Édition de la Phalange (p. 14-15).

V

Insane

Je te croyais loin, — et tout près de ma tristesse,
Tu cueillais des iris violets
Dans l’étroit jardin aux verdures veloutées
Qu’une promesse de beau soir caresse.

Les fleurs montent comme des étoiles
Dans le doux ciel vert
Qu’elles sèment de mauves et roses lumières,
Et je comprends que c’est toi,

La fée blonde, qui appelles les astres
Si longs à fleurir,
Dans la haute prairie diaphane, si vaste
Que tout mon rêve y peut tenir.


La fée blonde, qui appelles les terres
Et les soleils, fleurs et lettres de l’Infini,
Afin qu’un dément, pour une heure ton ami,
Puisse lire quelques signes des Grands Mystères.