Union ouvrière/La Marseillaise de l’atelier, mise en musique par M. A. Thys

Flora Tristan

Union ouvrière (1843)

1844 (p. 124-128).

Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition) (page 167 crop)

[partition à transcrire]

Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition) (page 168 crop)

[partition à transcrire]

La Marseillaise de l’Atelier.

AUX OUVRIERS.

Rameaux du chêne populaire,
Pour croître unissons nos efforts :
Sous l’ouragan de la misère
Soyons unis pour être forts.
La plus noble tête
Fléchit bientôt sous un ciel en courroux ;

Pour nous lever en bravant la tempête, Unissons-nous, unissons-nous !

$\left.{\begin{matrix}\\\\\end{matrix}}\right\}$

(Bis.)

Sans une tête intelligente
Tout grand corps périrait sans voix :
Qu’un homme à la voix éloquente
Vienne donc réclamer nos droits !
À l’orgueil qui gronde
Il répondra sans ployer les genoux :

Pour enfanter le député du monde, Unissons-nous, unissons-nous !

$\left.{\begin{matrix}\\\\\end{matrix}}\right\}$

(Bis.)

D’autres ont de l’or en partage,
Des noms, des blasons, des contrats :
Le travail est notre héritage,
Et nos titres ce sont nos bras.
Tous ont droit de vivre :
Car la nature offre la vie à tous :

Mais pour qu’enfin le travail nous délivre, Unissons-nous, unissons-nous !

$\left.{\begin{matrix}\\\\\end{matrix}}\right\}$

(Bis.)

Au monde entier faisons l’aumône :
L’amour est pour nous un trésor.
Et sans ébranler aucun trône,
De nos liards faisons de l’or.
Chacun notre pierre,
Et le palais s’agrandira pour tous,

Dotons d’espoir la famille ouvrière, Unissons-nous, unissons-nous !

$\left.{\begin{matrix}\\\\\end{matrix}}\right\}$

(Bis.)

Vous, qu’outrage une ardeur brutale,
Vos droits régneront à leur tour,
Nous rendrons votre part égale,
À nos cœurs vous rendrez l’amour,
Votre choix est libre,
Femmes, nos sœurs, votre cœur est à vous.

Fondons l’hymen sur un juste équilibre, Unissons-nous, unissons-nous !

$\left.{\begin{matrix}\\\\\end{matrix}}\right\}$

(Bis.)

Ainsi parle une voix nouvelle,
À qui nos cœurs se sont ouverts :
Et l’humanité qu’elle appelle
S’éveille et rougit de ses fers.
Mais rejetons le glaive…
La paix renaît, le ciel devient plus doux…

Pour saluer le grand jour qui se lève, Unissons-nous, unissons-nous !

$\left.{\begin{matrix}\\\\\end{matrix}}\right\}$

(Bis.)

GALLINOVE, peintre.