Conseil colonial de la Guadeloupe
Imprimerie de Giraudet et Jouaust (p. 18-39).

ADHÉSIONS DES PROPRIÉTAIRES

AUX PROPOSITIONS CONTENUES DANS LES DÉPÊCHES DES DÉLÉGUÉS DE LA GUADELOUPE ET DANS L’ADRESSE AU ROI VOTÉE PAR LE CONSEIL COLONIAL
LE 10 JUILLET.

No 1er. — COMMUNE DU PORT-LOUIS.
Lettre du Maire au Président du conseil colonial.


Monsieur le Président,

Les habitants de ma commune, à l’unanimité, après avoir pris connaissance de deux lettres des délégués, en date du 30 mai, ont cru devoir vous faire connaître leur sentiment relativement à la question coloniale.

Je m’empresse de vous transmettre la lettre qu’ils m’ont invité à vous adresser, avec prière d’en donner communication au conseil colonial.

J’ai l’honneur d’être avec le plus profond respect, etc.

Le Maire,
Signé, SAUX.


Port-Louis, le 8 juillet 1847.
Monsieur le Président,

Les soussignés, habitants propriétaires de la commune du Port-Louis, après avoir pris connaissance d’une lettre des délégués de la Guadeloupe, sous la date du 30 mai, et d’une seconde lettre de même date de M. de Jabrun, l’une et l’autre à votre adresse, déclarent partager complètement les opinions exprimées relativement à la position coloniale, et donnent leur entière adhésion à la marche indiquée comme la plus convenable à suivre.

En conséquence, ils viennent vous prier, monsieur le Président, de vouloir bien engager le conseil à faire une démonstration solennelle qui établisse que, rompant avec le passé, il aborde franchement, loyalement et sans arrière-pensée aucune, l’émancipation ; mais qu’il n’entend donner son concours qu’à une émancipation simultanée, précédée d’une juste indemnité et entourée de toutes les garanties d’ordre et de travail destinées à sauvegarder les intérêts des colonies aussi bien que les intérêts métropolitains qui s’y rattachent.

Quant aux moyens d’exécuter cette grande mesure, ils seront nécessairement l’objet d’une étude aussi consciencieuse qu’approfondie ; mais ils pensent devoir vous dire que le système d’association, qui sert de base au projet qui vous a été soumis, a obtenu toutes leurs sympathies.

Les soussignés sont avec respect, etc.

(Suivent les signatures, au nombre de dix-neuf.)




N°2. — COMMUNE DE L’ANSE-BERTRAND.
Lettre du Maire au Président du conseil colonial.


Anse-Bertrand, 8 juillet 1847.
Monsieur le Président,

J’ai soumis aux habitants réunis de la commune les documents qui m’ont été communiqués par le conseil colonial ; il en est résulté l’opinion que j’ai l’honneur de vous transmettre. J’ai l’honneur d’être avec respect, etc.


Le Maire,
Signé, BÉBIAN.
Lettre des habitants.


Monsieur le Président,

Après avoir pris une mûre connaissance des communications de la délégation du 30 mai dernier, qui nous sont parvenues par la voie du conseil colonial, nous déclarons adhérer à la politique tracée dans ces documents et au plan d’émancipation qui les accompagne : ce qui est en parfait accord avec les idées de notre adresse au conseil colonial, au moment de la promulgation de la loi du 18 juillet 1845.

Nous avons l’honneur d’être avec respect, etc.

( Suivent les signatures, au nombre de quatorze.)




No 3. — COMMUNE DU MORNE-A-L’EAU.
Lettre du Maire au Président du conseil colonial.

Mon général,

Je vous envoie l’adhésion des habitants du Morne-à-l’Eau à l’adresse au roi votée par le conseil colonial. Vous la trouverez peut-être un peu laconique, cependant je pense qu’elle suffit. Permettez-moi de profiler de l’occasion pour vous faire mon compliment bien sincère sur votre discours au conseil : il a été unanimement goûté. J’y ai bien reconnu vos sentiments : il est digne, modéré et fort tout ensemble ; mérite fort rare par le temps qui court.

Veuillez agréer, etc.

Signé, Clle EIMAR de JABRUN.


Morne-à-l’Eau, le 14 juillet 1817.

Vu la position où se trouvent les colonies, par l’opinion de la métropole à leur égard, nous, habitants de la commune du Morne-à-l’Eau, pensons qu’il y a urgence à un changement de situation. En conséquence, nous adhérons pleinement à l’adresse faite au roi par le conseil colonial pour l’obtenir, approuvant ce qu’elle a exprimé et le mode qu’elle indique.

(Suivent les signatures, au nombre de trente-deux.)

No 4. — COMMUNE DE SAINT-FRANÇOIS.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Saint-François, 26 juillet 1847.
Monsieur le Président,

Sitôt la réception de votre lettre du 11 de ce mois, par laquelle vous me faites l’honneur de m’adresser un exemplaire de l’adresse au roi votée par le conseil colonial, je me suis empressé de prendre des mesures pour constater l’opinion des habitants de cette commune. La pièce que j’ai l’honneur de vous transmettre sous ce couvert témoigne de l’assentiment de la grande majorité des propriétaires de Saint-François. Il s’est trouvé quelques personnes, mais en petit nombre, qui, étant d’un avis contraire, n’ont pas signé.

Cette pièce a été présentée à la signature de tous les individus généralement qui possèdent des esclaves, sans acception de classe ni de caste, et je vous affirme qu’aucun moyen de captation ni de persuasion n’a été employé pour obtenir ces signatures, qui ont été librement apposées.

En donnant mon entier concours à cette mesure, je serais heureux d’apprendre que la même démonstration ait été faite dans les autres communes de la colonie.

J’ai l’honneur d’être respectueusement, Monsieur le Président, votre, etc.,

Le Maire,
Signé, E. FAVREAU.

Les soussignés, propriétaires dans la commune de Saint-François, déclarent donner leur pleine et entière adhésion et leur concours sans réserve à la démarche faite par le conseil colonial de cette colonie dans son adresse au roi en date du 10 juillet 1847, qui a pour but de s’associer loyalement au gouvernement de la métropole pour arriver par les voies les plus sûres à la transformation sociale qui doit avoir lieu dans leur pays.

Les soussignés comptent sur la protection de la mère-patrie dans les mesures à prendre pour sauvegarder et leurs intérêts et l’existence de leurs familles.

Saint-François, le 18 juillet 1847.
(Suivent les signatures, au nombre de 41.)

No 5. — LA DÉSIRADE.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
La Désirade, 18 juillet 1847.
Monsieur le Président,

Je m’empresse de vous faire parvenir l’adhésion des habitants de la commune au vœu exprimé par le conseil colonial dans sa séance du 10 du courant. Nous désirons sincèrement qu’elle soit accueillie du roi et de la métropole.

Je suis avec respect, etc.


Le Maire,
Signé P. Pain.
Lettre des habitants (même date).

Monsieur le Président,

Les habitants de la commune de la Désirade, en général, viennent, par notre organe, vous prier de faire parvenir à MM. les délégués de la Guadeloupe, en France, leur adhésion pleine et entière au vœu exprimé dans l’adresse au roi votée par le conseil colonial dans sa séance du 10 du présent mois de juillet.

Nous sommes avec respect, etc.

(Suivent les signatures, au nombre de 12.)

No 6. — LE MOULE.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Moule, le 19 juillet 1847.
Monsieur le Président,

Conformément à l’invitation que vous m’avez adressée dans votre lettre du 11 de ce mois, j’ai soumis aux habitants notables de ma commune, pour obtenir leur adhésion, les résolutions que le conseil colonial a cru devoir prendre dans sa dernière session. Aucune opposition réelle ne s’est manifestée ; mais j’ai cru m’apercevoir que, si une partie des notables était disposée à signer purement et simplement, une autre partie ne le voulait faire qu’avec certaines restrictions et sous quelques réserves. Ce manque d’unanimité dans le genre d’approbation m’a fait craindre des dissentions, qui nous seraient, je crois, fort préjudiciables dans des circonstances aussi graves. J’ai donc cessé immédiatement de demander une approbation écrite. Il est important de remarquer que ces dissentiments, ne portant que sur les détails, n’impliquent nullement l’improbation de l’ensemble de la conduite du conseil. Le silence de la commune du Moule peut donc être considéré, en présence des résolutions radicales et décisives du conseil, comme un témoignage de la confiance que ce dernier lui inspire.

Je vous prie de m’excuser, si je ne vous ai pas écrit aussitôt après avoir reçu les lettres de nos délégués. Ces pièces n’étant accompagnées d’aucune lettre émanant du conseil, j’ai cru qu’il s’agissait d’une simple communication à laquelle il n’y avait pas lieu de répondre.

Agréez, je vous prie, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération la plus distinguée.


Le Maire,
Signé Monnerot.

No 7. — SAINTE-ROSE.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Sainte-Rose, 20 juillet 1847.
Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre lettre du 11 courant, accompagnant l’adresse au roi votée par le conseil colonial dans la séance du 10. Je m’empresse de vous transmettre l’adhésion des principaux propriétaires de ma commune à cette adresse.

Notre position devient de plus en plus difficile et notre avenir se compromet tous les jours. Une solution à un tel état de choses est à désirer. Le travail diminue, les ateliers sont en fermentation et opposent aux propriétaires une force d’inertie que rien ne peut vaincre. La moindre punition infligée à un nègre, ou même une menace de punition, est suivie d’un marronage de quinze jours et quelquefois de plusieurs mois. Voilà, monsieur le président, le véritable état des choses dans ma commune, dont les ateliers avaient toujours été animés d’un bon esprit.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, etc.

Le Maire,
Signé Le Boyer.

Nous, principaux propriétaires de la commune de Sainte-Rose, déclarons approuver la marche suivie par le conseil colonial à sa dernière session, et donner notre adhésion à l’adresse au roi votée dans la séance du 10 du courant.

(Suivent les signatures, au nombre de 17.)

No 8. — LES ABYMES.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Abymes, 20 juillet 1847,
Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous retourner l’adresse au roi votée par le Conseil colonial, que vous m’avez adressée avec votre lettre du 11 de ce mois, et qu’il ne m’a pas été possible de vous envoyer plus tôt, ayant été obligé de la faire signer à domicile par les habitants, dont la plupart sont très éloignés de la mairie ; encore n’ai-je pu obtenir autant de signatures que je l’aurais désiré.

Agréez, je vous prie, Monsieur le Président, l’assurance de ma haute considération.

Le Maire,
Signé David.

(Au bas d’un exemplaire de l’adresse au roi se trouvent écrites les lignes suivantes : )

Les habitants des Abymes, soussignés, adhèrent complètement à l’adresse ci-dessus, votée par le conseil colonial dans sa séance du 10 juillet 1847.

(Suivent les signatures, au nombre de 30.)

No 9. — COMMUNE DU BAILLIF.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Baillif, 22 juillet 1847.
Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous adresser l’acte par lequel la commune du Baillif a adhéré aux mesures prises par le conseil colonial pour opérer notre transformation sociale. Permettez-moi de saisir cette occasion de féliciter le conseil et particulièrement son président de l’heureuse attitude prise dans cette session ; elle seule pouvait nous sauver ; vous en avez eu le premier la pensée, et en cela, général, vous avez ajouté un nouveau titre à tous ceux que vous avez déjà à l’estime et à la reconnaissance de vos concitoyens.

Agréez, je vous prie, Monsieur le Président, l’assurance de mes sentiments de haute considération.

Le Maire,
Signé Bouvier.

En présence de la situation actuelle des questions coloniales, et des tendances de l’opinion à leur égard ;

Considérant

Que la loi du 18 juillet 1848 a introduit dans notre régime social des embarras et des difficultés qui compromettent le travail et même la tranquillité ;

Qu’elle a détruit les liens d’affection et de confiance qui existaient entre les maîtres et les esclaves, pour y substituer l’antagonisme et la défiance ;

Qu’elle a pour résultat d’enlever chaque jour des travailleurs à la culture pour les livrer à l’oisiveté, à l’isolement et à la misère, et les jeter dans les désordres du vagabondage et de la prostitution ;

Qu’en diminuant le travail des esclaves et en augmentant les charges des maîtres, elle a imposé à ceux-ci des obligations auxquelles il leur est matériellement impossible de faire face ; Convaincus qu’un tel état de choses est incompatible avec le bien-être de tous et qu’il est urgent d’en sortir,

Les habitants propriétaires de la commune du Baillif, soussignés,

Après avoir pris connaissance de la correspondance des délégués de la colonie, d’un projet d’organisation du travail par association, et de l’adresse au roi volée par le conseil colonial,

Déclarent donner leur adhésion formelle à tout acte ayant pour objet d’entrer franchement dans la voie de l’émancipation ;

Protestent de la sincérité de leur concours à toute mesure ayant pour effet d’opérer la transformation sociale des colonies, sous la condition d’une juste et préalable indemnité et sous les garanties d’ordre et de travail renfermées dans le système de l’association ;

Déclarent que, dans leur pensée, tout autre mode d’émancipation aurait les plus funestes conséquences et entraînerait à la fois la ruine du maître et le malheur de l’esclave.

Fait au Baillif, le 20 juillet 1847.

(Suivent les signatures, au nombre de 21.)

No 10. — COMMUNE DU VIEUX-FORT.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.

Vieux-Fort, 22 juillet 1847.

Monsieur le Président,

J’ai fait part aux habitants de ma commune des communications que vous avez bien voulu me faire des dépêches des délégués du 30 mai, ainsi que de l’adresse du conseil colonial au roi, votée ces jours derniers.

Le plan et les demandes formulés dans ces documents ont été généralement accueillis, et j’ai l’honneur de vous remettre ci-joint la lettre d’adhésion que vous adressent les habitants.

Je suis respectueusement, etc.

Le Maire,
Signé B. Mercier.
Vieux-Fort, le 20 juillet 1847.
Monsieur le Président,

Les soussignés, habitants de cette commune,

Après avoir pris connaissance de deux dépêches des délégués du 30 mai dernier, qui leur ont été communiquées par votre intermédiaire, et de l’adresse au roi votée par le conseil colonial à sa dernière réunion ;

Convaincus que le plan d’émancipation présenté par les délégués, de même que l’initiative prise par le conseil dans l’adresse, et tendant à demander au roi : 1o la suspension de toute mesure partielle, 2o l’abolition simultanée de l’esclavage en fixant l’indemnité, 3o l’organisation du travail au moyen de l’association et de tous autres règlements nécessaires à ce but, 4o enfin la représentation directe des colonies à la chambre, au moins pendant que ces mesures se discuteront ; convaincus, disons-nous, que ce sont là les seuls moyens, s’ils sont accueillis, de fonder l’avenir colonial et d’assurer à tous les intérêts de justes garanties, nous déclarons adhérer complètement à la marche tracée par nos délégués et aux demandes formulées par l’adresse du conseil colonial.

Nous sommes avec respect, etc,

(Suivent les signatures, au nombre de 36.)




No 11. — COMMUNE DE GOURBEYRE.

Les habitants propriétaires d’esclaves de la commune de Gourbeyre, à M. le général Ambert, président du conseil colonial de la Guadeloupe.

Gourbeyre, 20 juillet 1847.
Monsieur le Président,

Vous avez pensé qu’en présence des événements graves qui agitent notre pays, et qui peuvent modifier d’une manière radicale notre système colonial, il y aurait danger de reculer devant la grande mesure de l’émancipation des esclaves, et qu’enfin la colonie devait prendre l’initiative dans cette haute question que l’époque exige, et que la justice et la raison demandent. Dans cette vue, une adresse à Sa Majesté a été votée à l’unanimité par le conseil colonial.

Bien que cette assemblée soit l’organe naturel du pays, qu’elle soit investie de toute notre confiance, qu’elle ait notre approbation acquise dans les actes où il s’agit de nos fortunes et de la sûreté de nos familles, nous venons, Monsieur le Président, après une mûre et sérieuse attention des choses, lui offrir le concours de nos vœux et nous associer avec elle dans sa démarche auprès du gouvernement de la métropole.

Nous acceptons le projet de l’association, et nous ne mettons pas en question, un seul instant, que ce système ne réussisse ici et qu’il n’assure le bien-être de nos familles et de nos esclaves, et qu’il ne conserve à la France une aussi importante colonie que la Guadeloupe.

Nous joignons nos vœux à ceux du conseil pour la représentation directe à la chambre des députés. Nous verrions avec bonheur notre pays devenir partie intégrante de la France et en former un département.

Agréez, etc.

(Suivent les signatures, au nombre de 35.)




No 12. — COMMUNE DE LA BASSE-TERRE (extra muros).

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Basse-Terre (extra muros), le 2 août 1847.


Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous adresser sous ce pli l’acte d’adhésion à l’adresse au roi votée par le conseil colonial de la Guadeloupe le 10 juillet dernier.

Vous remarquerez que cet acte est signé par tous les propriétaires présents de la commune. Soyez, je vous prie, assez complaisant pour le porter à la connaissance de nos délégués.

J’ai l’honneur d’être, etc.

Le Maire,

Signé Petit Moustier.

Nous habitants propriétaires de la commune de la Basse-Terre (extra muros), après avoir pris connaissance de l’adresse au roi, votée par le conseil colonial de la Guadeloupe et dépendances, qui nous a été donnée en communication par M. le maire de la commune,

Déclarons par ces présentes l’approuver en tout son contenu.

Maison-Commune, le 20 juillet 1847.

(Suivent les signatures, au nombre de 40.)


No 13. — COMMUNE DU LAMENTIN.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial. Lamealin, le 22 juillet 1847. Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous adresser l’adhésion des habitants de cette commune à l’adresse que le conseil colonial a votée au roi, dans la séance du 10 courant.

Je désire beaucoup, Monsieur le Président, que cette mesure, la seule qui nous paraisse propre à garantir notre avenir, puisse nous sauver du danger qui menace notre malheureux pays.

Veuillez agréer, je vous prie, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération très distinguée et de mon hommage respectueux.

Le Maire,

Signé de Boubers.

Nous soussignés, habitants propriétaires de la commune du Lamentin, déclarons approuver et adhérer aux propositions faites au nom du pays par le conseil colonial de la Guadeloupe, dans sa séance du 10 juillet, et dont les motifs sont énoncés dans son adresse au roi ; et avons signé.

(Suivent les signatures, au nombre de 25.)




No 14. — LA POINTE-À-PITRE.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Pointe-à-Pitre, le 26 juillet 1847


Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous accuser réception de votre lettre du 11 de ce mois, qui recouvrait un exemplaire de l’adresse au roi votée par le conseil de la Guadeloupe dans sa dernière session.

J’aurais craint de m’écarter de la légalité en faisant de cette adresse l’objet d’une communication officielle au conseil municipal ; mais, profitant d’une circonstance qui réunissait presque tous les membres du conseil, nous en avons conféré dans l’intimité. Je suis autorisé à vous dire que, si le conseil municipal de la Pointe-à-Pitre avait à s’expliquer sur la question, il n’hésiterait pas à donner son entière adhésion à cette adresse. Je puis ajouter qu’elle ne rencontre pas moins d’approbation dans la très grande majorité de notre population.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de mes sentiments les plus distingués.

Le Maire,
Signé Champy.



No 15. — COMMUNE DE BOUILLANTE.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Bouillante, le 31 juillet 1847.
Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous retourner sous ce pli l’ampliation que vous avez bien voulu me faire tenir de l’adresse au roi votée par le conseil colonial dans sa séance du 10 de ce mois.

Les signatures dont se trouve revêtue cette adresse témoignent, Monsieur le Président, de l’assentiment donné par les habitants de Bouillante aux mesures adoptées par les représentants de la colonie, dans le but de la sauver des dangers qui la menacent ; mais elles ne révèlent ni les avantages que nous en attendons pour sortir d’une situation intolérable, ni la reconnaissance que nous conserverons tous au conseil colonial de cet acte de haute sagesse.

Appelé en ma qualité à vous faire part des sentiments qui nous animent tous, je vous prie de vouloir bien me permettre de vous offrir en même temps, Monsieur le Président, l’expression de la respectueuse considération avec laquelle j’ai l’honneur, etc.

Le Maire,
SignéV. Lesueur.


Au bas de l’adresse du conseil colonial au roi se trouve l’assentiment de la commune, en ces termes :

Les habitants de la commune de Bouillante, soussignés, communication prise de l’adresse ci-dessus,

Déclarent lui donner leur pleine adhésion et être prêts à marcher avec la France dans la voie d’une émancipation générale, précédée d’une juste indemnité, et accompagnée du maintien du travail et de l’ordre.

Bouillante, le 25 juillet 1847.
(Suivent les signatures, au nombre de 16.)

No 16. — COMMUNE DES VIEUX-HABITANTS.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Vieux-Habitants, 5 août 1847.


Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous transmettre le procès-verbal d’adhésion des habitants de la commune des Vieux-Habitants à l’adresse au roi votée par le conseil colonial dans sa séance du 10 juillet dernier.

Un accident arrivé chez moi m’a empêché d’assister à la dernière séance du conseil. Je croyais, comme on en était convenu, qu’on aurait attendu l’arrivée du packet pour se séparer. Je regrette qu’on ait mis tant de précipitation dans la confection d’une œuvre dont dépend peut-être le salut de la colonie ; telle qu’elle est, je l’eusse cependant votée, bien qu’elle n’aille pas à mes convictions.

J’aurais désiré que l’adresse au roi eût au moins la couleur de celle au gouverneur. Nous ressemblons à des lions dans celle-ci, et à des moutons dans celle-là. Nous partons de bien haut pour arriver bien bas. Rappelez-vous, monsieur le président, qu’on n’a jamais d’égards pour les gens qui ont peur. Rappelez-vous comment l’offre de notre concours a été reçue, et quand nous protestons de notre dévouement à la cause que nous embrassons, nous mentons, et on le sentira, parce que nous ne savons pas mentir.

Le temps de la tactique est passé, a dit M. de Jabrun dans sa brochure, et il a dit vrai. Pourquoi ne pas dire franchement que nous avons voulu arrêter tant que nous avons pu la ruine des possessions de la France, qui entraînait la nôtre, et que maintenant nous préférons notre ruine à la condition de parias qu’on nous a faite.

On a fait un grand crime à Bovis d’avoir parlé du droit commun. Mais vous avez beau employer un style plat et mielleux, que demandez-vous ? N’est-ce pas le droit commun ? Et que vous

donnera-t-on si l’on vous écoute, n’est-ce pas le droit commun ?

En vérité, monsieur le président, dans son adresse timide, flasque et circonspecte, le Conseil a l’air de craindre d’obtenir ce qu’il demande : on dirait qu’il veut endormir ses juges. Il agit en présence du danger, qui est imminent, comme l’autruche fait avec le chasseur : elle cache sa tête et croit qu’on ne la voit plus.

Je suis avec respect, etc.

Le Maire,
Signé Vernier.


L’an mil huit cent quarante-sept, le dimanche 1er août,


Les habitants de la commune des Vieux-Habitants, ayant pris individuellement connaissance de l’adresse au roi votée par le conseil colonial dans sa séance du 10 juillet dernier, se sont réunis au bourg de leur commune pour se concerter entre eux.

Découragés par l’indiscipline et l’inertie de leurs ateliers, cause imminente de ruine ;

Humiliés par les visites domiciliaires des magistrats ;

Tracassés et blessés par l’accueil bienveillant des procureurs du roi à des plaintes le plus souvent invraisemblables ;

Ayant devant eux la perspective des cours prévotales,

Leur position n’est plus supportable.

Ils ont donc approuvé la mesure prise par le conseil colonial et lui en votent des remerciements, regrettant toutefois le manque de précision et d’énergie dans la contexture de l’adresse, énergie qui accompagne toujours les grandes résolutions et en affirme la sincérité, énergie qui n’eût pas manqué d’associer à notre cause des hommes influents et capables, et que son absence laissera peut-être dans le doute.

Après avoir laissé déborder ces sentiments, les habitants ont signé le présent procès-verbal.

(Suivent les signatures, au nombre de 17.)



No 17. — COMMUNE DU GOSIER.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Gosier, 2 août 1847.


Monsieur le Président,

Par votre circulaire du 11 juillet dernier, vous me remettez un exemplaire lithographié de l’adresse au roi votée par le conseil colonial, et vous m’invitez à la communiquer aux principaux propriétaires de la commune.

Je me suis conformé à votre désir, monsieur le président, et, aujourd’hui, j’ai l’honneur de vous retourner cette adresse, revêtue de la signature des principaux propriétaires du Gosier. Deux ou trois seulement ont refusé, et plusieurs autres, absents de la colonie, n’ont pu exprimer leur adhésion.

Depuis que les colonies sont devenues l’objet d’une haine injuste et systématique, de calomnies odieuses et d’un régime exceptionnel qui détruit tout, sans rien édifier, la position qui nous est faite n’est, en effet, plus tenable. J’adhère donc, personnellement, à la demande d’une émancipation faite par le conseil colonial dans son adresse au Roi, mais dans le cas seulement où cette grande mesure sera précédée ou au moins accompagnée d’une sérieuse indemnité, sans laquelle, il faut le dire, cette émancipation ne serait qu’une spoliation de la fortune coloniale, que la force pourrait seule nous imposer.

Veuillez agréer, je vous prie, monsieur le président, l’assurance de ma considération très distinguée,


Signé Kayser.


(Au bas de l’adresse du conseil colonial est écrit : )

Les habitants, propriétaires, de la commune du Gosier, qui sont de l’opinion exprimée dans l’adresse au Roi ci-dessus, sont priés d’apposer leurs signatures au bas du présent, en forme d’adhésion.

(Plus bas : )

Nous donnons notre adhésion à l’adresse ci-dessus, en désirant, toutefois, que la question de l’indemnité soit exprimée d’une manière plus positive et sans laquelle nous ne pourrions nous associer à une transformation qui occasionnerait notre ruine.

Suivent les signatures, au nombre de 11.

Ensuite est la légalisation donnée par le maire aux signatures des habitants.


No 18. — COMMUNE DE LA CAPESTERRE.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Capesterre, le 4 août 1847.
Monsieur le Général,

J’ai l’honneur de vous retourner la pétition que le conseil colonial, que vous présidez, a cru devoir, dans l’intérêt du pays, adresser à Sa Majesté, et que vous aviez bien voulu m’envoyer.

Vous remarquerez que, pour prouver leur adhésion à cette importante démarche, tous les grands propriétaires de la Capesterre y ont apposé leur signature.

Daignez agréer, monsieur le général, l’hommage de mes sentiments les plus distingués.


L’adjoint au maire,
Signé J. Poyen.


Au bas de l’adresse du conseil colonial au roi se trouvent apposées les signatures des principaux habitants, au nombre de 32.

Pour copie conforme aux pièces originales déposées aux archives du conseil colonial,


Le Secrétaire-Archiviste,
Signé Ch. Mercier.


Basse-Terre, le 7 août 1847.

No 19. — COMMUNE DES TROIS-RIVIÈRES.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Trois-Rivières, le 31 juillet 1847.
Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous adresser l’acte d’adhésion que vous demandez par votre lettre du 11 courant. Heureux si les gouvernants ne scindent pas la proposition contenue en l’adresse ! Mais, quoi qu’il puisse arriver, le pays se rappellera l’impossibilité où il était de faire autrement. J’ai l’honneur d’être, etc.


L’Adjoint, faisant fonctions de Maire,
Signé ROMMIEU.


Nous, soussignés, habitants propriétaires en la commune des Trois-Rivières, déclarons partager le vœu exprimé en l’adresse du conseil colonial relativement à la transformation sociale des colonies.

Cette adhésion est fondée sur notre confiance en la justice du roi pour le principe de l’indemnité, et en la prudence de la chambre élective, qui ne peut perdre de vue que les prolétaires de France verront par le chiffre de cette indemnité le degré de respect que doit inspirer la propriété.

Fait aux Trois-Rivières, le 31 juillet 1817.
Suivent les signatures.
Pour copie conforme,


Le Secrétaire-Archiviste,
Ch. Mercier.

No 20. — CAPESTERRE, MARIE-GALANTE.

A monsieur le général Ambert, Président du conseil colonial.
Le 26 juillet 1847.
Monsieur le Président,

J’ai donné communication au conseil municipal de la Capesterre, réuni aujourd’hui en séance, de la correspondance de nos délégués, et lui ait fait part des résolutions qui ont été prises par le conseil colonial dans sa dernière session.

J’ai la satisfaction de vous dire qu’à l’unanimité, moins une voix, les membres composant le conseil ont applaudi à ces déterminations, les jugeant seules capables de sauver d’une ruine certaine la société et la fortune coloniales.

L’adresse au Roi surtout, empreinte d’une sincérité d’intentions que nous partageons tous, leur paraît être de nature à faire comprendre aux abolitionnistes de bonne foi, auxquels nous nous rallions, que les colons ne sont rebelles qu’aux innovations dangereuses et injustes, et qu’ils acceptent franchement celles qui sont compatibles avec l’équité, l’ordre, le travail et les droits acquis.

Le conseil municipal de la Capesterre donne donc sa complète adhésion aux résolutions sorties de la dernière session du conseil colonial, et il croit devoir vous signaler l’attention toute particulière qu’il a donnée au mode d’association esquissé par nos délégués ; il pense que ce système est le plus propre, le seul propre à tout concilier.

Le conseil municipal m’invite, comme maire, à porter à la connaissance d’un grand nombre d’habitants de cette commune les documents qui lui ont été communiqués, afin qu’ils soient également admis à témoigner de leur approbation, par l’apposition de leurs signatures à la suite de celles des membres du conseil.

J’ai l’honneur d’être avec respect,

Monsieur le Président,
Votre très humble et très obéissant serviteur,
Le Maire de la Capesterre, conseiller colonial,
Signé F. BELLEVUE.
Suivent les signatures, au nombre de vingt-huit.




No 21. — VILLE-BASSE-TERRE.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Basse-Terre, le 15 août 1847.
Monsieur le Président,

J’ai communiqué, ainsi que vous le désiriez, aux habitants les plus notables de cette ville, l’adresse au roi que le conseil colonial a votée dans sa dernière session, pour demander l’abolition de l’esclavage et la représentation des colonies dans les chambres législatives de la France. Tous, sans exception, m’ont chargé de vous déclarer qu’ils adhéraient pleinement à cet acte du conseil colonial.

Agréez, monsieur le président, l’assurance de ma haute considération,

Le Maire,
Signé Lignières.


Pour copie conforme à l’original déposé aux archives du conseil colonial,
Le Secrétaire-Archiviste du conseil colonial,
Ch. Mercier.


Basse-Terre, 25 août 1847.