Abrégé de l’histoire générale des voyages/Tome XVI/Troisième partie/Livre VI/Chapitre V

CHAPITRE V.

Climat, montagnes, rivières, mines, commerce.

Quoique situées sous l’équateur, les provinces du Brésil voisines de l’embouchure de l’Amazone jouissent d’un climat tempéré par les brises de mer, et par l’humidité constante qu’entretiennent la masse immense des eaux de ce fleuve et ses bords marécageux. En remontant ses affluens, on rencontre des plateaux et des montagnes où le climat offre plus de fraîcheur, surtout à mesure que l’on se rapproche du tropique du capricorne. Le froment est cultivé à Rio-Janeiro ; la température de Saint-Paul permet aux fruits d’Europe d’y réussir ; les cerises surtout y abondent. Ce point paraît offrir le climat le plus salubre de tout le pays. Pison, qui était avec les Hollandais dans leur expédition au Brésil, et à qui l’on doit un excellent Traité de l’air et des eaux de cette contrée, dit que le vent d’ouest est malsain dans les parties intérieures, parce qu’il passe par-dessus de vastes forêts marécageuses. La côte maritime, depuis Fernambouc jusqu’à Para, jouit d’un climat assez semblable à celui de la Guiane, mais un peu moins humide. La saison pluvieuse commencée Fernambouc au mois de mars, quelquefois en février, et finit en août. Les vents de sud-est dominent non-seulement pendant toute la saison pluvieuse, mais même un peu avant et un peu après. Pendant la saison sèche, le vent du nord souffle assez constamment ; les collines n’offrent alors qu’un sol brûlé, où toute végétation est languissante et mourante. Dans cette saison, les nuits sont extrêmement fraîches. Durant le reste de l’année, la chaleur extrême y est tempérée par les vents de mer, et la nature y reprend une activité continuelle. Tous les matins la brise qui souffle de l’est s’élève avec le soleil ; elle continué une partie de la nuit ; mais , un peu avant le jour, les effets de la rosée sont aussi incommodes que dans la Guiane et les Antilles.

Ce n’est que depuis un petit nombre d’années que l’on a obtenu des renseignemens sur la géographie naturelle de l’intérieur du Brésil ; mais ils ne sont pas encore assez étendus pour que l’on puisse tracer avec exactitude le tableau général du sol, de la direction et de la structure des montagnes. Il paraît que leur principal noyau se trouve au nord de Rio-Janeiro, vers les sources du Rio San-Francisco. Une chaîne qui part de ce point se prolonge au nord parallèlement à la côte, sous le nom de Cerro-das-Esmeraldas, Cerro-do-Frio, etc. ; une seconde chaîne, ou plutôt la même, suit une direction semblable au sud, et prend, entre autres noms , celui de Parapamenas ; elle longe la côte en plusieurs endroits, et ne se termine qu’à l’embouchure du Rio de la Plata ; très-escarpée et très pittoresque du côté de l’Océan, elle ne paraît nulle part s’élever à plus de 1,000 toises au-dessus du niveau de la mer. Elle aboutit dans l’intérieur à un grand plateau avec lequel elle se confond, et que les Portugais nomment Campos-Geraès. Cette partie maritime du Brésil est toute granitique ; le sol est généralement argileux, recouvert de terreau et posé sur du granit.

La côte septentrionale entre Fernambouc et Maragnan renferme une chaîne particulière, le Cerro d’Itiapaba, qui est considérable, et paraît granitique. Les immenses plaines qui s’étendent jusqu’à l’Amazone ne présentent de tous côtés, sur les bords des affluens de ce fleuve, que des fragmens de granit roulés.

La chaîne de Marcella lie les chaînes maritimes à celles de l’intérieur. Le noyau de ces dernières semble occuper la région où le Parana, l’Uraguay et le Tocantin prennent leur source. Le Cerro das Martas en forme probablement la partie la plus haute, quoiqu’une autre branche qui longe l’Uraguay ait pris le nom de la grande Cordillière.

Au centre de l’Amérique méridionale s’étend le plateau des Parexis, nom dérivé d’une nation indienne qui l’habite. Il est formé d’une longue suite de monticules composés de sable et de terre légère, qui présentent dans le lointain une surface onduleuse comme celle de la mer agitée. Le voyageur qui parcourt ce plateau aperçoit constamment devant lui un monticule d’une certaine étendue. Il s’en approche par une pente douce et prolongée, traverse la plaine, et s’avance par une montée également douce jusqu’à ce qu’il arrive insensiblement au sommet de la hauteur qu’il a vue. Une autre éminence s’offre alors à ses yeux ; et à mesure qu’il va plus avant, il découvre sans cesse et successivement les mêmes objets. Le sol de cet immense plateau est sablonneux et si léger, que les bêtes de somme qui le traversent s’y enfoncent au point de ne pouvoir marcher qu’avec une extrême difficulté. Les pâturages y sont maigres ; ils ne consistent guère que dans une plante herbacée qui a une tige dure et les feuilles rudes. Les animaux, en voulant les brouter, les arrachent avec leurs racines remplies de sable. Il résulte de toutes ces circonstances, que le passage du plateau des Parexis est très-pénible. Cependant, lorsque l’on arrive auprès d’un des nombreux ruisseaux qui l’arrosent, on y rencontre des plantes plus tendres, qui fournissent aux animaux une pâture passable. Ce plateau se termine, à l’ouest, aux collines escarpées de même nom, qui, après avoir couru deux cents lieues vers le nord-nord-ouest, finissent à une vingtaine de lieues de Guapouré. Une autre bouche de ces collines court au sud en longeant la rive orientale du Paraguay. De ce plateau aride descendent, dans diverses directions, le Madéra, le Topayos, le Xiugu ou Chingou, tous affluens de l’Amazone ; et le Paraguay avec le Jaura, le Sypotuba et le Cuiaba, ses affluens supérieurs. La plupart de ces rivières charrient de l’or ; la source même du Paraguay baigne un gîte de diamans. On peut en inférer que le plateau central est granitique. Un lac situé sur le Xacurutina, qui produit chaque année une grande quantité de sel, est un sujet continuel de guerres entre les Indiens. Nous avons parlé plus haut des puits salins qui sont sur le Jaura.

Les côtes septentrionales, depuis Fernambouc jusqu’à Maragnan, sont bordées d’un récif de rochers sur lesquels les vagues de l’Océan viennent se briser, et qui, en plusieurs endroits, ressemblent à une chaussée ou à une digue.

Toute la côte, depuis Para jusqu’à Fernambouc, n’offre aucune rivière de long cours. Cependant le Maragnan, le Rio-Grande et le Paraïba ont de larges embouchures dans un terrain léger. Dans la saison pluvieuse, ce sont des torrens qui inondent tout le pays ; dans la saison sèche, ils ont à peine un filet d’eau ; souvent même leurs lits absolument desséchés servent de chemin aux Indiens.

Depuis le cap Frio jusqu’au 30e degré sud, la côte très-élevée ne verse dans l’Océan aucun fleuve tant soit peu considérable. Toutes les eaux se dirigent vers l’intérieur, et s’écoulent vers le Parana ou l’Uraguay. Le Rio-Grande de San-Pedro a une embouchure fort large sur une côte basse, sablonneuse, et bordée de dunes ; mais son cours n’est pas très-long.

Entre les deux chaînes parallèles à la côte, coule du sud au nord, le Rio San-Francisco, le seul fleuve du Brésil qui traverse une grande étendue de pays. Après avoir parcouru un plateau élevé, en se dirigeant du sud-ouest au nord-est, il tourne brusquement au sud-est, et se jette dans l’Océan atlantique, sous les 11° sud. Son cours est au moins de 1,200 milles. Ses eaux roulent souvent sur des rochers, et forment de nombreuses cataractes. On dit qu’il est très-poissonneux ; ce qui prouve que ses rives n’abondent pas en lavages d’or.

L’on trouve au Brésil des diamans, de l’or, du fer, du cuivre, et différentes pierres précieuses.

C’est dans le district du Cerro-do-Frio, compris dans le gouvernement de Minas-Geraès, qu’est situé le territoire des diamans, dont la longueur, du nord au sud, est de seize lieues, et la largeur, de l’est à l’ouest, de douze.

Le Cerro do Frio (Montagne-Froide) consiste en montagnes âpres, qui se dirigent du nord au sud, et dont l’élévation est considérable. Le territoire des diamans fut découvert par des mineurs entreprenans de Villa-do-Principe. Ces aventuriers, en marchant au nord, trouvèrent un pays ouvert et arrosé par plusieurs petits ruisseaux dans lesquels ils cherchèrent de l’or. Ne les trouvant pas assez riches, ils allèrent jusqu’à des torrens qui sortent du pied de la montagne où est situé Tejuco. Des lavages d’or étaient établis dans ces ruisseaux. L’on était loin de s’imaginer qu’ils continssent des diamans ; cependant on prétend aujourd’hui que l’on en ramassa quelques-uns qui furent présentés, en 1730, au gouverneur de Villa-do-Principe, comme des cailloux très-curieux, et qu’il s’en servit en guise de jetons pour marquer les points en jouant aux cartes. Peu de temps après il parvint de ces cailloux à Lisbonne. On en remit à l’ambassadeur de Hollande, afin qu’il les fît examiner dans son pays, qui était alors le principal marché des pierres précieuses. Les lapidaires d’Amsterdam les reconnurent pour de vrais diamans qui étaient fort beaux. L’ambassadeur, en communiquant cet avis au gouvernement portugais, conclut en même temps avec lui un traité pour le commerce de ces pierreries. Le ministère portugais s’occupa ensuite de s’approprier l’exploitation exclusive des diamans, et fit du Cerro-do-Frio un district à part, soumis à des règlemens particuliers.

On dit que la quantité de diamans envoyée du Brésil en Europe, durant les vingt premières années qui suivirent la découverte, excéda mille onces, ce qui est presque incroyable : elle était si énorme, que le prix des diamans baissa en Europe ; et on les envoya par suite dans l’Inde, où ils avaient plus de valeur, et qui auparavant les fournissait exclusivement.

Le gouvernement afferma le territoire du diamant à une compagnie qui fut astreinte à ne travailler qu’avec un nombre de nègres fixé, ou à payer une piastre par jour par chaque nègre de plus qu’elle employait. Cet arrangement ouvrit la porte à toute espèce de fraude ; la Compagnie occupa un nombre d’esclaves double de celui qui avait été stipulé ; les agens du gouvernement feignirent de l’ignorer. Enfin, lassé d’être dupe, le gouvernement prit, en 1772, l’exploitation pour son compte, mais il fut encore trompé, et ne tira pas de cette méthode tout le profit auquel il s’attendait.

De 1801 à 1806 inclusivement, les dépenses se sont élevées à 4,836,000 francs : le poids des diamans envoyés au trésor de Rio-Janeiro a été de 115,675 carats. La valeur de l’or trouvé, durant la même période, dans le district du Cerro-do-Frio, a été de 416,000 fr. : de sorte que les diamans coûtent au roi 40 fr. 50 cent. le carat. Les années dont il est ici question étaient extrêmement productives ; mais on peut compter qu’il y en a toujours autant de détournés par fraude, malgré la rigueur de la surveillance et la sévère punition qui attend les contrebandiers. C’est pourquoi la difficulté de l’exportation les retient dans le district, où ils circulent comme du numéraire.

L’exploitation des diamans est confiée à un intendant, un trésorier, un administrateur général : ils ont sous eux un teneur de livres, trois garde-clefs, et dix chefs d’ateliers chargés particulièrement du travail. Chacun de ceux-ci a sous ses ordres une escouade de deux cents nègres, des inspecteurs, et d’autres officiers subalternes.

Le Cerro-do-Frio se présente sous un aspect particulier. Le pays est découvert ; sa surface, composée de gravier et de galets de gatz, est entièrement dépourvue de bois, et même d’herbe. On traverse un pays aride, montagneux, faiblement habité. Les misérables cabanes que l’on rencontre à de longs intervalles offrent le spectacle du plus affreux dénûment ; la famine y tourmente sans cesse les hommes. En avançant vers Téjuco, on arrive à des postes de soldats qui gardent les avenues de ce pays âpre et stérile ; les voyageurs sont examinés, visités, fouillés, épiés. Lorsque l’on a reconnu qu’ils ne sont pas suspects, ils peuvent entrer dans cette contrée ingrate, qui est le district des diamans. Il n’est pas permis aux moines d’y pénétrer ; ils ne peuvent pas même s’établir dans le gouvernement de Minas-Geraès.

Les diamans se trouvent dans les lits de plusieurs rivières, notamment du Gigitonongna, et de plusieurs ruisseaux qu’il reçoit, ainsi que dans les atterrissemens qui accompagnent les bords de ces courans d’eau. Ces atterrissemens sont formés d’une couche de sable ferrugineux, accompagné de grains d’or, avec des cailloux roulés, formant un poudingue ocracé dû à la décomposition de l’émeri et du fer limoneux. On l’appelle cascalhao, et les couches taboleiros. Dans quelques endroits le cascalhao est à nu, dans d’autres il est recouvert par une espèce de terre végétale, limoneuse, ou par du sable rougeâtre, gras, et qui, au bas des montagnes ou au bord des grands torrens, contient quelquefois des cailloux roulés.

L’exploitation se fait en changeant le lit des ruisseaux, pour qu’on puisse enlever le gravier. On le porte sous des hangars où on le met en tas de quinze tonneaux chacun. Un hangar est divisé en compartimens garnis d’un plancher incliné ; on fait passer au milieu du hangar un courant d’eau qui communique par des rigoles avec chaque compartiment, où l’on dépose une certaine quantité de cascalhao. Le nègre placé dans le compartiment agite avec un râteau une masse de cascalhao qui pèse plus d’un demi-quintal, et qui est arrosé par l’eau que verse la rigole. Lorsque toutes les particules terreuses sont enlevées, le nègre enlève et jette les cailloux, en commençant par les plus gros, et examine avec attention tout ce qui reste pour découvrir les diamans ; quand il en trouve un, il se redresse, frappe des mains, les ouvre, en tenant la pierre entre l’index et le pouce, et la remet à un des inspecteurs qui sont assis de distance en distance sur de hauts tabourets. L’inspecteur la dépose dans une gamelle à moitié pleine d’eau et suspendue au milieu du hangar. Le soir on délivre la gamelle avec tous les diamans trouvés dans la journée à l’officier principal, qui, après avoir pesé les pierres, les inscrit chacune en particulier sur un registre.

Quand un nègre a le bonheur de trouver un diamant qui pèse dix-sept carats et demi, il est couronné de fleurs et conduit en procession chez l’administrateur, qui l’habille de neuf et lui achète sa liberté. On accorde aux nègres des récompenses proportionnées au poids des diamans qui sont au-dessous de dix-sept carats et demi.

On prend beaucoup de précautions pour empêcher les nègres de soustraire les diamans. On les déplace souvent pendant le lavage, afin qu’ils ne viennent pas reprendre, dans les instans de repos, un diamant qu’ils auraient aperçu et laissé dans un coin. Ceux qui sont pris en faute sont punis d’un certain nombre de coups de fouet, et mis en prison. Ils travaillent depuis le lever du soleil jusqu’à son coucher ; on leur accorde une demi-heure pour déjeuner, et deux heures à midi pour dîner ; enfin quelques instans de repos dans le courant de la journée, et dans ces intervalles on leur distribue du tabac, qu’ils aiment beaucoup.

Indépendamment du district dont Téjuco est le chef-lieu, on trouve des diamans dans le Tibbigi, qui arrose la plaine de Corritiva près de Saint-Paul, dans les plaines de Cubaya, et dans beaucoup d’autres endroits dont le gouvernement n’a pas connaissance.

Le volume des diamans varie infiniment. Il y en a de si petits, qu’il en faut quatre ou cinq pour faire le poids d’un grain ; par conséquent seize ou vingt pour un carat. On n’en trouve ordinairement dans le courant d’une année pas plus de deux à trois de dix-sept à vingt carats, et il peut se passer deux ans sans que, dans tous les lavages, on en rencontre un de trente carats.

Tous les diamans appartiennent à la couronne. Le produit annuel est à peu près de vingt mille carats par an. Le roi choisit les pierres qui lui paraissent les plus belles, et livre le reste au commerce. Depuis que la famille royale réside au Brésil, c’est à des négocians anglais qu’ils sont vendus à un prix stipulé par un contrat. La valeur de la collection des diamans du roi de Portugal est de 72,000,000 de francs.

On trouve au Brésil, comme aux Indes orientales, des topazes, des hyacinthes, des rubis, des saphirs, des améthystes, des aigues-marines, des béryls, et beaucoup de cristaux colorés.

Tout l’or que le Brésil envoie en Europe provient de lavages établis le long des rivières, des rives desquelles on enlève le cascalhao, ou lit de cailloux et de gravier qui repose immédiatement sur le roc. Les principaux lavages d’or sont à Jaragua, près de Saint-Paul ; à Rio-Verde, près de Corritiva, dans le même gouvernement ; à Santa-Rica et ailleurs ; dans le district de Canta-Gallo, situé au nord de la baie de Rio-Janeiro ; à Villa-Rica, et dans plusieurs autres endroits du gouvernement de Minas-Geraès. Tout le plateau central, depuis les environs de Saint-Paul et de Villa-Rica jusqu’aux bords de la rivière d’Ytenès, paraît renfermer des mines d’or, mais on n’en exploite aucune. Le produit des mines d’or s’élève à 5,500,000 piastres (29,355,000 francs).

Autrefois une politique étroite et fausse interdisait l’exploitation des mines de fer ; depuis 1810 cette absurde défense n’a plus lieu. Un haut-fourneau et plusieurs forges ont été établis à Saint-Paul, près de Villa-Rica, où des montagnes entières sont composées de masses énormes de ce métal utile. Le minerai est très-riche.

L’argent, le platine, le cuivre, le plomb, l’étain, le mercure, l’antimoine, le soufre, l’alun, sont aussi au nombre des richesses minérales du Brésil. On a découvert dans un vallon près de Cachoëira, dans le gouvernement de Bahia, un morceau de cuivre natif, long de deux pieds un pouce six lignes, épais de dix pouces, et qui pèse deux mille six cent seize livres.

Le sel est rare dans l’intérieur ; la nature en offre des quantités si considérables le long des côtes, que l’on pourrait en charger des vaisseaux ; mais le commerce de cette denrée indispensable est interdit aux particuliers. Le monopole en est affermé pour une somme qui n’équivaut pas aux avantages que le gouvernement retirerait de l’emploi plus fréquent de cette substance. On est obligé, dans l’intérieur, de laisser à la merci des bêtes féroces les bœufs que l’on tue pour en avoir la peau, parce que le sel nécessaire pour les préparer coûterait trois fois autant que la viande.

Depuis que la maison régnante en Portugal a établi sa résidence au Brésil, le commerce de ce pays a pris une grande extension ; il consomme une grande quantité de produits des manufactures européennes, qui viennent de la Grande-Bretagne, de France, des Pays-Bas, d’Italie ; on y importe aussi de l’huile d’Espagne, des fruits et du vin de Portugal. Ses objets d’exportation consistent en diamans et pierres précieuses, tabac, sucre, bois de Brésil, cuirs, rhum, café, indigo, coton, riz, cacao, baume de Copahu, drogues, huile et fanons de baleine qui proviennent de la pêche établie à Bahia et à l’île Sainte-Catherine. Toutes les nations ont la liberté d’y commercer.