Vénus dans le cloître ou la Religieuse en chemise, éd. 1920/00-1

Texte établi par B. V. (Bagneux de Villeneuve, alias Raoul Vèze), Bibliothèque des curieux (p. 1-2).
Introduction

INTRODUCTION



L’édition originale de l’opuscule que nous réimprimons portait le titre suivant : Vénus dans le cloître, ou la religieuse en chemise, entretiens curieux, par l’abbé du Prat. Elle figurait dans la bibliothèque du marquis de Paulmy. C’est un in-12 avec figures, ne portant d’indication ni de lieu ni de date. Les bibliographes lui attribuent tous la date de 1682, à cause sans doute des réimpressions portant la mention de Cologne 1685, 1686, 1692, 1696, 1702, 1719.

Il est toutefois permis de se demander si vraiment cette fantaisie a pu être écrite avant la fin de 1700, puisque, au sixième entretien. Séraphique dit à Virginie : «… voyant aujourd’hui la berne que l’on donne en France à Clément XI. » Ce pape, en effet, fut élu le 23 novembre 1700 et mourut le 19 mars 1721. Il est possible, d’ailleurs, que ce sixième entretien, dont les personnages ne sont plus les mêmes que ceux des précédents dialogues, ait été ajouté après coup. Il serait nécessaire, pour en décider, de voir l’une de ces éditions. Celle qui figure dans les collections de la Bibliothèque nationale (Enfer, 674) porte l’indication : A Dusseldorp, chez H. V. Roosen, commis des postes, MDCCXLVI.

Au demeurant, et sans poser la question que nous effleurons, les auteurs de l’icono-bio-bibliographie « l’Enfer de la Bibliothèque nationale » (Nouvelle édition à la Bibliothèque des Curieux, 1919) sont d’avis que la première édition de cet ouvrage parut en 1719. Cette édition était suivie de l’Adamiste ou le Jésuite insensible, « qui est l’exposé des pratiques d’un jésuite, le père Roche, lequel avait entrepris d’amener peu à peu les pénitentes d’un couvent de Reims à se mettre nues devant lui ».

Un certain nombre de réimpressions ont été faites de ces entretiens, souvent agrémentées (ou enlaidies) de figures libres. La nomenclature en serait sans intérêt.

L’auteur, d’après Barbier, serait Chavigny ou l’abbé Barrin ; ce dernier aurait usé couramment du pseudonyme d’abbé du Prat. L’abbé Lenglet Dufresnoy lui-même en a publié une réimpression en 1731. Il n’est pas excessif de dire que ces auteurs ou éditeurs faisaient leur possible pour mériter l’épithète d’abbés galants.

B. V.