Biographie nationale de Belgique/Tome 3/CAPELLO, Marius ou Ambroise

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CAPELLO (Marius ou Ambroise), évêque d’Anvers, né dans cette ville en 1597 et y décédé le 4 octobre 1676. Son père, qui appartenait par sa naissance à une famille patricienne de Casale, en Italie, était questeur général des armées du roi Philippe II en Belgique et en France; sa mère était de la famille noble des Boxhorn et avait apporté en dot à son mari la seigneurie d’Eyck. Le jeune Oipello eut à peine achevé ses études qu’il entra chez les Dominicains de sa ville natale, et y fit profession en 1613, à l’âge de dix-sept ans. Il changea à cette occasion le nom de Marius qu’il avait reçu à son baptême en celui d’Ambroise sous lequel il est le plus connu. Ses supérieurs l’envoyèrent successivement à Douai pour y étudier la philosophie et à Salamanque pour y faire un cours de théologie. De retour dans sa patrie, il enseigna, de 1620 à 1622, la philosophie à Douai, et plus tard la théologie à Louvain dans les couvents de son ordre. Il profita du séjour qu’il fit dans cette dernière ville pour se préparer à l’épreuve du doctorat en théologie, et fut solennellement promu le 14 janvier 1627. Il devint ensuite, successivement, prieur des couvents de Maestricht, de Bruxelles et d’Anvers, préfet de la mission de Hollande et d’Allemagne, définiteur de trois chapitres provinciaux et d’un chapitre général de l’ordre. Le père Thomas Turchi, général des Dominicains, le nomma, en 1644, son premier socius, provincial de la Terre-Sainte et commissaire des Deux-Germanies, de la Bohême, de la Styrie et de la Carinthie. Le roi Philippe IV lui-même le chargea d’une mission importante auprès du souverain pontife Urbain VIII, et fut si satisfait du talent mis par le père Capello à s’en acquitter qu’en 1647, il le nomma à l’évêché d’Ypres. Mais l’occupation de cette ville par les troupes françaises força le nouvel élu à ajourner indéfiniment la prise de possession de son siége. Le roi, qui ne voyait pas sans peine l’impossibilité de se rendre à Ypres dans laquelle se trouvait son protégé, nomma celui-ci, en 1652, à l’évêché d’Anvers. Capello fut sacré, dans sa nouvelle cathédrale, le 13 septembre 1654, par son prédécesseur Gaspar Nemius, assisté d’Antoine Triest, évêque de Gand, et d’André Cruesen, alors évêque de Ruremonde et devenu plus tard archevêque de Malines. Pendant les vingt-deux années qu’il administra le diocèse d’Anvers, il se distingua constamment par un véritable zèle apostolique et de nombreuses largesses. Sa générosité ne connaissait pas de bornes, et sa charité laissa des traces dans toutes les parties de son diocèse. Il fonda à Anvers un séminaire ou plutôt une maison de retraite pour les prêtres que les infirmités ou l’âge avancé obligeaient d’abandonner leurs fonctions. Le 24 mars 1674, il dota cette fondation d’une somme de 111,600 florins, avec laquelle on acheta plus tard, à Schilde, des dîmes et des propriétés, dont les revenus furent affectés et sont encore destinés aujourd’hui à l’entretien de curés et de prêtres retraités et dépourvus de moyens de subsistance.

Capello mourut dans sa ville épiscopale, à l’âge de soixante-dix-neuf ans, et légua par testament tous ses biens aux pauvres. Ses funérailles furent célébrées le 13 octobre 1676. Arnold Eyben, chanoine de la cathédrale, prononça son oraison funèbre, publiée en un volume in-4o de vingt-sept pages. Son corps fut enterré dans la cathédrale, où on lui éleva un monument en marbre. Ses armoiries étaient d’argent, au chapeau rouge de cardinal lié d’un seul nœud ; et sa devise : Omnia desuper.

E.-H.-J. Reusens.

Foppens, Historia episcopatus Antverpiensis, p. 83. — De Jonghe, Belgium Dominicanum, p. 241.