Traduction par Joseph Auguste Genand.
J. B. Rolland & Fils, libraires-éditeurs (p. 261-273).


XXVIII.


Dans la joie qui accueillit l’arrivée d’Antoinette à Valmont, on ne songea nullement à lui demander la raison de ce retour aussi brusque qu’inattendu, et ce fut avec un vif sentiment de satisfaction qu’elle se retrouva dans la calme atmosphère de la maison paternelle.

Madame Gérard s’aperçut bien que son élève était revenue désillusionnée et lassée, mais elle ne fit aucun effort direct pour obtenir des confidences et se contenta de l’environner de marques d’affection qu’Antoinette, loin d’éviter et de refuser, comme elle avait fait quelque temps auparavant, acceptait avec empressement et semblait presque rechercher.

La jeune fille faisait, en effet, tout ce que son excellente gouvernante souhaitait : elle lisait, étudiait, travaillait et se promenait. Plus de rêveries solitaires, plus d’après-midi consacrées à de mystérieuses correspondances ; elle recevait encore, il est vrai, des lettres de la ville, mais ces lettres n’étaient pas aussi fréquentes, ni aussi longues que celles d’autrefois, et leur réception n’occasionnait plus de pleurs ni de maux de tête. Il y eut même des moments où la digne gouvernante fut épouvantée de cette soumission passive, de cette obéissance machinale, tant elles semblaient tenir du désespoir. Cette pensée la frappa surtout un soir qu’assise avec la jeune fille à une fenêtre ouverte, elles admiraient ensemble les feux mourants du soleil couchant, et écoutaient les notes suaves du plus doux des chantres de nos bois, le rossignol.

— Madame Gérard, demanda tout-à-coup Antoinette d’une voix mélancolique, maman a dû mourir jeune, n’est-ce pas ?

— Oui, mon enfant. Elle s’est mariée à dix-huit ans et est morte au vingtième anniversaire de sa naissance, en te laissant âgée d’un an.

— Et elle a succombé, n’est-il pas vrai, à une affection de poitrine ?

— Je crois que oui, — répondit en hésitant la gouvernante qui n’aimait pas la tournure que prenait la conversation.

— À vingt ans! se dit à elle-même Antoinette : c’est trop long. Oh ! madame Gérard, priez Dieu pour que je ne vive pas jusqu’à ma dix-huitième année.

Madame Gérard tressaillit et examina attentivement la figure de son élève.

— Ce serait espérer trop tôt la couronne, dit-elle tranquillement. Dieu peut exiger que tu portes ta croix, quelle qu’elle soit plus longtemps que cela.

— Mais elle est si lourde ! soupira la jeune fille en se parlant à elle-même plutôt qu’à son amie.

— Celui qui te l’a envoyée te donnera la grâce et la force de la porter.

— Mais Il ne me l’a pas envoyée ! dit Antoinette avec une vive émotion : c’est moi qui, dans mon aveugle folie, l’ai cherchée et trouvée.

Porte la néanmoins avec un courage chrétien, mon enfant, et ta récompense n’en sera que plus grande. Ah ! Antoinette, je ne cherche pas à pénétrer tes secrets, il sont sacrés pour moi ; mais tout ce que je demande, c’est que tu ne mettes ton espoir qu’en Dieu seul.

— Vous parlez de secrets ; ah ! toute jeune que je sois, j’en ai un bien terrible, un secret dont le poids m’écrase, et j’ai été assez étourdie, assez insensée pour jurer sur ce signe qui m’est doublement sacré — et elle montrait la petite croix d’or suspendue à son cou — de ne le révéler jamais, à moins d’en avoir la permission. Sans cela, bonne et fidèle amie, je vous aurais tout dit avant aujourd’hui.

— Merci ! merci ! chère enfant. Que je suis heureuse de savoir que ton silence est le résultat de la nécessité et non d’un manque de foi ou de confiance en ta vieille amie. Loin de moi la plus légère pensée de t’induire à briser la promesse que tu as faite aussi solennellement, mais pardonne moi si je te dis de te mettre en garde contre ceux qui t’ont arraché cette promesse ; quelque chers qu’ils se soient rendus à tes yeux, quelles que soient leurs bonnes et nobles qualités, méfie toi d’eux, car ce n’est pas dans ton intérêt, mais dans le leur, qu’ils t’ont engagée d’une manière aussi formelle.

Quelques soirs après cette conversation, Antoinette, extraordinairement préoccupée, entrait dans le boudoir où elle avait l’habitude de se rencontrer avec madame Gérard ; mais celle-ci n’y était pas. Elle apprit que sa gouvernante souffrait d’un violent mal de tête et qu’elle s’était retirée dans sa chambre. Elle alla l’y trouver ; mais, s’apercevant que l’invalide avait besoin de repos et de tranquillité, elle lui souhaita une bonne nuit et retourna dans le boudoir.

Cette chambre était déserte ; mais les rayons de la lune qui s’y déversaient en flots argentés donnaient au plancher et aux meubles un éclat fantastique.

— Avez-vous besoin de bougies, mademoiselle ? demanda une servante qui entrait pour fermer les fenêtres et tirer les rideaux.

— Non, je vais rester pendant quelque temps encore à la fenêtre. Est-ce que François s’attend à ce que M. de Mirecourt soit de retour ce soir ?

— Il n’en est pas certain, mademoiselle. Les chemins sont quelque peu mauvais par suite des dernières pluies, et c’est un voyage de plus de trente milles.

La domestique se retira et Antoinette s’assit près d’une fenêtre ouverte par laquelle le suave parfum des résédas arrivait jusqu’à elle, et ajoutait un nouveau charme à la tranquille splendeur de cette belle nuit d’été. Bientôt les pensées de la jeune fille reprirent le caractère de tristesse qu’elles avaient lorsqu’elle se trouvait seule, et le douloureux souvenir du colonel Evelyn, de madame d’Aulnay, et, le plus amer de tous, celui de l’indigne major Sternfield se réveillèrent dans son esprit. Tout-à-coup, elle fit un soubresaut de terreur : elle venait d’entendre son nom doucement prononcé, à ne pas s’y tromper, par la voix bien connue d’Audley lui-même.

— Ce doit être une illusion, se dit-elle en essayant de se rassurer, car elle était devenue tremblante. Peut-être est-ce le murmure du vent.

Ah ! encore ! Cette fois, ce n’était plus un jeu de son imagination ; le mot « Antoinette » prononcé d’une voix claire et douce, vint frapper son oreille. S’élançant à la fenêtre, elle plongea au-dehors son regard perçant, et, à travers les branches des acacias qui s’étendaient jusqu’à la maison, elle aperçut une personne de haute taille. Mais, assurément, cet individu caché par un manteau disgracieux et un grand chapeau rabattu ne pouvait être Audley Sternfield, ce type du dandysme élégant. Cependant, le souvenir de ce dont il l’avait menacée, de venir sous un déguisement à Valmont, traversant son esprit, elle n’eut plus de doute sur l’identité du mystérieux personnage qu’elle apercevait à quelques pas devant elle. Se penchant donc en avant :

— Oh ! Audley, qu’est-ce qui vous amène donc ici ? demanda-t-elle d’une voix agitée,

— Ce qui m’amène ici ? est-ce là la seule réception que tu aies à me faire ? répondit-il rapidement et d’un ton où perçait la colère. Te proposes tu de sortir ou de condescendre seulement à me parler du haut de cette fenêtre, comme si j’étais un laquais ?

— Que le ciel m’éclaire ! se dit-elle. Que faire ? Si je le fais entrer et que mon père le trouve ici, sous ce travestissement, quelles fatales conséquences ne pourrait-il pas en résulter ! et si je sors à la sourdine pour le rencontrer, je m’expose à être découverte, mal jugée, condamnée !

— As-tu décidé quelle bienvenue tu dois m’accorder ?

Et la voix, plus forte, moins prudente, indiquait clairement que la patience du major cédait rapidement.

— Pas de bruit ! dit-elle ; je vais vous rejoindre dans un instant.

Puis, ouvrant la porte vitrée qui donnait sur le balcon, elle se trouva aussitôt près de Sternfield. Se dégageant froidement de son embrassement, elle demanda encore une fois :

— Audley, dites-moi ce qui vous amène ici.

— Es-tu bien un être humain comme les autres, Antoinette, ou n’es-tu pas plutôt faite de marbre ? répondit-il impétueusement. Après une longue et pénible séparation, tu me demandes à moi, ton mari, ce qui m’amène ici !

— Oui, êtes-vous venu me reconnaître publiquement pour votre femme ? continua-t-elle d’un ton bref.

— Pas encore, pas à présent — et son accent trahissait quelque chose comme de l’embarras : — tu en sais la raison.

— Oh ! je la connais, major Sternfield, et sans doute vous trouvez que c’est une raison suffisante, un motif tout puissant. Il peut en être ainsi ; mais pour Dieu ! ne me parlez plus, après cela, de votre amour : ce serait une sanglante ironie. Si, pour des considérations d’argent et de prudence, vous pouvez attendre des années peut-être pour me réclamer comme votre femme, votre amour n’est pas si ardent que vous ne puissiez aussi me faire grâce de vos visites qui ne peuvent m’apporter autre chose que des contrariétés et de la peine.

— Tu es sans pitié, Antoinette ! dit-il confondu par la manière ferme et franche avec laquelle sa jeune femme, naguère si timide, lui parlait maintenant.

— Prêtez-moi un moment d’attention, Audley. Vous m’avez enlevé presque tout ce qui m’était cher sur la terre : ma liberté, mon bonheur, l’approbation de ma conscience. Il ne me reste plus que ma réputation ; mais ce bien, ni vos conseils ni vos menaces ne me feront risquer de le compromettre par des tête-à-tête secrets avec vous. Si votre amour est si immense, — ici la voix d’Antoinette atteignit les dernières limites du sarcasme, — que vous ne puissiez vivre sans me voir de temps à autre, venez à la maison ouvertement, en votre qualité de gentilhomme, et non pas déguisé comme vous l’êtes ce soir.

— Oui, pour que ton père m’en chasse et amène ainsi une crise telle qu’une entière explication et la reconnaissance de notre mariage deviennent inévitables. Non, cela ne me va pas autant qu’il te convient. Mais, laisse moi te féliciter sur ton tact ; tu deviens véritablement diplomate, Antoinette.

Sans paraître remarquer la raillerie contenue dans ces dernières paroles, elle reprit :

— Avez-vous encore quelque chose à me dire ? car il faut que je rentre ; j’attends mon père ce soir, peut-être même va-t-il arriver d’un moment à l’autre.

— Il n’y a pas de crainte à avoir sur ce point. Dans l’espèce d’auberge où je me suis arrêté hier soir, on m’a dit qu’il était absent et que probablement il ne reviendrait pas avant demain, en raison des mauvais chemins.

— Croyez-moi, vous faites erreur, il peut être ici ce soir. Dans tous les cas, nous nous sommes dit tout ce que nous avions à nous dire ; je n’ai pas de phrases mielleuses à prononcer, et si vous en avez pour moi, elles ne seraient que bien mal-venues. Ainsi…

— Ne crains-tu pas de te faire un compte terrible pour un jour à venir ? interrompit-il d’une voix menaçante. Crois-tu donc que les outrages et le fier dédain d’Antoinette de Mirecourt ne pourront pas être rappelés, plus tard, à madame Audley Sternfield ?

— Très-probablement : j’en ai eu assez, Audley, pour croire que vous n’épargnerez pas plus votre femme que vous n’avez épargné votre fiancée ; mais je ne pense pas que, dans aucun cas, vous puissiez me rendre plus malheureuse, plus misérable que je le suis maintenant. Il sourit, mais d’un sourire amer et plein de signification, que la frêle jeune femme heureusement ne put voir, grâce aux acacias qui projetaient leur ombre sur son mari, car ce sourire l’aurait poursuivie longtemps après.

— Eh ! bien, il est à espérer qu’il n’en sera pas ainsi ; mais tu n’as qu’une bien petite idée des déboires de la vie, jeune fille : ta barque, jusqu’ici, n’a vogué que sur les eaux tranquilles d’une mer calme ; mais elle pourrait bien rencontrer des écueils et des tempêtes tels que tu n’en as jamais rêvé de semblables… Te proposes-tu de revenir à la ville prochainement ?

— Non, je n’irai pas tant que je pourrai m’en dispenser ; j’y ai trop souffert lors de ma dernière promenade. Ici je mène une vie aussi tranquille, aussi retirée que vous puissiez le désirer : je sors rarement, ne reçois que peu de visites et suis presque toujours avec ma gouvernante. Croyez-moi, pour notre repos mutuel, il vaut mieux que vous me laissiez en paix ; que cette visite, Audley, soit votre dernière.

— Elle devra l’être certainement, car la réception que tu viens de me faire n’est pas de nature à m’encourager à la renouveler ; mais je ne fais aucune promesse imprudente, dans le cas où je serais tenté d’y manquer.

— Silence ! s’écria tout-à-coup Antoinette en pressant fortement le bras de son mari. Mon père est arrivé : n’entendez-vous pas les voix, le bruit ?

Un moment après, des lumières brillaient aux fenêtres du salon, et la voix de M. de Mirecourt qui appelait sa fille se faisait entendre.

— Oh ! nous allons être découverts ; il vient de ce côté-ci, dit la jeune femme saisie de terreur.

— Vas en avant à sa rencontre, folle enfant : il ne soupçonnera rien.

Doucement, avec hésitation, Antoinette s’avança dans les rayons de lumière que jetait la lune ; et si la confiance de M. de Mirecourt en sa fille n’avait pas été aussi illimitée, si seulement ses soupçons avaient été auparavant éveillés d’une manière ou d’une autre, il n’aurait pu manquer de remarquer la singularité de ses manières. Heureusement, cependant, il était dans une veine de bonne humeur ; il la plaisanta sur son amour sentimental pour les rêves au clair de la lune, et demanda ensuite à voir madame Gérard, ce qui fournit à Antoinette un sujet sur lequel elle pouvait parler sans trahir son trouble.

Sternfield resta dans sa cachette jusqu’à ce que le père et la fille fussent rentrés. S’avançant alors plus près de la fenêtre qui était restée ouverte, mais se tenant toujours dans la pénombre des arbres :

— Je ne la croyais pas aussi bonne actrice ! se dit-il après un moment Comment se fait-il que son père n’ait pas de soupçons ? Elle n’est qu’une enfant après tout, et cependant comme elle a bien su me tenir en échec ! — et sa figure s’assombrit à cette pensée. — Est-ce que je l’aime, oui ou non ? Parfois, lorsque sa rare beauté, sa grâce merveilleuse se présentent à mon esprit je la crois une créature digne d’être adorée ; parfois encore, lorsque je la vois faire preuve de cette inexorable fermeté, de cette volonté de fer qui jure si étrangement avec sa douceur naturelle et avec l’amabilité caractéristique de son sexe, je me sens bien près de la haïr. Et cependant, il y a dans sa froideur même un charme capricieux qui me plaît, en songeant qu’un jour elle sera à moi ; mais je ne puis pas m’aventurer à forcer cette époque, quand bien même mon amour serait dix fois plus ardent qu’il n’est. Mes pertes au jeu me gênent autant que mon mariage secret l’enchaîne, elle. Je crois vraiment que je l’aime plus maintenant que lorsque je l’ai épousée… Je suis curieux de voir si elle va s’aventurer à sortir encore ce soir ; je dois attendre pour en juger. Ah ! j’ai maladroitement gâté les choses, en laissant s’éteindre aussi complètement l’amour qu’elle avait pour moi ; je dois maintenant tenter un autre moyen pour le faire revenir dans son cœur.

Les lumières passèrent bientôt dans la chambre principale : M. de Mirecourt était sur le point de procéder à ce que, selon les usages du temps, on appelait prendre un souper très tard. Tout-à-coup, le bruit d’une porte que l’on ouvrait et refermait, suivi presqu’aussitôt par le léger frôlement d’une robe, vint frapper l’oreille de Sternfield. Oui, c’était ce qu’il attendait : Antoinette était revenue, et, se penchant à la fenêtre :

— Audley dit-elle rapidement, êtes-vous encore là ?

— Crois-tu donc que j’aurais pu partir sans un mot d’adieu de ta part ? répondit-il avec douceur et même sur un ton de reproche.

— Je suis venue vous dire bonsoir. Sans doute que vous partez demain, n’est-ce pas ?

Et la voix de la jeune femme disait clairement à quelle inquiétude elle était en proie.

— Oui, puisque tu parais le désirer aussi vivement.

— Oh ! merci, merci ! Vous ne pouvez vous figurer la crainte que j’ai d’une scène entre vous et mon père.

— Ta santé n’est-elle pas meilleure depuis que tu es revenue à la campagne ? demanda-t-il avec une inquiétude réelle cette fois.

— Non ; cependant, je n’éprouve aucune souffrance, que de la faiblesse seulement.

Une crainte soudaine s’éleva dans l’esprit de Sternfield en se rappelant combien Antoinette était maintenant différente de la jeune fille rayonnante de santé qu’il avait rencontrée naguère dans les salons de madame d’Aulnay. Que faire si la mort lui enlevait sa fiancée avant le temps où il se proposait de la réclamer pour sa femme ? Il avait entendu dire que la mère d’Antoinette était morte bien jeune de consomption et que sa fille lui ressemblait beaucoup dans sa délicate beauté, mais il n’avait accordé dans le temps qu’une bien faible attention à cette rumeur qui lui revint en ce moment avec une nouvelle force à l’esprit ; il prit en lui-même la ferme détermination de lui épargner les scènes orageuses, les horribles persécutions dont il l’avait abreuvée jusque-là et qui, pensa-t-il, avaient singulièrement ébranlé la santé de son corps et ruiné son bonheur. Sous l’empire de cette tardive résolution :

— Comme je sais, dit-il, que ma présence à Valmont est pour toi un sujet d’inquiétude, je vais partir dès la pointe du jour. Je ne chercherai pas à te revoir, de crainte que nous soyons découverts. Ainsi, je vais te faire de suite mes adieux.

Elle se pencha davantage et étendit sa main qui était brûlante : le militaire éprouva comme un remords quand il y appuya ses lèvres.

— Si tu désires me voir, dit-il, écris-moi un mot. Jusque-là, je ne viendrai plus te troubler.

— Que Dieu vous bénisse, Audley ! — soupira-t-elle en balbutiant, car la douceur extraordinaire dont son mari venait de faire preuve l’avait singulièrement touchée. — Je vous écrirai souvent, et je vais vivre aussi tranquille que vous puissiez le désirer.

En un moment, il avait sauté sur le petit balcon et était aux côtés d’Antoinette. Un embrassement ardent, passionné, et il partit aussi rapidement, aussi silencieusement qu’il était venu.

Quelques minutes après, Antoinette était de retour dans la salle à dîner pour surveiller le service de la table ; et M. de Mirecourt, remarquant le vif incarnat de ses traits, demandait en riant : « Où elle avant volé le fard qui recouvrait son visage ? »