LE PRINTEMPS DES ENVIRONS DE PARIS[1]
SONNET.
Zephire a bien raison d’estre amoureux de Flore ;
C’est le plus bel objet dont il puisse jouyr ;
On voit à son eclat les soins s’esvanouyr,
Comme les libertez devant l’œil que j’adore.
Qui ne seroit ravy d’entendre sous l’aurore
Les miracles volans qu’au bois je viens d’ouyr !
J’en sens avec les fleurs mon cœur s’espanouyr,
Et mon luth negligé leur veut respondre encore.
L’herbe sousrit à l’air d’un air voluptueux ;
J’apperçoy de ce bord fertile et tortueux
Le doux feu du soleil flatter le sein de l’onde.
Le soir et le matin la Nuict baise le Jour ;
Tout ayme, tout s’embraze, et je croy que le monde
Ne renaist au printemps que pour mourir d’amour.