Au Roi, sur sa libéralité envers les marchands de la ville de Paris

Au Roi, sur sa libéralité envers les marchands de la ville de Paris
Poésies diverses, Texte établi par Charles Marty-LaveauxHachettetome X (p. 287-298).

LXXXIII

Au Roi,
sur sa libéralité envers les marchands de la ville de Paris.
[Traduit du latin de Santeul.]

On lit dans les Mémoires secrets… de Bachaumont (tome V, p. 62 et 63) : « Au commencement de 1674, Louis XIV fit demander au corps de la mercerie un secours d’argent. On proposa à ce corps en récompense le premier rang parmi les six corps, le droit de donner tous les ans plusieurs sujets au consulat, et l’affranchissement d’une espèce de servitude à laquelle son commerce étoit assujetti depuis quelques années.

« Le corps chargea les gardes en charge[1] d’offrir au Roi cinquante mille livres, et d’accepter l’affranchissement de la servitude du commerce, mais de déclarer que content de son rang entre les six corps et de l’usage établi pour le consulat, il prioit qu’il n’y fût rien changé.

« Peu de temps après, M. de Colbert annonça aux gardes en charge, etc., que le Roi, content du zèle que le corps avoit témoigné pour son service, leur rendoit les cinquante mille livres, et leur donnoit deux mille écus pour faire prier Dieu pour Sa Majesté, décorer leur chapelle, et boire à sa santé.

« En conséquence, les gardes firent célébrer dans l’église du Sépulchre[2] les prières de quarante heures pour S. M. et pour la prospérité de ses armes. Cela se fit avec la plus grande solennité.

« Tous les jours il y eut au bureau une table de vingt couverts, à laquelle dînèrent les prélats qui avoient officié et les prêtres de leur suite. On manda toutes les pauvres familles des marchands, auxquelles on distribua des aumônes.

« Enfin, pour remplir entièrement les vues du Roi, ils firent décorer la chapelle des merciers par un tableau du célèbre le Brun, qui se voit au rétable du maître autel du Sépulchre[3].

« Le dernier jour des quarante heures on apprit que la citadelle de Besançon s’étoit rendue le 22 mai. Dans les réjouissances publiques pour cet événement, on fit un grand feu de joie devant la porte du bureau et de chacun des gardes en charge, chez lesquels il y eut jusqu’à deux heures après minuit table ouverte pour les honnêtes gens. Au dehors on distribua des bouteilles de vin à tous ceux qui en voulurent ; on ne laissoit passer personne sans le faire boire à la santé du Roi. »

« Ces fêtes furent répétées pour la prise de Dôle, rendue le 6 juin. Il y eut de plus au bureau une grande collation, à laquelle M. le lieutenant général de police, M. le procureur du Roi et les anciens gardes furent invités.

« Pour transmettre les témoignages publics de leurs sentiments pour S. M., les marchands merciers prièrent M. de Santeuil de faire un poëme sur ce sujet, et M. Corneille voulut bien le traduire. »

Le poëme de Santeul[trad 1], traduit par Corneille, est l’explication d’un emblème gravé par F. Chauveau, et représentant un soleil qui résout en pluie les vapeurs qu’il a tirées de la terre, avec cette devise : Magno cum fœnore reddit. Les vers latins, imprimés en 1674 dans le format in-folio, chez Pierre le Petit, sont signés : Santolius, Victorinus, et la traduction française qui les accompagne : P. Corneille. La bibliothèque Mazarine possède un exemplaire de cette édition sous la marque C274, A9. On conserve à la Bibliothèque impériale un exemplaire d’une édition in-8o des mêmes poëmes, portant la même adresse et la même date, mais dans lequel ils sont tous deux anonymes ; on trouve aussi dans le même établissement une autre pièce de même titre, de format identique, d’apparence extérieure complètement semblable, dans laquelle le poëme de Santeul, signé à la fin, au lieu d’être suivi de la traduction de Corneille, est accompagné en regard de chaque page d’une traduction en vers français signée : Du Perier. Une épître de ce traducteur nous apprend qu’il était appuyé par Santeul, et que ses vers avaient failli être choisis de préférence à ceux de Corneille, pour accompagner la pièce latine dans l’édition officielle des merciers :

Santeuil, dont les heureux efforts
Du cygne[4] que le Mince éleva sur ses bords
Imitant la voix plus qu’humaine,
Enchantent les peuples de Seine
Par de mélodieux accords,
Si je puis, d’un accent aussi doux que sublime,
Justifier le choix que tu fis de ma rime,
Pour faire entendre à tes marchands,
Si peu touchés de tes vers si touchants,
Ce que de ton roi magnanime
Tu nous racontes dans tes chants ;
Si cet admirable tragique[5]
Dont on m’a préféré la voix
Même après l’aveu de ton choix,
M’entend d’un ton plus héroïque
Faire parler le grand Louis,
Et de ses combats inouïs
Sur tes vers retraçant l’histoire,
Les garantir de l’onde noire,
Que mes sens seront réjouis
D’une si fameuse victoire !
Que si Louis daigne encor m’écouter,
Moi qui n’écris que pour la gloire,
Savantes filles de Mémoire,
Qu’aurai-je plus à souhaiter ?

Les deux poëmes de Santeul et de Corneille, recueillis par les éditeurs de Santeul, en 1729, au tome I de ses Œuvres (p. 36-44), et par Granet en 1738, dans les Œuvres diverses (p. 82-91), furent réimprimés avec un grand luxe en 1770, sous le titre de Poëme à la louange de Louis XIV, présenté par les gardes des marchands merciers de la ville de Paris. Cette édition, que nous n’avons pu trouver, est précédée d’une ample notice historique qui raconte, tout au long, d’après le registre des délibérations du bureau de la mercerie, les faits que nous venons de rapporter d’après l’analyse rédigée par Bachaumont sous la date du 23 janvier 1770.


Chantez, peuple[6], chantez la valeur libérale,
La bonté de Louis à son grand cœur égale :
Du trône, d’où ses soins insultent les remparts,
Forcent les bastions, brisent les boulevarts,
Il vous tend cette main qui lance le tonnerre ; 5
Et quand vous lui portez des secours pour la guerre,
Qu’à tout donner pour lui vous vous montrez tous prêts,
Il vous rend et vos dons et d’heureux intérêts[7].
Ainsi quand du soleil la course rayonnante
Fait rouler dans les cieux sa pompe dominante, 10

Qu’en maître souverain de ce brillant séjour
Il règle les saisons et dispense le jour,
Il ne dédaigne point d’épandre ses lumières
Sur les sables déserts et les tristes bruyères,
Et sans que pour régner il veuille aucun appui, 15
Il aime à voir l’amour que la terre a pour lui :
La terre qui l’adore exhale des nuages
Qui du milieu des airs lui rendent ses hommages ;
Mais il n’attire à lui cette semence d’eaux
Que pour la distiller en de féconds ruisseaux, 20
Et de tous les présents que lui fait la nature
Il n’en reçoit aucun sans rendre avec usure.
O vous, célèbre corps, à qui de l’univers
Tous les bords sont connus et tous les ports ouverts[10] ;
Vous par qui les trésors des plus heureuses plages 25
Viennent de notre France enrichir les rivages,

Oyez ce qu’au milieu du bruit de cent canons
Votre grand Roi prononce en faveur de vos dons,
Ce qu’en votre faveur la Muse me révèle :
« Peuples, dit ce héros, je connois votre zèle, 30
J’en aime les efforts, et dans tout l’avenir
J’en saurai conserver l’amoureux souvenir.
Vous n’avez que trop vu ce qu’ose l’Allemagne,
Ce que fait la Hollande, et qu’a tramé l’Espagne,
Ce que leur union attente contre moi. 35
Plus l’attentat est grand, plus grande est votre foi,
Et vous n’attendez point que je vous fasse dire
Comme il faut soutenir ma gloire et mon empire :
Vous courez au-devant, et prodiguez vos biens
Pour en mettre en mes mains les plus aisés moyens. 40
C’est votre seul devoir qui pour moi s’intéresse,
C’est votre pur amour qui pour moi vous en presse :
Je le vois avec joie. » À ces mots ce vainqueur,
Sur son peuple en vrai père épanchant son grand cœur,

Fait prendre ces présents[11], qu’un léger intervalle 45
Renvoie accompagnés de sa bonté royale.
« C’est assez, poursuit-il, d’avoir vu votre amour ;
La tendresse du mien veut agir à son tour.
Pour rendre cette guerre à ses auteurs funeste,
Sujets dignes de moi, j’ai des trésors de reste ; 50
J’en ai de plus sûrs même et de beaucoup plus grands
Que ceux que vous m’offrez, que ceux que je vous rends :
J’ai le fond de vos cœurs, et c’est de quoi suffire
Aux plus rares exploits où mon courage aspire :
C’est aux ordres d’un roi ce qui donne le poids ; 55
C’est là qu’est le trésor, qu’est la force des rois.
Reprenez ces présents dont l’offre m’est si chère :
Si je les ai reçus, c’est en dépositaire,
Et je saurai sans eux dissiper les complots

Que la triple alliance[12] oppose à mon repos. 60
Ce fruit de vos travaux destiné pour la guerre,
Ces tributs que vous font et la mer et la terre,
Votre amour, votre ardeur à servir mes desseins,
Les rend assez à moi tant qu’ils sont en vos mains.
Mes troupes, par moi-même au péril animées, 65
Renverseront sans eux les murs et les armées :
J’en ai la certitude ; et de vous je ne veux
Aucun autre secours que celui de vos vœux.
Offrez-les sans relâche au grand dieu des batailles,
Tandis que mes canons foudroieront les murailles, 70
Et devant ses autels, prosternés à genoux,
Invoquez-le pour moi[13], je combattrai pour vous. »
Là se tait le monarque, et sûr de ses conquêtes,
Aux triomphes nouveaux il tient ses armes prêtes.
Cet éclat surprenant de magnanimité 75
Par la nymphe à cent voix[14] en tous lieux est porté.
Que de ravissements suivent cette nouvelle !

Colbert y met le comble en ministre fidèle :
Ce grand homme, sous lui maître de ses trésors,
Mande par ordre exprès ce grand et nombreux corps, 80
Le force d’admirer des bontés sans mesure,
Et remet en ses mains ces dons avec usure.
De là ces doux transports, ces prompts frémissements
Qui poussent jusqu’au ciel mille applaudissements,
Ces vœux si redoublés qui hâtent sa victoire, 85
Ces titres par avance élevés à sa gloire[15].
On voit Paris en foule accourir aux autels,
Implorer le grand Maître et tous les Immortels :
Ses temples sont ornés ; des lumières sans nombre
Y redoublent le jour, y font des nuits sans ombre. 90

Son prélat[16] donne l’ordre, et par un saint emploi
Répond aux dignités dont l’honore son roi.
L’effet suit tant de vœux : les plus puissantes villes
Semblent n’avoir pour nous que des remparts fragiles ;
On les perce, on les brise, on écrase leurs forts[17] : 95
Il y pleut mille feux, il y pleut mille morts.
Les fleuves, les rochers ne sont que vains obstacles ;
Notre camp à toute heure est fertile en miracles ;
Et l’exemple d’un roi qui se mêle aux dangers,
Enflant le cœur aux siens, l’abat aux étrangers. 100
Bezançon voit bientôt sa citadelle en poudre[18] ;
Dole avertit Salins[19] de ce que peut sa foudre ;

Et toute la Comté, pour la seconde fois[20],
Rentre sous l’heureux joug du plus juste des rois.
Mais ce n’est encor rien ; et tant de murs par terre 105
N’étalent aux regards que l’essai d’une guerre
Où le manque de foi, qu’il commence à punir,
Voit le prélude affreux d’un plus rude avenir.
Généreux citoyens de cette immense ville,
À qui par ce grand roi tout commerce est facile, 110
Vous qui ne trouvez point de bords si peu connus
Où son illustre nom ne vous ait prévenus,
Si vous n’exposez point de sang pour sa victoire,
Vos cœurs, vos dons, vos vœux ont du moins cette gloire
Que votre exemple montre au reste des sujets 115
Comme il faut d’un tel prince appuyer les projets.
Plus à ses ennemis il fait craindre ses armes,

Plus la paix qu’il souhaite aura pour vous de charmes.
Ce sera, peuple, alors que par d’autres vertus
Ses lois triompheront des vices abattus ; 120
Chaque jour, chaque instant lui fournira matière
À déployer sur vous sa bonté toute entière ;
Les malheurs que la guerre aura trop fait durer,
Cette même bonté saura les réparer.
Pour augure certain, pour assuré présage, 125
Dans ces dons qu’il vous rend il vous en donne un gage ;
Et si jamais le ciel remplit ce doux souhait,
Vous voyez son amour, vous en verrez l’effet.

Présenté par les gardes des marchands de la ville de Paris.



  1.  
    Regi,
    pro sua erga urbis mercatores amplioris ordinis munificentia[8].

    Non[9] frustra est tanto quod ferveat undique plausu
    Urbs omnis, lætique novum per compita cives
    Festum agitent : solio nuper vos magnus ab alto
    Respexit Lodoicus, et inter Martia signa
    Nunc bellator, opes castris Martique dicatas,
    Quas ultro fertis, magno cum foenore reddit.
    Sic ubi sidereos lustrat sol aureus orbes,
    Cœlestesque plagas et lucida regna pererrat,

    Nil telluris egens, patrio cum solus Olympo
    Jam valeat sese asserere, et regnare per astra,
    Ille tamen steriles non dedignatur arenas
    Respicere, et campos radiis recreare jacentes :
    Quod si forte novo tellus afflata calore
    In tenuem exhalet nebulam, imbriferumque vaporem
    (Grata quidem, supero sed inania munera soli),
    Excipit hunc primum, radioque humente tepentis
    Semina cogit aquæ, nutritque, fovetque propinquam
    Desuper irradians nubem ; quam deinde refundit
    Prodigus, et terras meliori munere ditat.
    O fortunati tanto sub principe cives !
    Optima pars urbis, gemino gens nota sub axe,
    Quorum nominibus sese ultima littora, et omnes
    Undique se portus, sese maria omnia paudunt,

    Per vos, dicam equidem, spoliis Orientis onusta,
    Barbaricisque superba opibus, jam Gallica puppis
    Post tot vota redux Francis allabitur oris.
    Huc omnes, huc ferte pedem : Rex ipse, tubarum
    Clangores inter medios bellique tumultus,
    Alloquitur ; vos o memores mihi dicite Musæ,
    Vos, audistis enim, regales dicite vati
    Affatus : « Vestri non muneris immemor, inquit,
    O cives, dum sævit atrox conjunctus Ibero
    Germanus, Batavique traces sua fœdera jactant ;
    Pro decore imperii, pro majestate tuenda,
    Omnes thesauros, omnes effundere gazas,
    Certatim vobis fuit omnibus una voluntas,
    Idem animus : sensus agnosco hoc munere vestros.
    Hoc vestrum officium velit, et mea gloria poscat.
    Muneris id quodcumque, et vestri pignus amoris
    Accipio lætus. » Regis quam provida cura !

    Ille quidem, secum belli dum fata volutat,
    Urbis amore suæ victus, pectusque paternum
    In populum accipiens, Colberto credidit ingens
    Jamjam pensandum regali munere munus.
    Depositum vocat : « Hac dextra, his victricibus armis
    Bellandum est, inquit ; sat erit mihi Martia virtus
    Qua conjuratas triplici sub fœdere gentes
    Protinus abrumpam, meque in mea jura reponam.
    Quas populus sibi quærit opes, quas anxia cura,
    Et quas mille artes, terraque marique petitas,
    Accumulant, vester, tanti in dispendia belli,

    Communes mihi fecit amor : jam ponite curas,
    Quæ populos, eadem reges opulentia ditat.
    Unum oro : dum me implicitum fera bella tenebunt,
    Multa implorantes suspensi hærebitis aris ;
    Ille deus bellorum, unus qui præsidet armis,
    Hostiles deus ille dabit perrumpere turmas. »
    Conticuit, rigidisque heros se involvit in armis,
    Securus fatorum, et jam prænuncia fama
    Ibat per populos, et splendida munera Regis
    Vulgabat ; lætis cives rumoribus acti
    Confusos urbis strepitus prona aure bibebant,
    Cum pulchro accensus patriæ Colbertus amore,

    Colbertus, gazæ cui credita cura tuendæ,
    Conscius ingentis facti (sic jussa ferebant),
    Congestas tot opes populorum inopinaque dona,
    Ingens depositum, magno cum foenore reddit.
    Hinc subiti plausus, hinc publica gaudia vulgi,
    Undique lætitiæ fremitus, votisque triumphos
    Accelerant victoris, et amplam inscribere certant
    Nobilibus titulis et belli insignibus urbem.
    Templa adeunt, onerantque aras et fronde coronant.
    Aspiceres populos concursu accedere magno,
    Et manibus passis omnes exposcere divos,
    Omnes cœlicolas : appensi altaribus ignes
    Dant lucem late, et largo loca lumine complent.
    Ipse aderat mitra effulgens, et vestibus aureus,
    Longe omnes supra, media inter vota sacerdos :
    Hic ille est magnis quem Rex præfecerat aris

    Harlæus, titulisque novis, et honoribus auctus.
    Audivere omnes superi, qui præsidet armis
    Audiit ipse Pater, dexter jam vota secundat.
    Ecce ruunt magnæ concussis mœnibus urbes,
    Rumpunturque obices : de collibus intonat altis
    Mille neces et mille ferens incendia fulmen.
    Luctus ubique et ubique fragor : jam gallica castra
    Montis inaccessas præruptis rupibus arces
    Invadunt, Rex ipse subit discrimina Martis.
    Unde pavor victis, victoribus inde furores.
    Jam superant fossas, non agger ab aggere tutus,
    Non juga, non amnes, non propugnacula tardant.
    Obstupuere cavis male tuti turribus hostes,
    Suppliciter tenduntque manus, veniamque precati
    Disjectis gaudent victorem admittere muris.
    I, nunc antiquas jacta, Vesontio, turres,
    Et tua nequicquam celsæ capita ardua rupis,
    Et Græum, et Dolam, et salibus loca fœta Salinas,

    Et bis capta tuas jacta, Burgundia, vires.
    Exigua ingentis sunt hæc præludia belli.
    Felices populi, regi jam plaudite vestro,
    Vosque parisiaci nova per commercia cives,
    Quo victor penetrat fama et velocibus armis,
    Ultra Indos, Arabesque, et arenivagos Garamantas,
    Quo vos, ingentem benefacti extendite famam.
    Nec vos officio pigeat certasse priores :
    Si belli expertes non diro occurritis hosti,
    Saltem animis, vestrisque opibus, votisque favetis.
    Hostibus incussit terrorem armatus, inermis
    Conciliare animos, vos devincire merendo
    Gestiet, et bello quondam perfunctus et armis
    Ditabit populos, defendet legibus urbes,

    Et res afflictas per tot discrimina belli
    Restituet bonus, et fata ad meliora vocabit :
    Hæc certa auguria, et longæ læta omina pacis
    Augustus Princeps augusto hoc munere firmat.

    Santolius, Victorinus.
    Offerebant amplioris Mercaturæ Præfecti et Custodes.


  1. « On appelle, dans les six corps des marchands, les maîtres et gardes, ceux qui sont élus de ces corps pour être jurés et faire observer par les autres les statuts et règlements de chacune de ces communautés. » (Dictionnaire de Furetière.)
  2. L’église collégiale du Sépulcre était située rue Saint-Martin, près de la rue Saint-Merry.
  3. « Le tableau qui représente la résurrection de Jésus-Christ est un des plus beaux du célèbre le Brun… En peignant Jésus-Christ sortant du tombeau, il représenta Colbert, le protecteur du commerce et des arts, tenant un des coins du linceul. » (Millin, Antiquités nationales, tome III, § xxvii, p. 9 et 10. Église du Saint-Sépulcre, département et district de Paris, section des Lombards.)
  4. Virgile. (Note de du Périer.)
  5. Corneille. (Note du même.)
  6. Peuple est ici au singulier, mais il est au pluriel dans le vers 30.
  7. Traduction de la devise qui surmonte l’emblème, et qui est textuellement répétée et imprimée en capitales en deux endroits du texte de Santeul, où l’on trouve aussi imprimés en capitales ces mots qui expriment encore la même idée : Meliori munere ditat.
  8. Ainsi dans l’édition in-folio ; toutes les autres éditions portent : Regis, pro, etc… encomium, à l’exception des Œuvres de Santeul, où on lit : Regi, pro, etc… encomium.
  9. Dans l’édition in-folio la lettre qui commence ce mot est une initiale ornée traversée d’une balance avec cette devise : Æquum æqua probat.
  10. Traduction de ces mots du poëme de Santeul : gemino gens nota sub axe, qui sont la reproduction textuelle de la devise du corps des merciers, dont l’écusson est gravé à la fin des vers de Corneille dans l’édition in-folio.
  11. Il est dit dans les vers latins imités par Corneille que le Roi confia ces présents à Colbert ; et une note de l’édition de Santeul, de 1729, fait remarquer qu’il s’agit de Charles Colbert, marquis de Croissy, qui était frère du célèbre Colbert, et qui fut ministre et secrétaire d’État en 1679. Le nom de Colbert se trouve plus loin, et cette fois dans Corneille (vers 78) aussi bien que dans Santeul ; là les qualifications qui l’accompagnent ne peuvent guère convenir, ce nous semble, qu’au grand Colbert (Jean-Baptiste), contrôleur général des finances.
  12. L’empereur d’Allemagne et le roi d’Espagne s’étaient alliés contre la France avec la Hollande au mois d’août 1673.
  13. Voyez la notice en tête de cette pièce.
  14. La Renommée.
  15. Il s’agit sans doute dans ce vers des inscriptions improvisées dans les réjouissances dont a parlé Bachaumont. Du Périer dit ici :
    Et d’une sainte ardeur nos muses échauffées
    Sur plus d’un arc pompeux vont graver ses trophées.
    L’inscription de la porte Saint-Martin, qui fait face à la rue Saint-Martin, est relative aux victoires de 1674.
  16. François de Harlay, dont il est parlé au tome VIII, p. 3. Il fut d’abord archevêque de Rouen, puis archevêque de Paris de 1671 à 1695.
  17. « Les forts, » dans les Œuvres diverses de 1738 et dans les éditions suivantes.
  18. Besançon se rendit au Roi le 15 mai 1674.
  19. Dôle se rendit au Roi le 6 juin, et Salins fut pris le 22 du même mois par la Feuillade. Gray, dont Corneille ne dit rien, mais dont il est question dans les vers de Santeul et dans ceux de du Périer, avait été pris par le duc de Navailles le 28 février.
  20. La Franche-Comté, conquise une première fois, par le Roi en personne, au commencement de 1668, avait été rendue la même année, à la paix d’Aix-la-Chapelle.