Librairie de L. Hachette et Cie (p. 268-269).

C

LE FIGUIER MAUDIT.
LES VENDEURS CHASSÉS DU TEMPLE.



Le lendemain, lorsqu’ils sortaient de Béthanie, Notre-Seigneur eut faim, car étant vraiment homme, il avait voulu se soumettre à toutes les nécessités de la nature humaine. Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il s’avança pour voir s’il y trouverait quelque fruit ; et s’en étant approché, il n’en vit pas, car ce n’était pas la saison des figues.

Adressant la parole au figuier, Notre-Seigneur lui dit :

« Que jamais il ne naisse de toi aucun fruit. »

Jacques. Mais ce n’était pas la faute du figuier, puisque ce n’était pas la saison des figues !

Grand’mère. Non ; mais les figuiers ont à la fois des feuilles et des fruits, de sorte que cet arbre ayant des feuilles malgré que ce ne fût pas la saison, on devait croire qu’il avait aussi des figues ; c’était donc un figuier trompeur, et Notre-Seigneur, en le maudissant, a voulu nous faire comprendre combien était coupable l’hypocrite qui fait croire à des vertus qu’il n’a pas.

Quand ils furent à Jérusalem, Jésus entra dans le Temple et il y trouva, comme nous l’avons déjà vu une fois, des vendeurs d’animaux et des changeurs d’or et d’argent établis dans la partie du Temple où ils ne devaient pas entrer. Il chassa avec une sainte indignation leurs animaux, renversa leurs tables et leurs sièges, et il leur disait :

« N’est-il pas écrit : Ma maison est une maison de prières et vous en faites une caverne de voleurs ! »

Jacques. Et si ces hommes s’étaient mis en colère ? S’ils avaient résisté ?

Grand’mère. Notre-Seigneur avait la puissance de sa Sainteté et de sa Divinité ; et quand il le voulait, personne ne pouvait y résister. Et puis les voleurs sont toujours lâches.

Le soir étant arrivé, il sortit de la ville.