Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Orpheline Colmar




Poire Orpheline Colmar.

(Van Mons.)

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Cette variété, presque nouvelle et encore peu connue, est un gain que Van Mons doit avoir obtenu peu d’années avant sa mort. C’est vers cette époque qu’il a dû en envoyer des scions à M.  le comte de Mont-Blanc, à Ingelmunster, et c’est dans le jardin de cet amateur distingué qu’a été cueilli le fruit servant à notre description.

La poire est très-grosse, pyriforme, pyramidale ; elle mesure souvent jusqu’à 11 centimètres en hauteur sur 8 et demi en diamètre. L’épiderme, vert-clair, jaunit modérément à l’époque de la maturité ; il est panaché et ponctué de gris-brun et de noir, coloré de roux-fauve du côté du soleil et autour du calice qui, étoile, ouvert, est placé dans une cavité moyenne très-évasée et arrondie ; ses divisions sont grises. Le pédoncule, long de 3 à 4 centimètres, est grêle, ligneux, brun, placé à fleur du fruit au sommet d’une éminence charnue. La chair est blanc-jaunâtre, fine, fondante, un peu grenue autour du trognon ; son eau est abondante, sucrée et agréablement parfumée.

C’est un bel et excellent fruit qui mûrit vers le 15 octobre et dont la maturité se prolonge jusqu’en novembre.

L’arbre est assez vigoureux et très-fertile ; son bois, gros, trapu, gris, forme avec le tronc un angle ouvert.

Ses branches à fruits sont grosses, longues, gris-verdâtre ponctué de lenticelles rousses proéminentes.

Les supports sont très-gros, allongés, gris et ridés à leur base, renflés, brun-verdâtre, lisses et ponctués de lenticelles rousses au sommet.

Le bouton à fleur est gros, court, conique, à pointe obtuse ou émoussée, brun-clair, ombré de brun-noir.

Les jeunes rameaux sont gros, courts, un peu rugueux, lisses et sans stries, droits, mais paraissant coudés à cause du renflement des yeux, qui sont très-rapprochés à la base des rameaux et plus éloignés vers leur sommet. L’épiderme, gris-verdâtre, est ponctué de petites lenticelles rousses, rondes ou ovales et proéminentes.

Les gemmes inférieurs sont gros, coniques, pointus, bruns, apprimés à leur base, écartés à leur sommet ; les gemmes supérieurs sont triangulaires, pointus et apprimés.

Les mérithalles sont courts et irréguliers.

Les feuilles des rameaux sont moyennes, épaisses, vert-clair, lancéolées, pointues, arquées à partir du pétiole, relevées en gouttière, un peu cotonneuses sur leurs bords, qui sont régulièrement et finement dentés. Le pétiole qui les supporte est très-gros, court, largement canaliculé. La médiane est aussi d’une grosseur remarquable. Sur lambourdes, les feuilles sont ovales, pointues, planes ou contournées, d’un beau vert-foncé et luisant ; leur serrature est très-fine et parfois partielle ; elles sont portées sur des pétioles longs de 20 à 45 millimètres.

Les stipules sont filiformes.

Alexandre Bivort.