Choses vues/1858-1867/La destinée

Ollendorf (Œuvres complètes. Tome 26p. 134-135).


LA DESTINÉE.


[1864.]

En 1811, j’étais sur les genoux du roi d’Espagne, Joseph Bonaparte, comme le mioche du général Hugo.

En 1825, j’assistais au sacre de Charles X dans la cathédrale de Reims, comme enfant sublime.

En 1842, j’assistais aux funérailles du duc d’Orléans à Notre-Dame, comme président de l’Institut.

En 1847, je jugeais Teste et Cubières, comme pair de France.

En 1848, je sommais le faubourg Saint-Antoine de déposer les armes et je combattais l’insurrection de juin, comme représentant du peuple membre de l’Assemblée constituante.

En 1851, je mettais Louis Bonaparte hors la loi et je combattais le deux-décembre, comme représentant du peuple membre de l’Assemblée législative.

En 1851, 52 et 55, j’étais successivement chassé de France, de Belgique et de Jersey, comme proscrit.