Boileau - Œuvres poétiques/Chansons/Le bûcheron et la mort, fable

XXVI

LE BUCHERON ET LA MORT.
FABLE. 1668[1].


Le dos chargé de bois, et le corps tout en eau,
Un pauvre bûcheron, dans l’extrême vieillesse,
Marchoit en haletant de peine et de détresse.
Enfin, las de souffrir, jetant là son fardeau,
Plutôt que de s’en voir accablé de nouveau,
Il souhaite la Mort, et cent fois il l’appelle.

La Mort vint à la fin : « Que veux-tu ? cria-t-elle.
— Qui ? moi ! dit-il alors prompt à se corriger :
     Que tu m’aides à me charger. »


  1. Comparée à celle de La Fontaine, on ne peut s’empêcher de reconnaître que cette fable est plus que médiocre et peu digne de l’auteur.