Chansons et rondes enfantines/Guilleri

Pour les autres éditions de ce texte, voir Compère Guilleri.

Guilleri (1870)
Chansons et rondes enfantines, Texte établi par Jean-Baptiste WeckerlinGarnier (p. 82-84).


GUILLERI




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    Il é -- tait un p’tit hom -- me,
    Qui s’app’ -- lait Guil -- le -- ri, Ca -- ra -- bi.
    Il s’en fut à la chas -- se,
    À la chasse aux per -- drix,
    Ca -- ra -- bi, Ti -- ti, Ca -- ra -- bi, To -- to,
    Ca -- ra -- bo, Com -- pè -- re Guil -- le -- ri_:
    Te lai ra_- tu, te lai ra_- tu, te lai ra_- tu mou -- ri_?
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>>
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Le héros de cette chanson ne peut pas être l’un des trois frères Guillery, tous trois voleurs de grand chemin sous la Ligue, et surtout après la Ligue, car nous sommes en présence d’une espèce de comte Ory. Aucun des trois Guillery, celui qu’on appelait le capitaine encore moins que les deux autres, ne nous apparaît sous cet aspect dans les chroniques du temps ; ce sont de féroces brigands et assassins, que le peuple n’a jamais pu qualifier de compère. C’est plutôt quelque bon hobereau qui a dû inspirer cette chanson. Si, d’ailleurs, les paroles ont le même âge que la musique, ce qui est à peu près certain, cette chanson n’a pu voir le jour que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle ; il y eut alors un moment où l’imitation du vieux français était très en vogue : il ne faut donc pas trop s’étonner de ce lairas-tu. En espagnol, carabo désigne une espèce de chien de chasse.

Nicolo a introduit cette chanson dans un joli trio de son opéra-comique Cendrillon.

Il s’en fut à la chasse,
À la chasse aux perdrix,
Carabi ;
Il monta sur un arbre,
Pour voir ses chiens couri,
Carabi,
Titi, Carabi, etc.

Il monta sur un arbre,
Pour voir ses chiens couri,
Carabi,
La branche vint à rompre,
Et Guilleri tombit,
Carabi,
Titi, Carabi, etc.


La branche vint à rompre,
Et Guilleri tombit,
Carabi,
Il se cassa la jambe
Et le bras se démit,
Carabi,
Titi Carabi, etc.

Il se cassa la jambe
Et le bras se démit,
Carabi,
Les dam’s de l’Hôpitale
Sont arrivé’s au bruit,
Carabi,
Titi Carabi, etc.

Les dam’s de l’Hôpilale
Sont arrivé’s au bruit,
Carabi,
L’une apporte un emplâtre,
L’autre de la charpi’,
Carabi,
Titi Carabi, etc.

L’une apporte un emplâtre,
L’autre de la charpi’,
Carabi,
On lui banda la jambe
Et le bras lui remit,
Carabi,
Titi Carabi, etc.

On lui banda la jambe
Et le bras lui remit,
Carabi,
Pour remercier ces dames,
Guilleri les embrassit,
Carabi,
Titi Carabi, etc.