Œuvres poétiques, Texte établi par Louis MolandGarnierVolume 2 (p. 347-348).


Quand à peine Clothon, mère des destinées
À mes trois lustres pleins ajoute quatre années,
Mon cœur s’ouvre avec joie à l’espoir glorieux
De chanter à la fois les belles et les dieux.
Né citoyen du Pinde et citoyen de Cnide,
Avide de plaisirs et de louange avide,
Aux antres d’Apollon pontife initié,
Aux banquets de Vénus convive associé.
Au temple de Paphos, sur la lyre d’Orphée,
Mes chants vont à Vénus consacrer un trophée.
Peuple, sur nos climats le printemps couronné
A fait luire son front de roses couronné.
Ses yeux de la déesse ont ranimé l’empire.
Connaissez son génie aux feux qu’elle m’inspire.
Tant que la lyre d’or va chanter sous mes doigts,
D’un silence sacré favorisez ma voix.

(Quant au profane qui en troublerait les chants)

Que jamais la beauté ne daigne lui sourire ;
.......qu’il meure, qu’il expire.

Sans que Délie en pleurs..........
Veuille arrêter son âme ou partir avec lui[1]
Sans que................
....................
Sans que pâle et mourante elle suive son deuil ;
Sans que le voyageur pleure sur son cercueil
Et souhaite, en quittant cette terre étrangère,
Qu’à ses mânes heureux la tombe soit légère.

(1781).

  1. Variante :
    Ou le suivre au tombeau.