Cham - Albums du Charivari/Nos grotesques
— Ah ! monsieur, par ces temps de guerre vous pouviez finir si utilement. |
Essai de la nouvelle voiture pour les courses ! |
Succès des nouvelles cravates-Ceylon auprès des autres chevaux. | — Ma fille épouser un Anglais ! jamais ! qu’ils nous rendent nos cent mille francs alors ! |
— J’ai été voir les courses. — Et tu ne rapportes pas les 100 000 francs ? J’y comptais tellement que je viens de m’acheter une robe neuve. |
— C’est ça ! crie-lui dans l’oreille qu’il vient de gagner le prix de 100 000 francs, afin que son jockey ne le mette pas dedans. |
— Mais, Joseph, si tu as du cœur, enfourche le premier cheval venu et tâche de rattraper les 100 000 francs que vient de nous enlever l’Angleterre, sinon je ne te fais plus à dîner ! |
Les parieurs montant désormais avec le jockey pour veiller à ce qu’il courre convenablement. |
— Mais marchez donc ! — Merci ! Je n’ai pas envie de me fatiguer, je ménage mes forces pour faire le coup de poing dans l’enceinte du pesage. |
Nouvelle tenue pour jockey dans l’enceinte du pesage. |
— Mais allez donc ! qu’est-ce que ça fait que vous vous cassiez le cou ? J’ai parié une bouteille, vous allez me la faire perdre ! |
— Gladiateur, mon chéri, mange, je t’en supplie ! Ceylon te fait ses excuses. La France est à tes pieds. |
— Monsieur, arrêtez ! cela ne nous intéresse plus ! la guerre est commencée ! |
— Je vous en supplie, canonniers ! donnez-moi le temps d’écrire à mon agent de change. |
— Je vais dire à mon agent de change de ne pas vendre. C’est bien mauvais signe quand les militaires se coiffent comme ça ! |
— Va monter ta garde, mais ne prend pas de fusil, ce sera une façon de protester contre les armements de l’Europe. |
Pas solide, ce monument-là ! | — C’en est fait ! plus qu’une valeur ayant cours ! la valeur militaire ! |
Le Charivari engage la Prusse à organiser un escadron de pieuvres appelées à faire le vide dans les rangs ennemis. |
— Saperlote ! Françoise, ne cognez donc pas les portes comme ça ! on va croire que c'est le canon. Vous ferez baisser la bourse. |
— Un pifferaro italien ! Je vais lui donner un sou, je lui demanderai s’il a des nouvelles de chez lui, cela m’économisera d’acheter un journal de trois sous. |
— Tarteifle ! avec leurs fusils à aiguille ils me font l’effet de vous envoyer l’étui avec. |
Nouveau mode d’exposition de l’espèce chevaline. | — Monsieur, je viens de recevoir les instructions de mon gouvernement, il m’est défendu de faire votre jeu. |
Le roi de Bavière faisant jouer le Tannhauser sur les derrières de son armée, bien sûr que cela la fera fuir en avant.
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— Attention ! surtout ne visez pas à la tête, ce sont des Allemands ! vos balles s’aplatiraient. |
Nouveaux costumes pour les marchands de journaux. | — Où vas-tu ? — Dans le quadrilatère. — Oscar, pense à tes enfants ! |
— Quelle chance qu’il fasse chaud comme ça ! Ça va joliment éreinter les Autrichiens ! |
— Quelle infamie ! dégarnir l’aile gauche de l’armée italienne pour attacher son châle. |
— Mon ami, je t’en supplie, ne pique pas encore tes épingles. On dira que c’est toi qui as commencé, tu compromettrais tout. — Allons ! j’accepte le congrès. |
— Malheur ! plus une seule épingle italienne ! C’est toi ou ta bonne qui avez trahi l’Italie ! |
— Comment, Joseph, tu t’es mis cocher de fiacre ? — Oui, madame : je veux jouir de nos libertés. |
LA LIBERTÉ DES FIACRES.
— Ce sera vingt sous et j’embrasserai madame, c’est mon dernier mot. |
— Un fiacre qui vient de me passer dessus. — Écoute donc, mon ami, c’est peut-être son droit avec la nouvelle liberté des voitures. |
— Mais, cocher, vous ne me menez pas où je vous ai dit ? — Madame, avec la liberté des voitures, je vous mène où je veux. |
— Mais c’est une horreur ! je ne veux pas être menée par un cocher dans une tenue pareille ! — Madame, il fait chaud et les cochers sont libres. |
LA LIBERTÉ DES VOITURES.
— Vos prix sont plus bas que ceux des autres cochers ? — Madame c’est à cause de ma voiture qui est cassée, la roue de derrière se détache à chaque instant. |
— Courage, mon ami ! seriez-vous moins heureux que les fiacres ? Les voilà libres ! |
À L’ODÉON.
— Mais ce n’est pas dans la pièce ce que vous me soufflez là. — Je sais bien, monsieur d’Estrigaud. Je vous parle de ce pauvre Luxembourg. |
Les ambassadeurs chinois ayant peur de se perdre dans les rues de Paris. | Les ambassadeurs chinois se laissant embobiner par ces dames. |
— Fais donc attention, Amanda. C’est un pigeon pour nous, mais pas pour l’établissement. On te le ferait payer à part. |
— Mon cher, je tire les pigeons. Je ne te dis que ça. — Moi, ma chère, je casse les poupées, te voilà prévenue ! |
Ouverture d’une école préparatoire pour ces dames. | — Dis donc, ma chère, ça ne vaut rien, si nous les habituons à partir comme ça devant nous. Je préfère les retenir pour les plumer. |
— Les Apôtres, de M. Renan, s’il vous plaît ! |
M. Renan lit dans son journal la confiscation des biens du clergé italien. |
Toutes ces dames perdant leurs pantoufles à la sortie de Cendrillon dans l’espoir d’attirer chez elles le prince Charmant ou autres.
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— Je vous dis que vous m’avez pris mon protecteur. — Et moi je vous dis que je n’ai pas de comte à vous rendre. |
— Ne fais pas attention, chère amie ! c’est la société des gens de lettres qui délibère dans cette maison. |
— Amanda, rends-moi mes lettres. — Nous verrons ça quand on aura décidé la question de la propriété littéraire. |
Peignant le siècle de Charlemagne dans l’hôtel des Invalides, M. Bénédict Masson se ressent de son entourage. |
LES TORPILLES.
— Très-content ! L’expérience a réussi chaque fois. Voici mon dernier vaisseau, il y a passé comme les autres. — Vous voilà tranquille ! Vous ne craignez plus rien maintenant pour votre flotte. |
— Comment ! un homme dans ta position sociale ! — Que veux-tu ? Je n’ai pu me faire admettre comme dîneur et je désire y assister. |
La belle et bonne musique ne suffisant plus pour réussir aujourd’hui, Fior d’Aliza s’exerce à l’effet de jambe de Mme Barbe Bleue. |
— Tu ne salues donc que de ce côté ? — Toujours du côté de l’entrée. Jamais du côté de la sortie ! |
Le célèbre publiciste de la Liberté, avec sa manie de faire le mort, quitte sa loge pour aller se fourrer dans le tombeau du Commandeur.
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L’île de Guernesey n’ayant rien à envier à l’île de Rhodes ; elle aussi a son colosse. | Fanfan Benoiton à la dernière de la pièce de M. Sardou. |