À l’ombre de mes dieux/Ton visage

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À l’ombre de mes dieuxLibrairie Garnier frères (p. 17).
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TON VISAGE


 
Ainsi que l’arc-en-ciel, salutaire présage,
Vient rendre un souffle libre à l’espace opprimé,
Sur mes ans ténébreux, en proie au noir orage,
Opère ainsi la paix de ton visage aimé.

Le palais ressuscite au fond du paysage,
Le bassin mort retrouve un murmure animé,
Le chant du rossignol revit dans ton langage
Et des lilas d’Avril ton souffle est parfumé.

La volupté des nuits chaudes et langoureuses
Dort captive aux réseaux de tes boucles soyeuses ;
À ton épaule glisse un pli de vêtement,

Ta gorge en jaillit nue avec un feu d’aurore,
Un frisson s’en engendre et dit que vient d’éclore
À la mer une perle, un astre au firmament.