Biographie nationale de Belgique/Tome 1/ARENBERG, Léopold-Philippe-Charles-Joseph, duc D’

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ARENBERG, Léopold-Philippe-Charles-Joseph, duc D'



ARENBERG (Léopold-Philippe-Charles-Joseph, duc D’), d’Arschot et de Croy, fils de Philippe-Charles-François, est regardé, à juste titre, comme l’un des princes qui ont répandu le plus d’éclat sur la maison d’Arenberg. Né à Bruxelles, le 14 octobre 1690, il n’avait pas encore dix mois lorsqu’il perdit son père. A l’âge de neuf ans, il se vit décoré par Charles II de l’ordre de la Toison d’or (13 janvier 1700) ; le collier lui en fut remis par l’électeur Maximilien-Emmanuel de Bavière, gouverneur général des Pays-Bas (3 avril 1700).

Dans la guerre que fit naître la succession d’Espagne, Léopold d’Arenberg, fidèle aux traditions de ses ancêtres, embrassa le parti de Charles III. Après la bataille de Ramillies, la conférence qui représentait les deux puissances maritimes le nomma colonel d’un régiment de gens de pied wallons (4 juin 1706) et membre du conseil d’État auquel fut confié, sous l’autorité de ces puissances, le gouvernement des Pays-Bas (21 juillet 1706). Charles III, dans le même temps, le fit gentilhomme de sa chambre et capitaine de la garde du corps de Bourgogne à Bruxelles (23 septembre 1706). Après que Mons fut tombé au pouvoir des alliés (20 octobre 1709), le conseil d’État lui conféra, par provision, le grand bailliage de Hainaut (3 novembre). Il avait, avec son régiment, pris part à la campagne qui venait de se terminer d’une manière si glorieuse, et avait été blessé à la bataille de Malplaquet.

En 1713, il alla servir dans l’armée impériale du Rhin en qualité de général de bataille ou de maréchal de camp ; il avait été élevé à ce grade, deux années auparavant, par Charles III, devenu depuis empereur sous le nom de Charles VI. La paix ayant été signée en 1714 entre l’Empire et la France, il fit un voyage à Paris, où son esprit, ses manières, sa courtoisie lui valurent de grands succès dans le monde littéraire aussi bien qu’à la cour.

Nommé, en 1716, par Charles VI, lieutenant général de ses armées (17 mai) et colonel propriétaire d’un régiment d’infanterie (22 août), il fit, cette année-là, la campagne de Hongrie sous le prince Eugène ; il se distingua à la bataille de Peterwaradin (5 août), dans laquelle il commandait la gauche de la seconde ligne de l’armée impériale, et au siége de Temeswar, où il fut blessé au visage un jour qu’il était de service dans la tranchée. Après la campagne, il se rendit à Vienne ; il y reçut de Charles VI et de toute la cour l’accueil le plus flatteur. Les deux années suivantes, il retourna à l’armée de Hongrie avec le prince Eugène. L’Empereur, qui, le 2 avril 1718, lui avait conféré le caractère de conseiller d’État d’épée aux Pays-Bas, ajouta, le 13 novembre suivant, aux charges qu’il occupait celle de gouverneur militaire du Hainaut et de la ville de Mons. Ayant prêté serment, en cette dernière qualité, entre les mains du prince Eugène, il partit pour les Pays-Bas.

En ce temps-là, les prérogatives des grands baillis de Hainaut étaient fort étendues ; leur autorité surpassait, en quelque sorte, dans cette province, celle du gouverneur général des Pays-Bas : c’était à eux qu’appartenait, entre autres, la nomination du magistrat de Mons, qui avait, dans les délibérations du troisième ordre des états, une influence décisive. Il parut essentiel à la cour de Vienne, ainsi qu’au ministère de Bruxelles, de restreindre ces prérogatives, et, par des instructions de 1723, l’Empereur les modifia en plusieurs points ; il réserva notamment au gouvernement général la nomination des échevins de Mons. Le duc d’Arenberg réclama contre cette innovation, qui lui était très-sensible. A la suite d’une longue enquête, l’Empereur, par une grâce particulière et « eu égard à ses mérites et services personnels et à ceux de ses ancêtres », lui donna de nouveau le pouvoir qu’il lui avait retiré, en déclarant expressément que ce pouvoir ne pourrait passer à ses successeurs (24 octobre 1731).

Les Belges, à toutes les époques, avaient attaché un grand prix à être gouvernés par des princes du sang : Charles VI, ayant donné une autre destination au prince Eugène, à qui il avait d’abord confié le gouvernement des Pays-Bas, résolut d’envoyer dans ces provinces l’archiduchesse Marie-Élisabeth, sa sœur, si les états voulaient accorder à cette princesse une dotation qui lui permît d’entretenir une cour telle que l’exigeaient sa haute naissance et la dignité dont elle serait revêtue. Le duc d’Arenberg s’employa avec chaleur à faire réussir une combinaison qui était conforme aux vœux et aux intérêts du pays. Le subside annuel qu’il s’agissait d’obtenir était assez considérable (cinq cent mille florins) : dans le Hainaut, il n’eut pas de peine à le faire voter par les états ; mais en Flandre, où son intervention fut jugée nécessaire aussi, la chose souffrit plus de difficultés, à cause des charges qui pesaient sur cette province ; cependant plusieurs voyages qu’il fit à Gand et à Bruges eurent pour résultat d’aplanir tous les obstacles, et il put écrire au marquis de Rialp, secrétaire de la dépêche universelle, à Vienne : « Je n’avois pas trouvé les esprits fort bien préparés, et sans le zèle des amis que j’ai employés et les précautions que j’ai prises, je n’aurois certainement jamais réussi ; à présent on peut regarder cette affaire comme entièrement terminée[1] » Le subside fut en effet voté par les états de Flandre et par ceux de toutes les autres provinces.

Depuis 1723 (18 octobre), le duc d’Arenberg était général d’artillerie. La guerre s’étant rallumée, à la fin de 1733, entre l’Empereur et Louis XV, il fut désigné pour servir à l’armée du Rhin que le prince Eugène commandait en chef. La campagne ne fut pas brillante pour les troupes impériales, qui ne purent empêcher les Français de se rendre maîtres de Philipsbourg. L’année 1734 vit la paix rétablie entre les deux couronnes.

Charles VI, qui, en 1732 (13 décembre), avait fait le duc capitaine de ses trabans, le fit, en 1736 (17 février), conseiller d’État intime actuel. En 1737 (23 février), il lui confia le poste important de commandant en chef des troupes aux Pays-Bas ; la même année (20 mai), il l’éleva à la plus haute dignité militaire de l’Empire, celle de feld-maréchal.

Les événements qui suivirent la mort de ce monarque fournirent à Léopold d’Arenberg des occasions de justifier les grâces qu’il en avait reçues. Au mois d’avril 1742, Marie-Thérèse l’envoya à la Haye et à Londres avec le titre d’ambassadeur extraordinaire et de ministre plénipotentiaire : il s’agissait de resserrer son alliance avec les Provinces-Unies et de convenir, avec le roi de la Grande-Bretagne, des secours qu’il lui ferait passer. Le duc réussit dans cette double mission : le 14 mai, il conclut, à la Haye, avec lord Stair, ambassadeur de Georges II, une convention réglant tout ce qui concernait les quartiers, les logements et l’entretien des troupes anglaises durant le séjour qu’elles feraient aux Pays-Bas ; il s’entendit plus tard avec le roi et ses ministres sur le chiffre de ces troupes. Georges II aurait voulu attaquer la France par sa frontière du nord, qui était en ce moment dégarnie ; il espérait s’emparer de Dunkerque : le duc, suivant les instructions de Marie-Thérèse, le persuada d’agir contre l’armée française qui était dans l’Empire. Au commencement de 1743, les troupes anglaises qui venaient de débarquer à Ostende, et les troupes autrichiennes qu’il y avait aux Pays-Bas, prirent le chemin de l’Allemagne ; lord Stair commandait les premières, le duc d’Arenberg les secondes. Celui-ci passa le Rhin, le 4 avril, à Neuwied ; à Zingering, il reçut un renfort de quatre mille hommes que lui amena le général Palfy : il se porta alors sur le Mein, où il fit sa jonction avec le corps de lord Stair. L’armée alliée étant réunie, le roi Georges II vint se mettre à sa tête, et, le 27 juin, elle remporta une victoire complète sur les Français à Dettingen, victoire dont l’honneur revint principalement au duc d’Arenberg, qui fut blessé dans l’action. Georges II avait été témoin de sa bravoure, de l’habileté dont il avait fait preuve ; il voulut montrer combien il les appréciait : ayant quitté l’armée le 1er octobre, pour se rendre dans ses États de Hanovre, ce fut à lui qu’il en remit le commandement. La campagne se termina bientôt après, et le duc, ayant fait repasser le Rhin à ses troupes, leur assigna des quartiers d’hiver ; ensuite il partit pour Vienne.

Au commencement de 1744, Marie-Thérèse lui donna une nouvelle mission en Hollande et en Angleterre. Des conférences devant être tenues à Londres pour arrêter le plan de la prochaine campagne, Georges II lui-même avait demandé que la reine s’y fit représenter par le duc d’Arenberg, à cause de la popularité que lui avait acquise, dans l’armée et dans la nation, sa conduite à la bataille de Dettingen, et de la confiance que l’une et l’autre plaçaient dans ses talents militaires. Il quitta Vienne le 12 février, emportant une précieuse marque de l’estime et de la bienveillance de sa souveraine : dans son audience de congé, Marie-Thérèse lui avait fait présent d’une canne garnie de diamants d’une grande valeur. A Londres, ainsi qu’à la Haye, il reçut un accueil dont il eut lieu d’être flatté ; mais il ne put empêcher qu’une partie des troupes anglaises qui étaient sur le continent ne fussent rappelées dans leur pays. Cette mesure eut des conséquences désastreuses. Les Français avaient résolu d’attaquer les Pays-Bas : deux corps d’armée, dont l’un était commandé par Louis XV en personne et l’autre par le maréchal de Saxe, envahirent ces provinces. Les alliés ne purent leur opposer que des forces de beaucoup inférieures en nombre, et les Hollandais défendirent mollement les places de la barrière où ils tenaient garnison : aussi Courtrai, Menin, Ypres, Fumes tombèrent au pouvoir de l’ennemi. Le duc d’Arenberg avait pris le commandement des troupes autrichiennes ; les Anglais et les Hanovriens avaient à leur tête le feld-maréchal Wade, et les Hollandais le comte Maurice de Nassau. Malgré la supériorité de l’armée française, le duc, par un mouvement hardi et une marche forcée, pénétra, le 8 août, sur le territoire français, du côté de Cisoing ; il avait avec lui les divisions autrichienne et hollandaise ; les troupes du maréchal Wade ne tardèrent pas à l’y joindre. L’armée alliée occupa Orchies et établit son campement jusqu’à une demi-lieue de Lille. Elle se maintint dans cette position pendant les mois d’août et de septembre. La campagne n’eut pas d’autres résultats.

Dans la campagne de 1745, d’Arenberg fut appelé au commandement de l’armée autrichienne chargée d’opérer sur le bas Rhin. Il quitta Bruxelles le 21 janvier, pour aller se mettre à la tête de ses troupes, auxquelles il avait donné rendez-vous près de Cologne. Le 19 février, il passa le Rhin, en intention de marcher en avant vers l’intérieur de l’Empire ; il campa successivement à Siegburg, à Limbourg, à Wiesbaden, à Hadamar, à Montabaur, à Minden, à Siegen, sans rencontrer d’obstacles de la part des Français. Le 14 juin, en conséquence d’une lettre qu’il avait reçue de Marie-Thérèse, il partit pour Vienne, après avoir remis le commandement de son armée au feld-maréchal comte de Batthiany : il arriva dans cette capitale le 25. On disait qu’il allait être pourvu du gouvernement du Milanais et de la Lombardie ; on parlait aussi pour lui du commandement de l’armée d’Italie : ce fut à celle de Silésie qu’il fut envoyé, pour y commander l’infanterie sous les ordres du duc Charles de Lorraine. Pendant ce temps, les Français s’étaient emparés de presque tous les Pays-Bas. Le duc, à l’issue de la campagne de Silésie, retourna à Vienne, où il reçut toute sorte de témoignages de la considération de l’Empereur et de l’Impératrice ; il se rendit ensuite dans son duché d’Arenberg, et passa à la Haye l’hiver de 1747 à 1748.

Cependant la paix qui se négociait à Aix-la-Chapelle devait faire rentrer l’Autriche en possession des Pays-Bas : Marie-Thérèse établit, pour le gouvernement provisoire de ces provinces, une jointe ou commission dont le duc d’Arenberg eut la présidence (8 octobre 1748). Cette jointe fut installée à Ruremonde, le 30 octobre, par le comte de Batthiany, au nom de l’Impératrice ; elle demeura en activité jusqu’à l’arrivée du prince Charles de Lorraine à Bruxelles, au mois d’avril 1749.

Il y avait plus de quarante ans que le duc d’Arenberg servait son pays et ses souverains ; il était bien juste qu’il songeât à prendre quelque repos. Il avait obtenu de Marie-Thérèse, en 1740, que son fils aîné, le prince Charles-Marie-Raymond, lui fût adjoint dans la charge de grand bailli de Hainaut ; dès lors il avait cessé de s’occuper des affaires de cette province : en 1749, il en résigna le gouvernement militaire avec celui de la ville de Mons, ne conservant que le commandement en chef des troupes aux Pays-Bas, qu’il exerça jusqu’à la fin de ses jours. Il mourut, universellement regretté, au château d’Héverlé, près de Louvain, le 4 mars 1754. Son corps fut transporté à Enghien et inhumé dans l’église des Capucins.

Le duc Léopold aimait les sciences et les lettres ; il se plaisait à étendre sur ceux qui le cultivaient sa bienveillance et sa protection. Il avait connu Jean-Baptiste Rousseau à Vienne : lorsque le grand poëte lyrique vint à Bruxelles, en 1722, avec l’espoir, dont le prince Eugène l’avait flatté, d’être nommé historiographe des Pays-Bas, il lui fit un accueil distingué, l’admit à sa table et eut des attentions infinies pour lui. Il s’intéressa vivement au succès de ses démarches quand, le prince Eugène lui ayant en effet donné les patentes d’historiographe, il demanda d’être mis en possession de cet emploi ; non-seulement il vota en sa faveur dans le sein du conseil d’État, mais encore il écrivit au marquis de Rialp : « La consulte pour M. Rousseau doit être partie mardi passé ; c’est à présent que Votre Excellence est en état de lui rendre service. Je crois que m’empressement que l’on doit avoir à attacher une personne de son mérite au service de notre auguste maître suffit pour engager Votre Excellence à lui accorder l’honneur de sa protection. Il y longtemps qu’il est de mes amis, et sa probité me le rend encore plus cher que ses talents. C’est pourquoi je mettrai sur mon compte les obligations qu’il aura à Votre Excellence[2]. » On sait que le mauvais vouloir de quelques ministres à Bruxelles et à Vienne, l’hostilité du marquis de Prié, irrité de ce que le poëte avait pris contre lui le parti du comte de Bonneval, le refroidissement du prince Eugène à son égard, furent cause que l’Empereur ne ratifia point sa nomination d’historiographe ; qu’à l’arrivée de l’archiduchesse Marie-Élisabeth aux Pays-Bas, il fut privé du logement qui lui avait été donné à la cour ; enfin que la chute de la compagnie d’Ostende, dans laquelle il avait placé toutes ses ressources, le réduisit à rien[3]. Le duc Léopold lui rendit, par ses bienfaits, cette situation moins pénible ; il le recueillit à l’hôtel d’Arenberg, et l’admit au nombre de ses pensionnaires : c’est du moins la tradition générale et l’opinion commune. Voltaire et madame du Châtelet, dans les voyages qu’ils firent à Bruxelles, virent souvent le duc d’Arenberg. C’est d’Enghien, où ils recevaient de lui l’hospitalité, que Voltaire écrivait, en 1739, à Helvétius : « Je suis actuellement dans un château où il n’y a jamais eu de livres que ceux que madame du Châtelet et moi nous avons apportés ; mais, en récompense, il y a des jardins plus beaux que ceux de Chantilly, et on y mène cette vie douce et libre qui fait l’agrément de la campagne. Le possesseur de ce beau séjour vaut mieux que beaucoup de livres. » L’année suivante, il offrit lui-même au duc, à Bruxelles, une fête qui fit quelque bruit. Les querelles de Voltaire et de Jean-Baptiste Rousseau causèrent beaucoup d’ennui au duc Léopold. En 1736, Rousseau fit imprimer, dans la Bibliothèque française (t. XXIII, 1re partie, p.138), une lettre des plus mordantes, non-seulement contre les ouvrages, mais encore contre la personne de Voltaire, à qui il reprochait d’avoir scandalisé tout le monde par sa tenue dans l’église du Sablon à Bruxelles, d’avoir composé des vers satiriques, mais surtout d’avoir parlé de lui au duc d’Arenberg dans les termes les plus indignes. Voltaire écrivit au duc, pour se plaindre de ces calomnies : « Je suis persuadé, lui dit-il, que vous châtierez l’insolence d’un domestique qui compromet son maître par un mensonge dont son maître peut si aisément le convaincre[4]. » Le duc lui répondit : « Je suis très-indigné, monsieur, d’apprendre que mon nom est cité dans la Bibliothèque sur un article qui vous regarde. On me fait parler très-mal à propos et très-faussement, etc.[5]. » Si nous en croyons une lettre de Voltaire à Thiriot[6], le duc aurait « chassé » Rousseau à la suite de cette affaire ; nous ne sommes en mesure de confirmer ni de démentir cette assertion[7]. Avant la guerre pour la succession de Charles VI, le duc d’Arenberg était en commerce de lettres avec le grand Frédéric ; ce prince écrit à Voltaire, le 2 août 1739 : « Si vous voyez le duc d’Arenberg, faites-lui mes compliments, et dites-lui que deux lignes françaises de sa main me feraient plus de plaisir que mille lettres allemandes dans le style des chancelleries » ; et une autre fois : « Grondez un peu, je vous prie, le duc d’Arenberg, de sa lenteur à me répondre. Je ne sais qui de nous deux est le plus occupé, mais je sais bien qui est le plus paresseux. ».

Léopold-Philippe-Charles-Joseph d’Arenberg avait épousé, en 1711, Marie-Louise-Françoise Pignatelli, fille de Nicolas Pignatelli, duc de Bisaccia, et de Marie-Angélique, comtesse d’Egmont. Il en eut huit enfants.

Gachard.


  1. Lettre du 25 septembre 1725. (Archives du royaume.)
  2. Lettre du 15 juin 1725 (Archives du royaume.)
  3. Voyez, dans les Βulletins de l’Académie royale de Belgique, 2e série, t. II, p. 220, notre Notice sur Jean-Baptiste Rousseau, historiographe des Pays-Bas autrichiens.
  4. Lettre du 30 août 1736, Œuvres complètes, édit. Wodon, t. CII, p. 71.
  5. Lettre datée du 8 septembre 1736, à Enghien, dans la Bibliothèque française, t. XXIV, p. 157.
  6. Du 18 novembre 1736.
  7. Il semble pourtant que le passage suivant d’une lettre de Racine le fils, du 4 janvier 1749, se rapporte à ce fait : « Rousseau eut une disgrâce véritable, à laquelle il fut plus sensible qu’à la perle de ses actions sur la compagnie d’Ostende, et depuis cette disgrâce, le séjour de Bruxelles lui devint insupportable. Le seigneur qui changea à son égard lui envoya, quelques mois après, le quartier d’une pension qu’il avoit coutume de lui payer. Rousseau refusa cet argent, en disant à celui qui le lui apportoit : Je me flattois de le recevoir à titre d’ami : puisque j’ai eu le malheur de perdre son amitié, je ne dois plus avoir de part à ses bienfaits. » (Lettres de Rousseau sur différents sujets de littérature. Genève, 1750, in-18, t. I, p. x.)
         Dans le même volume qui vient d’être cité (p. 303), on lit que, lors de sa dernière maladie, « on eut de grands soins de lui, à la recommandation de M. le duc d’Arenberg, de M. de Lannoy et de M. le prince de la Tour et Taxis, qui envoyèrent leurs domestiques avec des flambeaux à son convoi. »