Catéchisme du diocèse de Sens/Du ferme propos de ne plus offenser Dieu

Brown & Gilmore, imprimeurs de la Province (p. 141-142).

§ VI.

Du ferme propos de ne plus offenſer Dieu.

D. ESt-ce aſſez d’être marri des péchez qu’on a commis ?
R. Νοη, il faut encore faire un ferme propos, c’eſt-à-dire, avoir une forte réſolution de ne plus offencer Dieu.
D. Quelles diſpoſitions doivent accompagner le ferme propos ?
R. Il y en a deux. La premiere, c’eſt un courage ferme pour tout ſouffrir plutôt que d’offenſer Dieu. La ſeconde, c’eſt un humble aveu que nous ne ferons rien ſans la Grace de Dieu, que nous eſperons recevoir de lui par Jeſus-Chriſt.
D. Quelles ſont les marques auſquelles on peut connaître ſi l’on a un ferme propos de ne plus offenſer Dieu ?
R. Il y en a trois.
1. Si l’on ſe ſépare des occaſions du péché, comme ſont les mauvaiſes compagnies, la lecture des mauvais livres, &c.
2. Si l’on travaille à détruire ſes mauvaiſes habitudes.
3. Si l’on prend les moyens de mener une vie plus Chrétienne.
D. Qui eſt celui que doit craindre de n’avoir pas eu un bon et ferme propos ?
R. Celui qui après ſes Confeſſions, retombe toujours volontairement dans les mêmes péchez.
D. Comment appellez-vous le Péché que commet celui qui retombe ainſi ?
R. On l’appelle le Péché de rechûte.
D. Ce péché eſt-il beaucoup plus énorme que les autres ?
R. Oüi, parce qu’il eſt accompagné preſque toujours d’ingratitude, de malice, et de mépris de Dieu.
D. Où conduiſent ordinairement les fréquentes rechûtes ?

R. Elles conduiſent à l’endurciſſement et à l’impénitente finale.
D. Qu’entendez-vous par l’endurciſſement et l’impénitence finale ?
R. J’entens par l’endurciſſement, l’état de celui qui n’eſt touché de rien ; et par l’impénitence finale, l’état funeſte de celui, qui ayant différé de faire pénitence, meurt ſans l’avoir faite.