xxxxxEnfants des écoles de France,
xxxxxGais volontaires du progrès,
xxxxxSuivons le peuple et sa science,
xxxxxSifflons Malthus et ses arrêts !
xxxxxÉclairons les routes nouvelles
xxxxxQue le travail veut se frayer :
xxxxxLe socialisme a deux ailes,
xxxxxL’étudiant et l’ouvrier.
xxxxxMarchons, sans clairons ni cymbales.
xxxxxAux conquêtes de l’avenir,
Et montrons, s’il le faut, nos poitrines aux balles,
Comme a fait Robert Blum, le glorieux martyr !
xxxxxN’est-ce pas le travail qui donne
xxxxxCe qui nous fait étudier,
xxxxxLe pain, le livre monotone,
xxxxxLe vêtement et le foyer ?
xxxxxQue notre science jalouse
xxxxxNe se tienne point à l’écart ;
xxxxxIl bat plus d’un cœur sous la blouse
xxxxxAmoureux de science et d’art.
xxxxxMarchons, sans clairons ni cymbales.
xxxxxAux conquêtes de l’avenir,
Et montrons, s’il le faut, nos poitrines aux balles,
Comme a fait Robert Blum, le glorieux martyr !
xxxxxAvec les ouvriers, nos frères,
xxxxxMarchons bras dessus, bras dessous ;
xxxxxLaissons s’offusquer aux lumières
xxxxxLes regards fauves des hiboux.
xxxxxÉmancipons l’intelligence
xxxxxDe ceux qui rêvent notre mort :
xxxxxAllemagne, Italie et France,
xxxxxPortons la clarté vers le Nord.
xxxxxMarchons, sans clairons ni cymbales,
xxxxxAux conquêtes de l’avenir,
Et montrons, s’il le faut, nos poitrines aux balles,
Comme a fait Robert Blum, le glorieux martyr !
xxxxxLa polka, la pipe et la bière
xxxxxNe consument plus nos loisirs ;
xxxxxLes petits bosquets de Cythère
xxxxxNe réveillent plus nos désirs.
xxxxxNous avons pour maîtresse unique
xxxxxMinerve, sous de nouveaux traits :
xxxxxC’est notre jeune République ;
xxxxxVénus n’aura son tour qu’après.
xxxxxMarchons, sans clairons ni cymbales,
xxxxxAux conquêtes de l’avenir.
Et montrons, s’il le faut, nos poitrines aux balles,
Comme a fait Robert Blum, le glorieux martyr !
xxxxxHélas ! à des traces sanglantes
xxxxxOn suit la révolution ;
xxxxxLes capitales pantelantes
xxxxxSe sont ouvertes au canon.
xxxxxDe Février l’étoile file ;
xxxxxEntendez les chevaux hennir !
xxxxxUn bruit se répand dans la ville :
xxxxxLes Cosaques vont revenir.
xxxxxMarchons, sans clairons ni cymbales,
xxxxxAux conquêtes de l’avenir,
Et montrons, s’il le faut, nos poitrines aux balles,
Comme a fait Robert Blum, le glorieux martyr !
xxxxxHurrah ! jeunesse des écoles !
xxxxxÀ Vienne, à Berlin, à Paris,
xxxxxPartout lampions et farandoles
xxxxxFeraient sauter tout le pays.
xxxxxTyrans et vieux abus, arrière !
xxxxxDu Dieu nous sommes le flambeau ;
xxxxxAttilas qui portez la guerre,
xxxxxVous n’en êtes que le fléau !
xxxxxMarchons, sans clairons ni cymbales,
xxxxxAux conquêtes de l’avenir,
Et montrons, s’il le faut, nos poitrines aux balles,
Comme a fait Robert Blum, le glorieux martyr !
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