Cham - Albums du Charivari/L’exposition charivarisée (1867.)
j’aurais dû m’informer de sa nation et de sa peuplade.
— J’ai tant voituré madame, qu’elle me permettra de me reposer un peu ! |
Le voiturier faisant l’homme très-altéré chaque fois que vous passez devant un buffet. |
— Quel animal ! il ne s’arrête que devant les vitrines qui l’intéressent, lui. |
LES VOITURES DE L’EXPOSITION.
Inconvénient d’un voiturier sourd qui vous conduit sans en être incommodé au milieu des carillons et des fonderies de cloches.
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— Misérable ! qu’attendez-vous donc pour me relever ? — J’attendais que l’heure de madame soit finie, il n’y a plus que dix minutes. |
— Marchez donc ! qui est-ce qui vous a dit de vous arrêter ? — Mes rhumatismes. |
Les cochers se vengeant comme ils peuvent des personnes qui les forcent d’aller au Champ-de-Mars. | — Tiens, un bourgeois qui monte dans un fiacre sans être battu ; faut qu’son cocher ne soit qu’surnuméraire. |
LA TRANQUILLITÉ DES COCHERS.
Nouveau système de fiacres sans ouvertures ni portières pour les personnes désireuses de se rendre à l’Exposition.
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— J’ai pas voulu le conduire, je me suis douté qu’il voulait aller à l’Exposition. — À quoi que t’as vu ça ? — Il avait déjà reçu un coup de fouet sur la figure. |
Au lieu de distribuer les bibles à l’intérieur de l’Exposition, les distribuer à l’extérieur à messieurs les cochers, afin d’ouvrir leurs cœurs à de meilleurs sentiments vis-à-vis du prochain.
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— Mais il m’embête, le régent ! est-ce, qu’il va jeter des feux longtemps comme ça ? |
LUSTRE EN BOIS DE CERFS. On demande des hommes mariés pour alimenter la fabrique. |
Prenant ces appareils photographiques pour des boites aux lettres et y déposant tout son courrier. |
— Y en a-t-il de ces misères intéressantes ! Un pauvre malheureux qui n’a seulement pas de peau pour se couvrir ! On devrait bien lui organiser une loterie. |
Charlemagne se préparant à courir le Derby. |
— Dites-moi, garçon, vous devez servir des brosses avec ce café-là ? Il doit faire joliment bien sur la chaussure. |
— J’en ai acheté pour mettre dans la soupe de madame ! — Malheureuse, c’est du tabac turc ! — Pourquoi qu’il coupe ça comme de la julienne ? |
BUFFET BRITANNIQUE. Excellents sandwiches à la moutarde. Les mettre dans sa chaussure si le sang vous monte à la tête. |
— Monsieur a bien faim ? Je vais tout de suite lui servir un boléro. |
LE RESTAURANT JAPONAIS.
— Monsieur veut-il que je lui ouvre une douzaine d’huîtres ou le ventre ? |
Ne pas manger de pommes au buffet suisse si l’on n’a pas confiance dans l’adresse du garçon. |
Les visiteurs chinois peu rassurés en apprenant qu’à Paris on les mange. | Abusant de son ignorance de la langue française pour lui faire distribuer des bibles. (C’est Mahomet qui ne sera pas content.)
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CHAUSSURES FORTES. Toutes chaussures ayant fait leurs preuves, ayant déjà servi. |
— Monsieur, on ne se déshabille pas ici ! — C’est donc pas l’ancien établissement des bains chinois du boulevard des Capucines ? |
Les fabricants de cartes ayant des compères qui vous mettent dans la nécessité de donner votre carte, par conséquent d’en faire faire si vous n’en avez pas.
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SOUVENIRS DE L’EXPOSITION DE 1867.
— Voici le chapeau avec lequel j’ai eu l’honneur de saluer le roi de Prusse, les suivants ont salué l’empereur de Russie, le roi de Grèce, le sultan, etc., etc. |
M. Wagner se roulant de désespoir en trouvant aussi discordant que sa musique. | Jusqu’aux préparations anatomiques du docteur Auzoux qui quittent leur vitrine pour venir entendre Magnus toucher les magnifiques pianos Steinway.
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— Mais qu’as-tu donc à tourner autour de ce musicien automate ? — C’est probablement Vivier le cor, on le dit si farceur ! |
UNE EFFRAYANTE COÏNCIDENCE. Se moucher juste au moment où la trompette-phare que l’on n’avait pas aperçue se fait entendre. |
Tenant lieu du fil d’Ariane pour ne pas s’égarer dans le labyrinthe de la section chinoise. | Les dames chinoises obligées de revêtir l’appareil à plongeur pour respirer dans leur petit coin. |
— Mais, croupier, comment se fait-il ? pas un seul roi dans le jeu ? — Ils sont tous à Paris dans ce moment-ci. |
RESPECT DE L’AUTORITÉ.
— Toto, ôtez votre chapeau. |
— Arrête, Joséphine ! t’en es pour tes frais. C’est pas le bey de Tunis, c’est un commis de l’administration ! |
YEUX ARTIFICIELS.
— J’avais rêvé un mari aux yeux noirs, et les tient sont bleus ! Voyons si tu chercheras à m’être agréable. |
— Mais où donc est-il le distributeur de bibles ? Voilà toutes ces dames en adoration devant la vitrine autrichienne. |
— Mon ami, tu n’as pas le droit de lui prendre son chapeau ! — Qu’il me rembourse mes obligations ! |
Les chameaux de la section égyptienne suppliant qu’on ne les fasse pas rentrer dans les tourniquets où ils ont été forcés de passer pour entrer à l’Exposition.
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M. et Mme Prudhomme ne trouvant pas de voiture pour rentrer chez eux ont recours à l’obligeance de l’exposition égyptienne.
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Ejusdem Farina. — Monsieur Jean-Marie Farina ? — C’est nous. |
Mme Jean-Marie Farina effrayée par M. Hyacinthe qui vient lui respirer tout son jet d’eau de Cologne. |
— Ouff ! Quand on s’est promené pendant quatre heures dans l’Exposition, on n’est pas fâché de trouver un lit de parade pour se reposer. |
LA MAISON EN PORCELAINE PEINTE. Avant de s’y installer, s’informer si elle ne va pas subir une dernière cuisson. |
Les lions de l’escalier du bey de Tunis paraissant à vue de nez regretter l’odeur des pastilles du sérail. Flatteur pour la foule.
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Un exposant propose d’empêcher les inondations en remplaçant l’eau des rivières par des gants de sa fabrication. (Un malheureux chevreau proteste.)
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— Ah ! mon Dieu ! tous les dentiers qui ferment à quatre heures. Je ne pourrai plus ravoir mon fils que demain à dix heures. |
— Mélanie, quelle folie ! leur acheter une brioche ! — Mon ami, ça fait de la peine de les voir mâcher dans le vide ! |
CONSEIL AUX PROMENEURS.
Suivre dans tous ses détails la fabrication des chapeaux, cela ne peut que faire du bien à celui qu’on a sur la tête.
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La dame à laquelle on restitue son petit chien qu’elle a laissé tomber dans la machine à fabriquer les saucisses.
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MACHINE À BROSSER LE DRAP.
Profiter de ce que le fabricant a le dos tourné pour sauter sur la machine et faire donner un bon coup de brosse à ses habits.
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CANOTAGE EN CHAMBRE. Navigation sur le haut des armoires pour les marins indisposés qui sont dans l’obligation de garder la chambre. |
— Parapluie se refermant tout seul dès que la pluie a cessé. — Mais pour sortir de là-dessous ensuite ? — Vous attendez que le temps se remette à la pluie, alors le parapluie se rouvre. |
CATASTROPHE À PRÉVOIR.
Trop de sièges occupés à la fois finissant par faire éclater le compteur que la loueuse de chaises porte sur son ventre.
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LE CHAMPAGNE ROUSSILLON AU POINT DE VUE MILITAIRE.
Le champagne Roussillon envoyant son bouchon bien plus loin que le projectile Chassepot. (Adopté par toutes les armées de l’Europe).
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— Monsieur, votre chapeau se fait, veuillez entrer dans la machine l’essayer. Vous sortirez ensemble dans dix minutes. |
S’entendant avec les machines à coudre pour entraîner les jeunes gens riches. | VOITURE D’AMBULANCE POUR LES BLESSÉS.
— Tu vois bien, nous arrivons trop tard pour voir ça, les blessés n’y sont déjà plus. |