VIII

LA MER ET LES MARINS DU CORNOUAILLES.


Dangers des côtes du Cornouailles. — Les phares. — Eddystone. — Les bateaux-phares. — Les life-boats. — Les brumes de la Manche. — Tout est bien qui finit bien. — Une tempête au cap Land’s end. — Le pêcheur et le marin du Cornouailles. — Parallèle avec le mineur. — La reine Zénobie et son page. — Trésors cachés.

Le voyage que nous venons d’accomplir sur les côtes du Cornouailles d’ordinaire si inhospitalières, si fécondes en naufrages, n’a été marqué par aucun accident. Hannon, dans son fameux périple autour de l’Afrique, voyageant comme nous à petites journées, s’arrêtant à tous les ports, à toutes les criques, laissant tomber la voile et les rames chaque soir, ainsi que tous les marins de son temps, qui n’étaient que des petits caboteurs, Hannon eût envié un voyage aussi calme, aussi doux que le nôtre.

Mais que les côtes du Cornouailles sont loin de pouvoir être parcourues avec autant de tranquillité ! C’est sur ces points que viennent s’abattre toutes les fureurs de l’Océan, toutes les tempêtes, tous les vents du large. Les rivages, toujours chargés de brumes, semés d’écueils, offrent au navigateur mille dangers. Aussi que de précautions ont prises les Anglais pour guider le marin, pour le mettre à l’abri, pour le sauver s’il est possible de tout péril ! Partout on rencontre des phares, dont les lumières signalent de loin l’approche des côtes, et qui, soit par l’éclat et le mouvement des feux, soit par les oscillations de la flamme elle-même, indiquent au navigateur le point précis où il se trouve.

Je ne veux pas faire ici l’historique ni la description des phares de l’Angleterre, cependant il en est un que je ne puis passer sous silence, que nous avons déjà salué en visitant Plymouth, et sur lequel il faut bien entrer enfin dans quelques détails. De même que le viaduc de Saltash annonce au voyageur qui arrive par terre le pays de Cornouailles, ainsi le phare d’Eddystone, établi en mer presque en face de Plymouth, indique au navigateur qu’il va passer des eaux qui baignent les rivages du comté de Devon dans celles qui s’étendent le long des côtes du Cornouailles.

Vue de Plymouth. — Dessin de Durand-Brager.

Une ligne de rochers à fleur d’eau existe à douze milles de la côte d’Angleterre, entre le cap Start à l’est et le cap Lizard à l’ouest. Elle se profile sur une longueur de six cents pieds par le travers de la Manche, et arrête subitement les eaux qui viennent de l’Atlantique. Celles-ci forment autour de ce vaste écueil comme une espèce de remous, de tourbillon, eddy, ce qui a fait donner à ces brisants le nom d’Eddystone, ou les rocs du remous, sous lequel les marins les ont désignés de tout temps.

Sur l’un de ces écueils qui, à marée basse, élève un peu la tête au-dessus des eaux, un certain Henri Winstanley, homme doué d’un véritable génie pour les constructions mécaniques, essaya en 1696 d’établir un phare de bois. Il arriva à ses fins, et le phare avait cent pieds de haut ; il était muni d’un toit et d’une galerie à jour. Une tempête le détruisit de fond en comble en 1703, emportant du même coup l’édifice et le constructeur, occupé à des réparations, d’autres disent désireux d’éprouver son œuvre.

En 1706, un marchand de soie de Londres, John Budyerd, fit construire un nouveau phare plus solide, toujours en bois, mais porté sur des fondations de granit. C’était l’époque des guerres de Louis XIV avec l’Angleterre. Un corsaire français fit une descente à Eddystone et emmena prisonniers les ouvriers qui bâtissaient le phare. Le grand roi les fit délivrer, et fit mettre aux fers à leur place ceux qui les avaient pris, disant qu’il était en guerre avec l’Angleterre, mais non avec le genre humain. Il combla les ouvriers anglais de présents, et les renvoya dans leur patrie, ajoutant qu’ils rendaient un égal service à toutes les nations dont les navires traversaient la Manche.

Le phare, bâti aux frais de Rudyerd, brûla en 1755. Les gardiens épouvantés se réfugièrent dans une anfractuosité de la roche, où ils furent retrouvés cinq jours après quand l’incendie se fut éteint. Un des gardiens, du nom de Henry Hall, âgé de quatre-vingt-quatorze ans, traversant la flamme au moment du sinistre, avait senti du plomb fondu, coulant d’une gouttière embrasée, lui entrer dans la bouche. Il souffrit des douleurs atroces pendant douze jours, et les médecins, qui avaient refusé de croire à ses assertions, trouvèrent dans son estomac plus de sept onces de plomb fondu.

Eddystone ne pouvait rester sans phare et en 1757, le gouvernement anglais donna l’ordre au célèbre ingénieur Smeaton de rebâtir l’édifice deux fois disparu. En moins de deux ans, une tour ronde en pierre s’éleva pour durer jusqu’à aujourd’hui, et peut-être encore des siècles au-dessus des eaux courroucées. Smeaton a pris soin de nous laisser lui-même une description aussi clairement que modestement écrite de son beau travail. Le phare a quatre-vingt-six pieds de haut, vingt-sept pieds de diamètre à la base, et dix-neuf pieds au sommet. Je donne les chiffres en nombres ronds.

Les gardiens sont au nombre de trois ; jadis ils n’étaient que deux, mais un jour l’un des gardiens mourut, et le survivant dut, pendant plusieurs jours, rester auprès du cadavre de son compagnon, qu’il n’osa pas jeter à la mer de crainte d’être accusé d’homicide. Le mauvais temps empêchait d’ailleurs toute communication avec le rivage.

Chaque gardien reçoit de trois à cinq livres sterling par mois, plus les vivres. Inutile de dire que l’on n’engage pour ce rude et difficile métier que les hommes du caractère le plus sûr et le plus éprouvé. À tour de rôle ils prennent un peu de vacance, les jours de fête, et alors un suppléant remplace le gardien momentanément absent. Il paraît que lorsque la lame déferle contre les brisants, dans ces jours de violentes tempêtes si communes dans la Manche, le phare tremble sur ses fondations, un bruit formidable, sinistre, se fait entendre ; on dirait que tout va s’engloutir ; mais les gardiens s’habituent peu à peu à ce terrible concert des eaux et du vent : on se fait à tout en ce monde.

Sur une des pierres servant de base à la lanterne qui surmonte le phare entourée d’une balustrade en fer, sont écrits ces seuls mots, éloquents dans leur simplicité même : 24 aug. (août) 1759, Laus Deo (gloire à Dieu !) Autour de la corniche supérieure se déroule en anglais ce magnifique verset du psalmiste :

« Si le Seigneur n’avait pas bâti la maison, en vain auraient travaillé ceux qui l’ont bâtie. » (Psaume CXXVII.)

Il y a sur les côtes de l’Angleterre plus d’un magnifique phare dans le genre de celui d’Eddystone, et les exemples seraient faciles à multiplier, si l’on voulait citer des noms ; mais ce n’est point ici le cas.

Tous ces phares fixes du reste ne suffisent pas aux Anglais. Ils ont aussi les phares flottants ou bateaux phares, light-boats, qui dénoncent au marin certains écueils entièrement cachés. Sur ces navires ancrés en pleine mer, peints d’une couleur rouge sombre qui aide à les reconnaître, munis d’un seul mât auquel est attachée la lanterne, vivent solitaires, ignorés, et restant souvent tout un mois sans aucune communication avec la terre, de braves et fidèles gardiens. Perdus ainsi sur les eaux, loin de la vue de tout rivage, ils sont soumis à toutes les intempéries de l’atmosphère sans pouvoir même songer à y échapper.

Le vent souffle, la mer mugit, le navire craque, se soulève sur ses ancres, gardien tu ne peux fuir, allume tes feux, et l’œil au guet, l’oreille tendue, écoute si quelque bruit sinistre, si le cri d’alarme d’un navire en détresse n’arrive point jusqu’à toi.

Je me souviens d’avoir rencontré par un temps assez gros un de ces light-boats dans la Manche. Nous avions quitté le port de Cowes dans l’île de Wight et nous traversions le canal dans toute sa longueur pour gagner l’Océan. Le temps, beau le matin, s’était tout à coup rembruni sur le soir, comme il arrive souvent dans ces parages.

La mer venant du large déferlait avec force contre les membrures de notre navire. On aurait dit que chaque coup de piston de la machine n’avait pour effet que de laisser le steamer en place.

Nombre des passagers, vaincus par le tangage, étaient allés demander à leurs cabines un peu de repos et s’étendre horizontalement sur leurs couchettes.

J’essayai de résister et de dire un dernier adieu à cette terre d’Europe que j’allais quitter peut-être pour bien longtemps. Tout à coup j’aperçois sur les eaux un navire démâté, ballotté par la vague. Deux hommes à bord nous font des signaux. — Quest-ce donc ? un navire en détresse ? Point du tout, c’est le light-boat vigilant qui nous dit adieu au passage. Marin, tu peux aller tranquille, le bateau-phare fait son devoir.

Il est peu de côtes aussi redoutées du navigateur que les côtes du Cornouailles, et avec bien plus de raison encore que celles du Pont-Euxin elles mériteraient le titre que celles-ci ont reçu des anciens, par ironie bien entendu. Chacun sait que le Pont-Euxin signifie en grec la mer hospitalière ; les Grecs, ces éternels amis des figures de rhétorique, en mettaient jusque dans la géographie et baptisaient leurs mers par antiphrase.

Les phares, les lumières flottantes suffisent bien pour annoncer au navigateur l’approche des côtes ou d’un écueil ; mais le naufrage a lieu quand même dans les mauvais temps.

Phare dans la baie de Saint-Just. — Dessin de Durand-Brager.

Les Anglais ont essayé de conjurer le mal à l’aide de la belle institution des life-boats ou bateaux de sauvetage, que nous venons d’introduire en France. Lutter contre le naufrage lui-même, essayer d’arracher le plus de victimes possible à la mer en courroux, cela est grand, cela est sublime. Quand un signal de détresse se fait entendre sur la mer, quand un navire tire le canon d’alarme, allume le tonneau de résine, ou met son pavillon en berne, aussitôt le life-boat est mis à l’eau et de courageux marins, montés sur le frêle esquif, vont porter secours aux naufragés. Plus ils en sauvent et plus ils rentrent contents au port. Partout sur la côte du Cornouailles, jusque dans les plus petits ports, existent des life-boats, à Fowey, à Falmouth, au cap Lizard, à Penzance, au cap Lend’s end, à Saint-Yves, à Hayle, à Padstow, à New-Quay. Tout le monde concourt à leur acquisition, souvent aussi c’est un cadeau du plus riche personnage du pays. Chacun se dispute l’honneur d’y monter dans les jours de péril. Les sauveteurs anglais ont pour le life-boat le même amour que les pompiers américains pour leurs machines hydrauliques. Ils le soignent, le caressent, le parent, lui cherchent le plus bel abri. Il n’y a que les pays de self-government où de pareils élans se rencontrent. Laissez le citoyen livré à lui-même, laissez-le agir librement, il saura bien se tirer d’affaire, que dis-je il fera merveille.

Le port de Hayle. — Dessin de Durand-Brager.

C’est surtout par les jours de brume que les côtes du Cornouailles, soit celles qui regardent la Manche, soit celles qui se tournent vers l’Atlantique, sont dangereuses pour le marin. Le péril se fait même sentir souvent bien avant sur l’Océan. En 1860, je revenais de Saint-Thomas dans les Antilles, sur le magnifique steamer anglais Shannon. Nous filions douze à quinze nœuds à l’heure et le navire emportait fièrement vers l’Europe une cargaison de huit cents passagers venus de tous les points des deux Amériques : les grandes et les petites Antilles, le Mexique, la Californie, le Pérou, le Chili, etc. Pendant les premiers jours de la traversée la navigation avait été des plus belles : mer calme, faible brise, ciel pur. On avait même pu reconnaître au loin, en passant, les Açores, dont un des pics volcaniques, le plus élevé, celui de Fayal, se montrait vaguement sur les eaux. En approchant des côtes de France l’atmosphère jusque-là limpide devint tout à coup si brumeuse qu’on y voyait à peine autour du navire. On sonnait la cloche à l’avant pour éviter la rencontre d’autres bateaux, et de moments en moments on jetait la sonde au fond de la mer. La composition du fond est très-régulière en ces endroits, elle varie avec la distance à la terre ferme et suivant qu’on ramène du sable, du sable et des coquilles, des coquilles et de la vase, on sait qu’on est plus ou moins rapproché des côtes. Pendant deux jours nous restâmes en cet état. Le navire, naturellement, avait fort ralenti sa marche. On entra dans la Manche comme on put, au flair pour ainsi dire. Les passagers, auxquels cette brume épaisse imposait un si long retard au moment même de l’arrivée, étaient inquiets, chagrins. On murmurait contre les éléments, contre le ciel lui-même ; quand tout à coup la nue se déchire, le voile disparaît : nous étions devant l’île de Wight, dans le chenal de Solent, à quelques milles à peine de Southampton, terme de notre voyage. À peine eûmes-nous le temps de saluer le Great-Eastern tristement ancré dans ces eaux, que déjà le signal réglementaire stop ! se faisait entendre et que notre steamer, heureusement arrivé au port, déroulait bruyamment la chaîne de ses ancres. All is well that ends well, « tout est bien qui finit bien », dit un passager du bord qui ne jurait que par Shaskspeare, mais que serait-il advenu de nous, si une rencontre eût eu lieu avec quelqu’un des navires toujours très-nombreux dans ces eaux, ou si, manquant le canal de la Manche, nous fussions allés butter, comme cela arrive souvent aux navires à voiles, contre les rochers à pic du cap Land’s end fort mal découpés pour le marin ? La brume est quelquefois plus dangereuse que le mauvais temps, au dire même des plus vieux loups de mer.

Le point le plus périlleux de toute la côte du Cornouailles est certainement le cap Lend’s end qui de tout temps, à cause de sa position même, a été fertile en naufrages. À Lennen, ce pauvre village de marins et de pêcheurs, le dernier lieu habité du Cornouailles, on n’entend que de tristes récits. Il est peu d’années qui se passent sans quelque catastrophe navrante. Lamentables sont tous ces naufrages, où les navires jetés contre les anfractuosités à pic de la côte, périssent le plus souvent sans espoir de secours. Il n’y a pas longtemps, un bâtiment qui venait de Newcastle perdit ainsi, dans une tourmente qui l’assaillit au cap Land’s end, tous ses hommes un à un, sans qu’on pût du rivage venir en aucune façon à leur aide. Il ne restait plus à bord que le capitaine et sa femme. On finit, après les plus longs efforts, par leur faire passer une corde ; mais ce fut une lutte entre eux deux à qui se la ceindrait le premier. Le capitaine consentit enfin à se lancer à l’eau et arriva au rivage tout meurtri. Sa femme, soit qu’elle eût mal noué la corde, soit crainte ou hésitation, se noya.

Une tempête au cap Land’s end. — Dessin de Durand-Brager.

Au milieu de tous ces dangers de l’Océan et dans cette lutte incessante avec les éléments s’est formée, sur toute la côte du Cornouailles, une rude population de marins et de pêcheurs, braves, aguerris, rompus à toutes les fatigues, vivant de rien, contents de leur sort.

Ce type du marin, peut être opposé à celui du mineur, et il est non moins curieux à étudier. On ne sait vraiment à qui donner la préférence. Tandis que le mineur lutte sous terre contre toutes sortes de périls, les éboulements, l’irruption des eaux, l’explosion imprévue des mines, le manque d’air respirable, la fatigue des longues échelles, le marin brave sur les eaux non moins de dangers incessants : la tempête, les vents déchaînés, la mer en courroux, les écueils. L’un, le mineur travaille le plus souvent pour enrichir autrui. De toutes ces richesses qu’il arrache aux entrailles du sol, il ne lui revient que la plus infime part, celle que forme son salaire quotidien, à peine de quoi satisfaire à ses besoins les plus pressants. L’autre, le marin, travaille aussi la plupart du temps pour enrichir ses supérieurs. De toutes ces riches cargaisons qu’il porte, de tous ces gros bénéfices réalisés sur le fret du voyage, presque rien n’est pour lui : il a sa paye, et voilà tout. Pêcheur, il n’est guère plus heureux. Le bateau ne lui appartient pas, où il le doit presqu’en entier, ce qui souvent est pire, car il faut payer de gros intérêts qui le ruinent. Si la pêche n’est pas heureuse, il faut rentrer à la maison les mains vides et nourrir tout de même la famille, qui attend après le gain du père. Le mineur, le marin, le pêcheur, concourent tous également au bien-être des classes riches. Honorons ces courageux artisans, élevons-les jusqu’à nous. Ils travaillent, ils souffrent sans se plaindre, et, pour toute une vie de privations et de fatigues, n’attendent pas la plus petite récompense ici-bas.

Quand on entre dans les maisons de ces marins et de ces pêcheurs du Cornouailles, on est tout heureux d’y trouver comme un air de calme et je dirai presque de bien-être, qui contraste avec la vie du bord. Aussi bien, ces braves enfants du Cornouailles sont tous de souche antique, s’il faut en croire leurs récits.

Un jour que la princesse Zénobie, qui régnait sur Tyr et Sidon, était venue charger à Ictis l’étain du Cornouailles, une tempête s’éleva comme on en voit si souvent sur ces côtes. Le bateau était sur le point de sombrer ; les matelots se jetèrent à l’eau, emportant la reine sur leurs épaules ; les courtisans, qui ne savaient pas nager, se noyèrent misérablement.

Arrivés au rivage, les marins bâtirent une petite cahute pour la reine, et un jeune noir, qui remplissait à bord les fonctions de mousse, éventa Zénobie avec une branche de bruyère.

Le cap Cornouailles. — Dessin de Durand-Brager.

Les matelots qui étaient de braves gens, allaient tous les jours pêcher pour empêcher la reine de mourir de faim. Les plus beaux poissons étaient pour elle. Ils cueillaient même le long de la plage une mousse que la mer produisait alors en abondance et en préparaient, en la faisant bouillir dans l’eau, une gelée fort agréable.

Mais il n’est rien qui dure ici-bas. Les matelots finirent par se lasser de cette vie quelque peu monotone, et se répandirent dans le pays où chacun d’eux prit femme. Le page noir lui-même disparut. L’histoire ne dit pas ce qu’il advint de lui non plus que de Zénobie (l’histoire a des oublis de ce genre), mais ce que l’on sait fort bien, ce que la tradition a constaté, c’est que les pêcheurs et les marins actuels du Cornouailles descendent tous du mariage des matelots phéniciens avec les filles bretonnes du pays. Il n’y a pas à plaisanter là-dessus.

Tel est ce pittoresque comté du Cornouailles, aussi curieux à étudier sur les rivages que dans l’intérieur, sur mer comme sous terre. Après nous être promenés dans les mines de ce riche pays, il fallait bien en étudier aussi un côté de la vie maritime. On vient de voir qu’il y a plus d’un point de ressemblance entre le marin et le mineur. Les pêcheurs, du reste, qui mettent toutes leurs espérances dans le produit de leurs recherches sous-marines, ne peuvent-ils pas dire aussi comme les mineurs d’étain de Saint-Just : We seek hidden treasures, nous cherchons des trésors cachés ?

L. Simonin.