Œuvres poétiques de Chénier (Moland, 1889)/Tiré de Moschus

Œuvres poétiques, Texte établi par Louis MolandGarnierVolume 1 (p. 94).

XXXII[1]


TIRÉ DE MOSCHUS


Nouveau cultivateur, armé d’un aiguillon,
L’Amour guide le soc et trace le sillon ;
Il presse sous le joug les taureaux qu’il enchaîne.
Son bras porte le grain qu’il sème dans la plaine.
Levant le front, il crie au monarque des dieux :
« Toi, mûris mes moissons, de peur que loin des cieux
Au joug d’Europe encor ma vengeance puissante
Ne te fasse courber ta tête mugissante. »

  1. Edition 1819.