Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Maria de Nantes




Poire Maria de Nantes.

(Garnier.)

L’arbre-mère de cette variété a fructifié pour la première fois cette année (1853) dans le jardin de M. Garnier, à la Bouvardière, près de Nantes.

C’est un arbre très-vigoureux, d’un aspect superbe ; élevé sur une tige de 1 mètre 50 centimètres, puis abandonné à lui-même, il a formé une tête magnifique, qui, cette année, s’est couverte de plus de 300 fruits. Son tronc est lisse ; ses branches sont minces, déliées, entièrement dénuées d’épines et couvertes de boutons à fleur ; ceux-ci sont ovales, pointus, brun-roux ombré de marron et de gris-cendré.

Les supports sont moyens, courts, ridés, gris-roux.

Les jeunes rameaux sont assez grêles, flexueux, striés et renflés au sommet. L’épiderme, brun-noisette, est ponctué de lenticelles grises, ovales et proéminentes.

Le gemme est conique, pointu, brun-clair ombré de brun-foncé.

Les mérithalles sont inégaux.

Les feuilles, petites ou moyennes, ovales, pointues, entières, planes, d’un beau vert-foncé, sont supportées par des pétioles grêles canaliculés, vert-clair, longs de 2 à 4 centimètres.

Les stipules sont filiformes.

Le fruit est presque moyen, turbiné ; il mesure 6 à 7 centimètres en hauteur et en diamètre.

L’épiderme, vert-clair, est presque totalement couvert de roux-brun, légèrement coloré du côté du soleil et ponctué de gris sur toute la surface ; à l’époque de sa maturité, en novembre, elle jaunit partiellement et paraît maculée de vert-clair.

Le pédoncule, gros, court, est implanté à fleur du fruit et un peu de côté.

Le calice, couronné, ouvert, est placé dans une cavité évasée et peu profonde ; ses divisions sont caduques. La chair est blanche, fine, fondante ; son eau est abondante, très-sucrée et bien parfumée.

C’est un excellent fruit, dont la saveur se rapproche de celle des Rousselets, et dont la place sera probablement marquée dans nos vergers.

Jules de Liron d’Airoles.
Membre correspondant de la Commission royale de Pomologie.