Au clair de la dune/Heure du bain

Théo Hannon ()
Dorbon aîné (p. 45-46).

XIX

HEURE DU BAIN


Sur le sable mouillé la lourde et large roue
Crie : hop ! hop ! la cabine est à l’eau. Bras menus,
Cous bruns et ronds vont luire au rayon qui tatoue…

Et le chaud soleil mord cous ambrés et bras nus.

Le torse cambre et craque au maillot qui frissonne,
Le vent du nord halète et moule à plans osés
Le contour lumineux qui se désemprisonne…

Et l’immodeste brise applique des baisers.


Agrafant des colliers aux gorges dédaigneuses,
Le flot rieur flagelle et bat les souples flancs,
Malgré vos cris mignards, ô poltronnes baigneuses…

Et la vague, lascive, enlace les corps blancs.