Œuvres complètes de Frédéric Ozanam, 3e édition/Volume 10/047

Lecoffre (Œuvres complètes volume 10, 1873p. 253-267).

XLVII
À M.L...
Pierre-Bénite , près Lyon, 5 octobre 1837.

Mon cher ami,

Puisque vous le voulez, je vais vous tenir au courant de mon existence depuis l’époque où je vous ai quitté. Vous n’ignorez pas ce qu’il y a de durable dans certaines douleurs. Quand viennent à se replier les ailes sous lesquelles nous avons vécu si longtemps, que l’ombre à laquelle s’abritait notre tête nous manque tout à coup, et que seuls nous portons le poids de la chaleur, est-il étonnant que le chagrin soit désormais de tous les jours ? Ce vide immense que fait dans l’âme de tous les hommes l’absence de Dieu, s’agrandit pour nous de l’absence d’un père ou d’une mère ; et je ne doute pas, mon citer ami, que ce ne soit là l’une des causes de ce deuil intérieur que nous portons tous deux. La santé de ma mère, qui est menacée de perdre lentement la vue, est aussi pour moi une grande affliction. J’ai eu d’autres tribulations de famille, qu’il sortit trop long de vous énumérer. Toute l’administration de notre petite fortune pèse désormais sur moi, et mon inexpérience m’appesantit encore le fardeau. Excepté des querelles entre frères, nous avons eu tous les ennuis d’une succession où il y a un mineur. Indépendamment de ces soucis communs à toute la famille, j’ai ceux de ma profession. J’ai plaidé cette année environ douze fois ; trois fois seulement au civil où j’ai gagné toujours, et notamment dans une question d’opposition à mariage et d’interdiction qui avait été agitée avec beaucoup d’opiniâtreté de part et d’autre. Les émotions de la plaidoirie ne sont point pour moi sans charme, mais les émoluments ne rentrent qu’avec difficulté, et les rapports avec les gens d’affaires sont si pénibles, si humiliants, si injustes, que je ne puis m’y plier. La justice est le dernier asile moral, le dernier sanctuaire de la société présente la voir entourée d’immondices, c’est pour moi une cause d’indignation à chaque instant renouvelée. Ce genre de vie m’irrite trop, je reviens presque toujours du tribunal profondément ulcéré ; je ne puis pas plus me résigner à voir le mal qu’à le souffrir.

Cependant je suis loin de vouloir abandonner une profession dont les circonstances actuelles me font plus que jamais une nécessité; après les vacances, je ferai une leçon de droit à trois jeune gens dont j’espère voir les écus et qui se trouvent trop grands seigneurs pour s’aller asseoir sur les bancs de l’école.

La ne se borne point l’horizon de mon avenir ; mais, s’il est plus large, il est passablement orageux. Le conseil royal de l’instruction publique ayant renvoyé la demande[1] au ministre du commerce, ce dernier est disposé à encourager pécuniairement l’institution de la chaire, si la chambre de commerce et le conseil municipal en veulent faire les principaux frais, et maintenant se discutent les quotités pour lesquelles la chambre, le conseil et le ministère contribueront. L’institution et la dotation une fois décidées, il s’agira de la nomination. Alors je me présenterai avecl’entourage de ceux qui me veulent du bien, et il faudrait une chance singulièrement malheureuse pour me faire échouer. Quand ces négociations n’auraient pas d’autres effets elles auraient toujours celui de m’avoir prouvé l’affection de tous mes amis car les vœux des uns ne m’ont pas plus manqué que les efforts des autres.

Au reste, en tout ceci, je me tiens passif. J’éprouve une sorte de respect religieux, peut-être superstitieux, pour l’incertitude actuelle de ma destinée. Je m’en suis remis aux soins, de la Providence, je crains d’y mettre la main. Il me semble que le succès heureux ou malheureux de cette at-. faire décidera si je demeurerai dans le monde ou si j’en sortirai quand les événements me rendront libre. Vous apercevez là quelle est la témérité de mes rêveries, et sur quel terrain sacré elles osent se porter. Mais, en vérité, j’envie le sort de ceux qui se dévouent entièrement à Dieu et à l’humanité. Et d’un autre côté, cette question de mariage se représente souvent à mon esprit ; jamais elle n’en sort sans y laisser d’incroyables répugnances. Je suis plus faible que beaucoup d’autres, et les égarements de mon imagination auraient pu entraîner bien loin mon cœur. Et toutefois je sens qu’il y a aussi une virginité virile qui n’est pas sans honneur et sans charmes, et dans l’union conjugale il me semble qu’il y ait une sorte d’abdication. Il peut se faire qu’il y ait là-dedans quelque injuste mépris pour les femmes. Cependant la sainte Vierge et ma mère et quelques autres me font pardonner bien des choses à ces filles d’Eve. Mais je déclare qu’en général je ne les comprends pas. Leur sensibilité est quelquefois admirable, mais leur intelligence est d’une légèreté et d’une inconséquence désespérantes. Avez-vous jamais vu conversation plus capricieusement interrompue, moins suivie que la leur ? Et puis s’engager à une société sans réserve, sans fin, avec une créature humaine, mortelle, infirme, misérable, si parfaite qu’elle soit C’est surtout cette perpétuité de l’engagement qui est pour moi une chose pleine de terreur, et c’est pourquoi je ne puis. m’empêcher de verser des larmes quand j’assiste à un mariage, comme lorsque je me trouve a une ordination ou à une prise d’habit. Je ne conçois pas la gaieté que l’on a coutume de rencontrer dans les noces.

Vous voyez que la vie ne m’apparaît pis semée de roses, et, si votre ciel est sombre, le mien ne l’est guère moins. Je vous dirai, pour ne vous rien taire, que des images encore plus noires s’y montrent quelquefois. Il y a un peu plus d’une semaine que la méditation prolongée de mes misères intérieures et, extérieures m’avait si fort bouleversé l’esprit, que j’étais arrivé à une impossibilité absolue de penser et d’agir. J’avais la tête en feu, tournée en tous sens par des idées désolantes, et la plus désolante de toutes était peut-être l’idée même de mon état actuel. L’excès du mal me fit recourir au médecin, au médecin veux-je dire qui a le secret, des infirmités morales et qui a le dépôt du baume de la grâce divine. Or, après que j’eus exposé avec une énergie qui en ces occasions m’est peu commune, mes tristesses et les sujets de mes tristesses a l’homme charitable que j’appelle mon père, que pensez -vous qu’il me réondit ? Il me répondit par ces mots de l’Apôtre : Gaudete in Domino semper . N’est-ce pas là pourtant une étrange parole ? Voilà un pauvre homme qui vient d’avoir le plus grand des malheurs dans l’ordre des choses spirituelles, celui d’offenser Dieu le plus grand des malheurs dans l’ordre des choses de la nature, celui de devenir orphelin ; il a une mère âgée et malade dont il épie tous-les mouvements, tous les regards, tous les traits chaque jour, pour savoir combien de temps encore il la conservera ; il se voit détaché par.l’absence ou par la mort de plusieurs amis auxquels il était tendrement attaché ; et d’autres séparations encore plus douloureuses le menacent. Il est de plus dans toutes les angoisses d’une destinée indécise, accablé de sollicitudes et d’affaires dont les plus heureuses ne laissent pas de le froisser ; s’il se replie sur lui-même pour fuir les spectacles affligeants du dehors, il se trouve rempli de faiblesses, d’imperfections, de défauts et les humiliations et les souffrances secrètes qu’il se cause a lui-même ne sont pas les moins pénibles de toutes. Et l’on vient lui dire, non point de se résigner, non de se consoler, mais de se réjouir  : Gaudete semper ! Il faut bien toute l’audace, toute la pieuse insolence du christianisme, pour parler de la sorte. Et cependant le christianisme a raison.

La tristesse a ses dangers :elle se confond souvent avec la paresse, et même elle occupe la place de cette dernière dans les anciennes énumérations des péchés capitaux. J’ai sous les yeux un passage de saint Grégoire le Grand qui s’en exprime en des termes bons à connaître et à retenir « Initium omnis peccati superbia. Primae autem ejus soboles, septem nimirum principalia vitia, ex hâc virulentâ radice proferuntur : scilicet, inanis gloria, invidia, ira, tristia, avaritia, ventris ingluvies, luxuria... De tristiâ, rancor, malitia, pusillanimitas, desesperatio, torpor circa praecepta, vagatio mentis circa illicita nascitur. »[2] Ne sont-ce pas bien là les effets, et la cause n’est-elle pas aussi heureusement indiquée ? Il y a, selon moi, deux sortes d’orgueil l’un plus grossier et auquel on échappe aisément c’est le contentement de soi même; l’autre, plus subtil, plus facile à se glisser inaperçu, plus raisonnable, se cache dans le déplaisir qu’on a de ses propres misères, déplaisir qui, s’il ne se tourne pas en contrition, se tourne en dépit ; nous sommes désolés de ne point pouvoir nous reposer en nous-mêmes, notre conscience est un témoin à charge que nous entendons mal gré nous, nous enrageons d’être si peu de chose, parce que nous avons hérité du premier sentiment coupable du premier père, et que nous voudrions être des dieux. Dans cet état, nous nous reprochons surtout les imperfections qui dépendent le moins de notre volonté ; nous aimons mieux nous désespérer que de nous condamner. Nous nous en prendrions volontiers au Créateur de ne nous avoir pas plus avantageusement doués ; nous sommes presque jaloux des facultés et des vertus d’autrui. Ainsi l’amour s’affaiblit, et l’égoïsme se cache sous cette trompeuse austérité de nos regrets nous ne nous déplaisons si fort que parce que nous nous aimons trop. Et en effet remarquez combien on se complaît dans la mélancolie premièrement, parce que c’est une manière de s’occuper de soi secondement, parce qu’à défaut de mérites que l’on voudrait trouver en soi pour les admirer, on est heureux d’y montrer du moins le chagrin de ne les pas avoir. C’est un sentiment d’apparence honorable, c’est une sorte de justice, c’est presque une vertu. Et puis il est plus commode de rêver que d’agir les larmes nous coûtent moins que la sueur ; et ce sont nos sueurs que la sentence inexorable nous demande. Ce peut donc être le commencement de la sagesse de faire rentrer l’homme en lui-même, et en effet la sagesse antique et païenne avait connu ce précepte mais, si l’on ne veut pas quel homme ainsi rentré en soi y meure de honte et de découragement, il faut faire descendre dans la prison un rayon d’en haut. Il faut quelque chose qui ne soit pas humain, qui vienne cependant visiter l’homme dans la solitude de son cœur, et qui t’en fasse sortir pour entrer en action ce quelque chose, c’est la charité ; c’est elle seule qui change le remords en pénitence, qui féconde la douleur et lui fait germer de généreuses résolutions ; c’est elle qui fait la confiance, et par la confiance, le courage ; car elle fait disparaître cette vue de nous-même qui nous confond. devant la vue de Dieu, dont elle nous investit, dans lequel elle nous fait sentir, être et mouvoir «  in ipso moventur et sumus; » qui nous éclaire e de sa lumière et nous fortifie de sa force. Dans ces hautes régions, tout change d’aspect, et, contemplés dans l’économie des volontés divines, les plus funestes événements s’expliquent, se justifient, et laissent voir en eux un signe consolateur. Ainsi ces maux du dedans et du dehors dont nous souffrions naguère n’affectent plus désormais que notre sensibilité, le bas étage de notre âme ; sa partie la plus haute s’élève au-dessus ; des préoccupations meilleures y résident ; une joie sérieuse, mais véritable, l’environne ; et le prodige est accompli, elle précepte de l’Apôtre s’est réalisé : Gaudete semper, parce que c’est Dieu même qui est la cause de cette joie inconnue à la nature : Gaudete in Domino. Peut-être, mon cher ami, cela tient-il beaucoup du sermon. Et cependant quel emploi plus digne de l’amitié que celui de chercher ensemble le remède à des maladies qu’on pense avoir communes ? Je crois donc qu’il y a trois sortes de genres de vie entre lesquels il faut opter la vie externe, qui se perd dans les jouissances matérielles, et qui est celle des païens et de la classe infime de l’ humanité : Epicuri de grege porci; la vie interne et réfléchie, qui se concentre dans la méditation des infirmités et des besoins de l’âme, mais qui est stérile et nulle si l’on s’y arrête comme les philosophes de l’antiquité et plusieurs esprits débiles de nos jours ; la vie supérieure et chrétienne, qui nous tire de nous-même pour nous conduire à Dieu, où nous trouvons désormais le point de vue de toutes nos pensées et le point d’appui de toutes nos œuvres.

Maintenant, s’il fallait vous en croire, on devrait vous ranger avec moi dans la seconde catégorie, dont il est facile de déchoir dans la première, si l’on ne s’élève pas à la troisième. Aidons-nous donc, mon cher ami, de conseils et d’exemples tâchons que la confiance en la grâce égale notre défiance de la nature, et cela non-seulement dans l’ordre des vertus religieuses, mais même dans nos occupations temporelles. Faisons nous forts, car la maladie de ce siècle est la faiblesse. Songeons que nous avons déjà vécu plus du tiers de notre existence probable, que nous avons vécu par le bienfait des autres, et qu’il faut vivre le reste pour le bien des autres. Faisons ce bien tel qu’il s’offre, sans reculer jamais par une fausse humilité.

Et, vous particulièrement, mon cher ami, ne trompez pas nos espérances. Vous savez combien nous sommes à qui vous en avez donné. Votre main a été faite heureuse à traduire les pensées de votre esprit, facile à s’ouvrir pour les misères que comprend votre cœur. Sans abandonner votre profession vous ferez de bons écrits et de bonnes œuvres. Vous cultiverez cette science d’économie, pour laquelle il vous a été donné une aptitude spéciale plus tard peut-être vous serez appelé à en réaliser les théories régénérées, votre bienfaisance particulière sera chargée de représenter et de diriger la bienfaisance publique. Préparez-vous à l’une ou l’autre de ces missions.

Notre petite Société de Saint-Vincent de Paul est devenue assez considérable pour être regardée comme un fait providentiel, et ce n’est pas sans quelque raison que vous y occupez une place qui a de l’importance. Ne vous y trompez pas, secrétaire général, vous êtes, après M. Bailly, l’âme de la Société. C’est de vous que dépend l’union des diverses conférences, et de l’union la vigueur et la durée. Voyez donc que de grands devoirs vous sont imposés, et l’activité est le premier de tous.

Soyez souvent présent aux assemblées particulières voyez de temps à autre les présidents tenez la main aux réunions du conseil de direction ; stimulez quelquefois le calme trop grand du président général ; ne négligez pas la correspondance avec les conférences de province. Si vous m’en croyez, lorsqu’une conférence a manqué d’écrire à l’époque fixée, vous lui écrirez vous-même un peu avant l’époque suivante pour l’engager à être plus fidèle au rendez-vous : Ne laissez pas non plus attendre trop longtemps les circulaires. Celle que vous m’adressâtes il y a deux mois était fort bien et répondait à un besoin urgent ; la visite des familles n’est point si facile qu’on se l’imagine ; les instructions à ce sujet sont d’une extrême utilité’, il serait bon d’y revenir. Vous aurez lu dans l’Université catholique quelques lignes de ce pauvre M. de la Morvonnais, qui me semble opposer avec beaucoup d’avantage le système des secours à domicile celui des dépôts de mendicité. Peut-être en conviendra-t-on un jour, et une meilleure organisation des bureaux de bienfaisance résoudra la question si agitée des formes que doit prendre la charité publique. Méditez ces points, mais ne me demandez pas de lumières ; car, pour mon compte, j’aperçois bien les inconvénients, mais fort peu les ressources. Entre la prudence dans les matières religieuses et la pusillanimité, entre la réserve extrême et l’extrême familiarité, il y a un milieu difficile à tenir.

Nous avons ici des conférences qui ont admirablement réussi à obtenir dans leurs familles un empire salutaire ; d’autres qui ont été victimes de leur excessive bonté. Quelques exhortations de votre part leur seront profitables ce qui vient de Paris jouit d’une grande autorité : Major a longinquo reverentia. Je n’approuve pas moins votre intention de nous entretenir dans une prochaine lettre, non point précisément du sermon de charité, qui est une question toute parisienne, mais de l’esprit extérieur de la société, de l’absence du secret, et de la nécessité de rester obscur. Il serait bon de poser d’abord ce principe que l’humilité est obligatoire pour les associations comme pour les individus, et l’appuyer, par l’exemple de saint Vincent de Paul ; qui réprimanda sévèrement un prêtre de la Mission pour avoir nommé la Compagnie : Notre sainte Compagnie. Servi inutiles sumus, tel est le témoignage que doivent se rendre ceux qui s’unissent pour servir Dieu et les hommes. Il faudrait ensuite insister sur les caractères de l’humilité et montrer comme elle doit exclure cet orgueil collectif qui se cache souvent sous le nom d’amour de corps, et ces manifestations imprudentes à l’égard des étrangers sous prétexte d’édification et de prosélytisme. D’une autre part, on remarquerait que le secret n’est point la forme nécessaire de l’humilité véritable, que souvent même il lui est contraire, car on ne tait guère que ce que l’on croit important, et l’on se dédommage entre soi de l’admiration que l’on ne peut pas rechercher au dehors.

Ainsi : ne point se faire voir, mais se laisser voir, telle pourrait être notre formule, et c’est a peu près celle qu’on rencontre parmi les maximes d’un grand apôtre de la charité, saint François de Sales. Nous avons eu lieu ici surtout d’appliquer et d’apprécier cette doctrine, entourés que nous étions de deux sortes d’écueils  ! D’une part, la rivalité de quelques autres sociétés pieuses, et, de l’autre, le zèle un peu expansif de quelques associés qui allaient répandre partout les louanges de notre œuvre naissante. L’exagération de leurs rapports nous rendait suspects aux uns et ridicules aux yeux des autres. On nous prophétisait que la publicité serait notre mort mais, grâce à Dieu, les prophètes de malheur ont menti, nous nous sommes faits petits, nous avons fait pitié, on nous a laissé vivre : notre nombre a grandi et aussi nos aumônes ; un peu de bien moral s’est fait par notre entremise et nous a distingués des associations purement philanthropiques. Je vous parlerai, dans une lettre que j’adresserai à M. Bailly pour le conseil de direction, d’une œuvre que nous avons entreprise sans préjudice de la visite des familles, et qu’il serait désirable de voir s’établir partout où existent des conférences. Il s’agit de la propagation de l’instruction chrétienne parmi les soldats des garnisons. Nous avons monté ici une bibliothèque et une école de lecture, d’écriture et de calcul pour les militaires, et déjà les résultats sont consolants. Nous avons plusieurs jeunes amis à vous envoyer après les vacances, passées.

Je ne finirais pas si je voulais nommer tous ceux qui vous aiment. Mon frère aîné veut être inscrit des premiers, et Charles veut aussi une place sur la liste. Pour ma mère, elle me charge de vous dire qu’elle compte sur votre retour à Lyon et qu’elle veut vous trouver femme. Et moi, leur interprète à tous, veuillez me croire, quand je vous parle pour mon compte et que je me nomme en vous embrassant, votre ami tendrement dévoué.



  1. Demande faite par la ville de Lyon pour la fondation d’une chaire de droit commercial.
  2. « L'orgueil est le commencement de tout péché. De cette source empoisonnée sortent les sept vices capitaux, ces premiers nés de l'orgueil, à savoir : la vaine gloire, l'envie, la colère, la tristesse, l'avarice, la gourmandise, la luxure... De la tristesse naissent l'aigreur, la malice, la pusillanimité, le désespoir, la négligence dans l'acccomplissement des préceptes, les complaisances de l'imagination autour de choses illicites. »