À un poète (Monavon)
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À UN POÈTE
Lorsqu’on m’offre un vieux vin, noble sang de la vigne,
Quel que soit le calice où coule la liqueur,
— Grès ou cristal, — je bois ce bon vin, toujours digne
De mon gosier de franc buveur.
Mais lorsque m’est offert le nectar de l’Idée,
Je ne le puis goûter qu’en un vase charmant :
Buveur ivre du beau, je veux le diamant
Pour qu’au gré de ma soif la coupe soit vidée.
Aussi lorsque ta main, poète ! m’a versé,
Dans la coupe du rhythme, un flot de poésie,
J’ai vu briller dans l’or cette liqueur choisie
Et je l’ai savourée en buveur empressé.
Gabriel Monavon.