Biographie nationale de Belgique/Tome 1/BATEN, Jean
BATEN (Jean), architecte ou maître ouvrier des maçonneries de la ville de Louvain. Cet artiste, fils de Henri Baten, tailleur de pierres, est mentionné, pour la première fois, dans un acte scabinal du 30 juin 1406. On l’appelle dans cette pièce « Maître Jean Baten, tailleur de pierres » (lapiscida). Il dirigea pendant plus de vingt ans les travaux de l’ancienne capitale du Brabant. En 1423, la ville de Louvain ayant résolu de faire ajouter une vaste salle au palais qu’elle venait d’offrir au duc Jean IV, elle chargea Baten de cette construction. La salle de l’hôtel du sire de Naast, à Mons, avait alors la réputation d’être tout à fait remarquable au point de vue de l’art. Le conseil communal de Louvain statua qu’il convenait de la prendre pour modèle de la construction à élever. Jean Baten se rendit, en conséquence, le 29 avril 1423, à Mons, avec le charpentier Jean Vanden Bruggen et le tailleur de pierre Henri van Goetsenhoven, à l’effet de lever les plans de la salle de l’hôtel de Naast et d’en examiner attentivement la construction. Ces maîtres firent le voyage à cheval et y consacrèrent quatre jours, ce dont on les indemnisa à raison de trente plecken par jour. La première pierre de la salle fut posée le 14 août de la même année et, comme le terrain était marécageux, on jeta les fondations sur des gazons coupés à la colline appelée Roesselberg. Baten, qui était déjà âgé, se fit assister dans la direction des travaux par l’architecte Jean Pauwe. Les sculptures furent exécutées par Henri Barts et Henri Vander Weyden, peut-être un parent du célèbre peintre Rogier Vander Weyden. La salle, qui fut entièrement achevée en 1424, paraît avoir été une construction remarquable. Baten ne survécut pas longtemps à l’achèvement de l’édifice dont nous venons de parler. Il mourut avant le 21 juin 1425, et fut remplacé dans ses fonctions par maître Sulpice van Vorst. L’artiste laissa une veuve qu’on appelle, dans un acte échevinal du 15 février 1429 : « Dame Catherine, veuve de maître Jean Baten. » La qualification de dame (domicella), dans un acte de cette époque, prouve qu’elle appartenait à une famille distinguée. Baten, qui était propriétaire d’une maison située à la Bieststrate, actuellement rue de Bruxelles, laissa un fils qui fut également architecte ou lapiscida. On l’appelle dans un acte scabinal du 21 juin 1425 : « Maître Jean Baten, fils de feu maître Jean Baten, tailleur de pierres. » Ce dernier habitait, en 1420, une maison nommée de Warande, rue du Château, actuellement rue de Malines, à Louvain.
Compte de la ville de Louvain de 1424. — Registres des Chambres échevinales. — Louvain monumental, p. 129.