Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Comice de Toulon




Poire Comice de Toulon.

(Flory.)

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Le fruit dont nous donnons ci-après la description, a été obtenu de pepins de la Poire Diel ou Beurré magnifique.

L’arbre-mère, élevé sur tige et taillé en gobelet, a déjà atteint la hauteur de 2 mètres 50 centimètres ; il est d’une grande vigueur et entièrement dénué d’épines.

Le premier rapport a eu lieu en 1848, et les récoltes se sont succédé sans interruption. Deux sujets greffés sur coignassier, après la première récolte, ont déjà formé des gobelets qui ont fructifié dès l’année 1852.

Tout nous porte à croire que ce nouveau poirier se comportera bien en pyramide, en espalier et en haut-vent.

Son bois est gros, gris, maculé de grosses lenticelles rousses très-proéminentes.

Ses branches à fruits sont moyennes, courtes, grises.

Les supports sont moyens, fortement ridés et gris à leur base, renflés, lisses, brun-noisette à leur sommet.

Le bouton à fleur est assez gros, ovale, allongé, pointu, brun-noir ombré de gris-cendré.

Les jeunes rameaux sont gros, longs, lisses et sans stries, un peu flexueux et renflés vers leur sommet.

L’épiderme, gris, légèrement coloré du côté du soleil, est ponctué de lenticelles gris-roux, proéminentes, assez nombreuses et irrégulièrement disséminées sur toute sa surface.

Les gemmes inférieurs sont petits, coniques, pointus, écartés, brun-noir ; les supérieurs sont gros, triangulaires, pointus, bruns, fortement lavés de gris, apprimés à leur base, un peu écartés à leur sommet et portés sur des soubassements très-larges et aplatis.

Les mérithalles sont moyens, assez réguliers.

Les feuilles sont moyennes, vert-clair, ovales ou lancéolées pointues, planes ou à bords légèrement relevés en gouttière ; leur serrature est fine et régulière.

Le pétiole est grêle, canaliculé, long de 2 à 4 centimètres, vert-clair ombré de rouge.

Les stipules sont filiformes.

Le fruit est très-gros, pyramidal, pyriforme-ventru, parfois calebassiforme, bosselé sur toute sa surface et côtelé vers le calice ; sa hauteur est de 13 à 14 centimètres ; son diamètre de 9. L’épiderme, mince, lisse, luisant, jaune-citron à l’époque de la maturité, est ponctué de petits points bruns, plus nombreux et plus visibles du côté frappé par les rayons solaires ; il est aussi panaché de roux-brun autour du calice.

Le pédoncule est moyen, brun, long de 4 à 5 centimètres ; il est implanté obliquement au sommet, d’une protubérance charnue, enfoncée d’un côté dans une cavité assez profonde et dépassée de l’autre par la hauteur du fruit.

Le calice, étoilé ou irrégulier, est placé dans une cavité assez profonde, évasée, de largeur moyenne ; ses divisions sont larges, brun-jaunâtre.

La chair est blanche, fine, fondante ; son eau est abondante, sucrée, vineuse, relevée d’un léger aigrelet et d’un parfum très-agréable.

Nous ne saurions trop recommander la culture de ce bel et bon fruit, dont la maturité a lieu en novembre et décembre ; nous le devons aux semis persévérants de M. Flory, horticulteur à la Valette ; il a été couronné par le Comice de Toulon, au concours de 1852.

Jules de Liron d’Airoles.
Membre correspondant de la Commission royale de Pomologie.