Œuvres poétiques, Texte établi par Louis MolandGarnierVolume 2 (p. 237-238).

VI[1]


La couronne toujours ne fait pas la victoire.
Que Voltaire, partout, à l’encens immortel,
Aille de son Quinault recommander l’autel ;
À juger des bons vers les oreilles bien nées,
De ses hymnes pompeux justement étonnées,
Ne trouvent, quoi qu’ait dit un si grand défenseur,
Dans cet amas d’écrits humbles, nus, sans couleur,

Se traînant sur leur molle et rampante harmonie,
Rien qu’un rimeur glacé, sans verve, sans génie,
Que trente vers charmants, dans ce recueil épars.
N’auraient point dû si fort grandir à ses regards.


Ce n’est pas ainsi qu’écrivait Montaigne, des nouveautés, etc. Toutes objections, critiques, jugements, qui pleuvront de tous côtés. On n’a besoin pour les faire ni de savoir, ni d’esprit, ni de réflexions, ni de goût. Il ne faut


Qu’être sot ; et les sots abondent cette année.

  1. Édition de G. de Chénier.