Grandmont, qui suivait la règle sévère de saint Benoît, avait été confirmé dès son origine par les souverains pontifes, protégé par les rois de France et d’Angleterre, favorisé de beaux priviléges et de nombreuses immunités ; moins d’un siècle après la mort de son saint fondateur, il comptait près de cent cinquante monastères qui suivaient tous son étroite observance[21].

Plusieurs maisons de cet ordre furent créées dans le diocèse de Chartres, sous le patronage de l’évêque Jean de Salisbury, le disciple bien-aimé de Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry. De ce nombre furent celles de Louye et des Moulineaux réunies par la suite[22].

Louis le Jeune, qui paraît avoir eu une affection toute particulière pour l’ordre de Grandmont, en faveur duquel il fonda et dota richement plusieurs maisons, choisit presque à la porte de Dourdan, à 3 kil. à peine, dans le bois qui s’ouvre au sud-ouest, un lieu déjà consacré à Dieu suivant une antique tradition. C’était, comme dit de Lescornay, une grande planade de terres labourables, formant une sorte de vallée solitaire dominée de toutes parts par des versants boisés. Ce lieu, connu sous le nom de Louye, locum de Loyâ, était, selon la légende, l’endroit même où un prince égaré à la chasse avait été ouï de ses compagnons et avait, en reconnaissance, élevé un sanctuaire à Notre-Dame de l’Ouïe. Ce qu’il y a de certain, c’est que cette étymologie avait cours au xiiie siècle : car, dans une ancienne pièce, les frères de Louye sont désignés et traduits par ces mots : « fratres nostri de Auditorio[23] ».

À ce sanctuaire primitif avaient déjà été affectés des terres et des bois distingués du reste de la forêt par une enceinte de fossés, suivant cette phrase de la donation de Louis le Jeune : « locum de Loyâ cum nemore et terra sicut fossatis undique cingitur et distinguitur. » Cette sorte d’enclos fut à toujours concédé aux religieux de Grandmont, et pour leur en assurer la jouissance paisible, le roi prit soin d’obtenir de ses hommes ou sujets des Granges renonciation de tous les droits qu’ils pouvaient avoir sur les bois de Louye. Une charte datée d’Étampes de 1163 nous a conservé les termes de cette donation royale[24].

Auprès des Bonshommes de Louye, le pieux roi et sa femme vinrent souvent sans doute chercher lumières et consolation, et c’est à eux qu’ils s’adressèrent, comme le raconte du Haillan, pour obtenir du ciel ce fils si longtemps refusé à leurs vœux, ce Philippe qu’ils surnommèrent Dieudonné, et que l’histoire a baptisé Auguste.

C’est très-probablement aussi à Louis le Jeune que remonte la création de la léproserie de Dourdan[25].

Après la mort de Louis, la reconnaissance et une fidèle affection ramenèrent bien souvent à Dourdan la reine Alix. Une colline située tout près de la ville, où elle aimait, dit-on, à se promener, a retenu jusqu’à ce jour le nom de Butte à la Reine. Les bons religieux ses voisins ne furent pas oubliés par elle. Elle acheta la seigneurie de Chalou, nommée depuis Chalou-la-Reine, et la donna aux chevaliers du Temple, à la charge expresse de compter chaque année aux frères de Louye près Dourdan vingt muids de froment à prendre dans la grange de Chalou, à la mesure de l’endroit, le jour de la Saint-Rémi, et dix livres parisis à toucher au Temple à Paris, le lendemain de la Circoncision. Le grand maître du Temple, en présence de beaucoup de ses chevaliers, passa à l’heure même une reconnaissance de cette riche dotation par acte capitulaire daté de 1183[26].

De toutes parts alors affluaient aux couvents et aux églises subsides de diverses espèces. Les particuliers tenaient à honneur d’être aumôniers comme les rois, et à la suite des riches offrandes faites par le roi Louis à la célèbre abbaye de Josaphat, au diocèse de Chartres, se trouve le don de la terre du Bouchet, près Dourdan, fait aux moines par la dame Isabelle de Dourdan[27]. A peu de distance de sa vallée, sur une des lisières de la forêt Yveline, près des bois de Rochefort, Dourdan avait vu tout récemment fonder par le successeur de Goslin de Lèves, l’évêque Robert le Breton, mort en 1164, deux abbayes voisines, celle de Clairefontaine (Clarus fons) de l’ordre de Saint Augustin, et celle de Saint-Rémi des Landes (Remigius de Landis) de l’ordre de Saint-Benoît.

  1. « Hugo dies Paschæ lætus ducens cum Gisleberto principe Burgundionum : idem Gislebertus feria tertia post Pascha morte subita præventus, manibus prædicti Hugonis principatum suum commisit : quem brevi apud villam Dordingam secutus est Hugo Dominicæ kalendas Julii. » (Ex Chronico Senonensi Sanctæ Columbæ ; D. Bouquet, t. IX, p. 41, A.)
  2. Exstat hæc historia in codice ms. abbatiæ S. Victoris Paris, no 419. (Dordeneus villa). Florebat auctor sub principatu Phil. Augusti. (D. Bouquet, IX, 44, D.)
  3. « Secundo anno (regis Lotharii) obiit Hugo Magnus dux Francorum apud Dordingham villam, xvi kal. Julii, sepultusque est in basilica B. Dionysii martyris Parrhisiis. » (Aimoini monachi D. Germani à Pratis, de Gestis Francorum, lib. V, cap. xliv ; apud Bouquet.)
  4. « Obiit Hugo Magnus dux Francorum apud Drodingam villam xvi kal. Jul. sepultusque est in basilica B. Dionysii martyris Parisius (sic). (Ex Chronic. Hugonis Floriacensis monachi ; apud Bouquet, t. VIII, p. 321.)
  5. Chronique de Saint-Denys ; Bouquet, t. VIII, p. 349.
  6. « Laudunensis episcopus, consilio Ottonis et Heriberti sibi faventium, ducem adiit eo loci quem dicunt Dordingum. Redite, mora sit nulla. » (Gerberti Epistola, xciv. — Dans la collection de Duchesne et dans D. Bouquet ; citée en partie dans le Notitia Galliarum de Hadr. de Valois. Paris, 1675.)
  7. « Apud Dordinchum quod regium municipium est. » (Chron. de Morigny, vers 1147 ; Bouquet, t. XII, p. 71. Cité par Hadr. de Valois.)
  8. Brussel. Usage des fiefs, t. 1, p. 511.
  9. Ou fournitures. — Voyez dans Du Cange, libragium, liberare.
  10. De Lescornay, p. 36, d’après l’indication qui lui a été fournie par le savant Chesnius, André Duchesne.
  11. Archives de l’Empire, K. 177, no 7. — De Lépinois, Hist. de Chartres, t. I. — Catal. de Léop. Delisle, no 131.
  12. Arch. de l’Empire.
  13. Pourquoi cette suprématie ecclésiastique de Rochefort sur Dourdan, conservée, malgré une infériorité d’importance, jusqu’à la fin du siècle dernier ? Remonte-t-elle à une époque reculée où l’un des deux villages pouvait l’emporter sur l’autre, comme centre de population? Rappelle-t-elle une ancienne circonscription administrative? Ne s’est-elle pas constituée précisément durant cette période que nous venons de retracer, période de défaveur pour Dourdan, ville royale le plus souvent en guerre avec Chartres ?
  14. Voir le chapitre iv.
  15. Bollandistes, t. VI, mai, p. 802 ; Histoire manuscrite de Saint-Chéron, bibl. communale de Chartres.
  16. Arch. départ. de Chartres, Chapitre, inv., p. 250 et Saint-Chéron, boîte première ; voir Hist. de Chartres, par E. de Lépinois, 1854, t. I, p. 282.
  17. Nous donnons aux pièces justificatives, pièce I, le texte de cette donation de Goslin de Lèves, avec les fautes de copiste, tel que nous l’avons retrouvé dans les archives de la paroisse Saint-Germain, où on en conservait l’expédition informe, comme un titre précieux souvent invoqué dans des intérêts divers, jusqu’aux derniers jours du xviiie siècle.
  18. Voir, sur l’abbaye de Morigny, les détails donnés par M. de Mont-Rond dans ses Essais historiques sur la ville d’Étampes, 1836, tome I, p. 97 ; et l’Histoire de Morigny, village monacal, par M. Ernest Menault. Paris, 1867.
  19. Citée par le P. Basile Fleureau, barnabite, Antiquitez de la ville et du duché d’Estampes, 1683, in-4o, p. 496 ; Aim., lib. V, c. ii.
  20. Lib. II Chron. Mauriniacensis, cité par Hadr. Valesius, Notitia Galliarum, Paris, 1675, art. Dourdan ; et dans D. Bouquet, t. XII, p. 71 : « Crescebat autem et multiplicabatur vinea Domini, quæ in paupere loco plantata fuerat et circumquaque palmites suos extendebat. Apud Dordinchum quod regium municipium est ecclesiam B. Petri adepta est. »
  21. Hermant, Histoire des ordres religieux, t. II.
  22. En parlant pour la première fois du prieuré de Louye, dont l’histoire se mêlera maintes fois à celle de Dourdan, nous tenons à mentionner spécialement les documents rassemblés dans un Recueil de chartes et pièces relatives au prieuré N.-D. des Moulineaux, publié en 1847, avec une introduction, par m. {{{1}}}, le très-estimé et savant président de la Société archéologique de Rambouillet.
  23. Abandon de dîmes fait aux chanoines de Saint-Chéron par les religieux de Louye, février 1223. — Archives d’Eure-et-Loir, fonds de Saint-Chéron. Voir le chapitre iv.
  24. Voir le texte dans de Lescornay, p. 40, ou mieux dans le Recueil de M. Moutié, page 77.
  25. Voir le chapitre iv.
  26. Voir de Lescornay, p. 50 ; M. Moutié, p. 77.
  27. Extrait de cartulaires blancs et rouges de Josaphat (archives départementales de Chartres) : « Reperitur anno 1174 in chartis ejusdem monasterii quibus significat Isabellam Dordan dedisse monachis terram de Boschat juxta Dordanum. » (Gallia christiana, XII, 51, E.)