Ô doux parler, dont l’apast doucereux

Ô doux parler, dont l’apast doucereux
Les Amours, Texte établi par Hugues VaganayGarnier1 (p. 66).

LIIII

Ô doux parler, dont l’apast doucereux
Nourrit tousjours la faim de ma mémÔire :
Ô front, d’Amour le Trofée et la gloire,
Ô dÔux sÔuris, Ô baisers savoureux :
Ô cheveux d’or, Ô coutaux plantureux
De liz, d’oeillets, de porfyre, et d’ivoyre :
Ô feux jumeaux, dont le ciel me fit boire
À si longs traits le venin amoureux :
Ô vermeillons, Ô perlettes encloses,
Ô diamans, Ô liz pourprez de roses,
Ô chant qui peut émouvoir un Lion,
Et dont l’accent nos âmes vient espoindre :
Ô corps parfait, de tes beautez la moindre
Mérite seule un siège d’Ilion.