Bakounine/Œuvres/TomeV/Préface

Œuvres, Texte établi par James GuillaumeP.-V. Stock (Bibliothèque sociologique, N° 43)Tome V (p. v-vii).
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PRÉFACE


Le présent volume contient :

1o La réimpression des articles de Bakounine dans l’Égalité de Genève, en 1868 et 1869. Ces articles, « si pleins d’idées, d’une verve si entraînante, d’une crânerie si endiablée », n’ont rien perdu ni de leur attrait, ni de leur valeur théorique ; les questions qui y sont traitées sont plus que jamais à l’ordre du jour, et les sarcasmes qui jadis ont mortellement atteint le socialiste bourgeois Coullery, les démocrates de la Ligue de la Paix, les politiciens ouvriers ou les ouvriers embourgeoisés, tombent à pic aujourd’hui sur de nouvelles catégories de sophistes, d’endormeurs, de rhéteurs ou d’arrivistes.

Quelques-uns de ces articles, Les Endormeurs, La Montagne, Politique de l’Internationale, ont été reproduits en 1872 dans le Mémoire de la Fédération jurassienne ; ils furent réimprimés ensuite à diverses reprises et traduits en plusieurs langues ; mais les autres n’avaient jamais été réimprimés ;


2o Une lettre adressée au journal le Réveil de Paris, en octobre 1869, en réponse à une attaque calomnieuse du démocrate socialiste allemand Moritz (Moses) Hess, que le journal de Delescluze avait eu le tort d’accueillir au lendemain du Congrès de l’Internationale à Bâle. Cette lettre ayant pris des dimensions trop considérables, Bakounine résolut d’en faire le premier chapitre d’un écrit qu’il voulait intituler : Profession de foi d’un démocrate socialiste russe, précédée d’une étude sur les Juifs allemands. Mais il ne donna pas suite à son projet, et nous publions ici pour la première fois ce manuscrit, resté inachevé.

Cet écrit polémique contient beaucoup de détails intéressants sur les calomnies dont la haine infatigable de Marx et de ses amis poursuivit Bakounine à partir de 1848 ; on y trouve en particulier le récit d’un incident qui fit quelque bruit en 1869 : l’accusation inepte et odieuse ramassée par W. Liebknecht dans les colonnes d’un journal bourgeois et répétée par lui, le verdict du jury d’honneur déclarant à l’unanimité que Liebknecht avait agi avec une légèreté coupable, et la généreuse attitude de Bakounine envers un adversaire forcé de reconnaître publiquement qu’il s’était trompé ;


3o Trois conférences faites en mai 1871, au Val de Saint-Imier, au moment où la lutte héroïque de la Commune de Paris contre les forces coalisées de toutes les réactions enflammait d’espérance le prolétariat socialiste. La Société Nouvelle de Bruxelles avait publié en 1895 ces conférences d’après une copie incomplète et fautive ; il était nécessaire d’en donner une édition complète et correcte.

J. G.




Le tome VI contiendra deux manuscrits inédits, de l’été de 1871, relatifs aux conflits intérieurs dans l’Internationale à la veille de la Conférence de Londres ; et la réimpression des écrits polémiques contre Mazzini (seconde moitié de 1871), où Bakounine prit contre le vieux patriote italien la défense de la Commune et de l’Internationale.

Dans le tome VII, nous publierons des lettres inédites, adressées en 1871 et 1872 par Bakounine à divers jeunes révolutionnaires italiens et espagnols, que sa propagande et celle de ses amis avait amenés à l’Internationale, et un long et intéressant écrit inédit, de février-mars 1872, qui était destiné à la Fédération jurassienne.




Nota. — Dans ce volume, comme dans les précédents, les chiffres inférieurs placés, dans le texte, à côté d’une barre verticale, indiquent les feuillets (ou les pages) du manuscrit de Bakounine.